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Rencontre avec Susan Poku, ou comment adopter la « green attitude »

Green Jakarta going green dechets recyclageGreen Jakarta going green dechets recyclage
Écrit par Jakarta Green attitude
Publié le 28 mai 2019, mis à jour le 3 décembre 2019

Susan Poku est une éco-citoyenne engagée. Installée à Jakarta depuis plus de 3 ans, cette jeune femme hispano-suisse dynamique et enthousiaste a décidé de mettre toute son énergie au service de la planète en aidant chacun à adopter des gestes simples et efficaces pour agir concrètement à Jakarta. Elle partage avec nous des conseils pratiques pour commencer à réduire nos déchets dès aujourd'hui.

Susan a réellement pris conscience de l’envahissement de notre environnement par le plastique en visionnant le film intitulé « A plastic ocean ». Réalisant que sa bonne conscience écologique n’était pas suffisante, et faisant sienne la devise du Mahatma Ghandi :

« Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde! » 

elle a cherché et testé les différentes façons de réduire ses déchets à Jakarta, a créé un blog , est particulièrement active sur le groupe Facebook « Going Green in Jakarta » et propose des conférences pour partager ses expériences et fédérer ainsi de plus en plus de monde autour de cet objectif.

Quelques chiffres

Depuis 1950, 8,5 milliards de tonnes de plastique ont été produites, dont 6,3 milliards de tonnes sont devenues des déchets. Si nous continuons ainsi, il y aura moins de poissons que de plastique dans les océans en 2050…

La décharge de Bantar Gebang située à Bekasi, au Nord de Jakarta, reçoit plus de 1000 camions de déchets chaque jour, pour la seule ville de Jakarta. Ces déchets ne sont pas incinérés, ne sont pas recyclés et s’accumulent de jour en jour, affectant les habitants qui respirent les gaz extrêmement toxiques qui s’en dégagent.

 

jakarta éco-citoyen écologie agir
  Devant ce désastre écologique, la tentation est grande de penser que nos actions individuelles ne comptent pas et que tout doit venir des gouvernements, politiciens et entreprises. Susan pense au contraire qu’il est temps de prendre nos responsabilités, d’adopter une autre attitude vis-à-vis de la réduction de nos déchets et ainsi, par notre exemple, inciter notre entourage à faire de même.

Le principe des 5 R

La réduction des déchets se résume en 5 mots : REFUSER, REDUIRE, REUTILISER, REPARER, RECYCLER, auxquels on peut ajouter celui de COMPOSTER.

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Refuser : c’est le geste le plus important à faire, car le meilleur déchet est celui qui n’a jamais été produit. Il devient urgent de refuser le plastique à usage unique en toutes circonstances : pailles, verres et tasses à café, assiettes et couverts, sacs, bouteilles, film étirable, gadgets offerts dans les supermarchés… Des alternatives existent .

Réduire : l’idée est de réduire au maximum les emballages plastiques : acheter les produits en vrac ou choisir ceux conditionnés/emballés dans des matières recyclables (carton, papier, aluminium, verre) ; privilégier les contenants rechargeables : de plus en plus de marques locales proposent cette option (cosmétiques, produits ménagers...) ; apporter ses propres contenants au supermarché (sacs, sachets, boites hermétiques, bocaux en verre) ; préférer les cosmétiques solides plutôt que liquides (savons, shampoing, dentifrices et déodorants solides) ; fabriquer ses produits ménagers (lessive, produit nettoyant multi-usage, lingettes).

On peut aussi s’interroger sur l’acte d’achat lui-même : ai-je vraiment besoin de ce vêtement/objet/produit ? Est-ce que celui-ci pourra être réutilisé/recyclé ?

Réutiliser : prendre l’habitude d’emporter avec soi : des sacs et contenants divers pour les courses, une bouteille (isotherme ou non), une tasse, une paille, des couverts…  Avant de jeter quelque chose, réfléchir s’il ne peut pas être réutilisé pour un autre usage. Utiliser du film alimentaire à la cire d’abeille et des lingettes, serviettes, mouchoirs, essuie-tout et serviettes hygiéniques en tissu lavable.

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Réparer : on n’y pense pas assez, mais bien souvent, les objets peuvent être réparés. Ordinateur, téléphone portable, petit électroménager, jouet, vélo, meuble… à Jakarta, presque tout peut être réparé !

Recycler : Séparer le verre, le carton, le papier, le métal, le plastique et les faire récupérer par Bank Sampah ou KDM. Concernant les déchets organiques, ils peuvent être compostés dans votre jardin ou à l’aide d’un composteur individuel.

 

Un petit dessin animé disponible en indonésien et en anglais reprend les 5 R ici

Susan précise : "Il n’est pas nécessaire de vouloir réduire nos déchets à zéro d’un seul coup, c'est pour le moment impossible ! Mais en s’y mettant progressivement, en changeant petit à petit nos habitudes, en faisant des choix plus écologiques, on peut avoir un vrai impact."

Pour terminer, Susan nous met en garde contre le « green washing » et nous invite à garder un esprit critique sur tout ce qui se proclame écologique. Par exemple, certaines pailles étiquetées « I’m not plastic » sont effectivement faites à partir d’une matière synthétique recyclable, mais seulement si elles sont traitées dans une usine de recyclage spécifique qui n’existe pas à l’heure actuelle à Jakarta ; ou une brosse à dents dont l’emballage laisse croire qu’elle est totalement compostable alors que seul le manche en bambou l’est, mais pas les poils qui sont en nylon et doivent donc être enlevés avant le compostage.

 

À bientôt pour la suite des trucs et astuces écologiques !

 

Article écrit par Delphine Cullerier

 

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Publié le 28 mai 2019, mis à jour le 3 décembre 2019