Dans l’arrondissement de Pankow se trouve le quartier Französisch Buchholz. L'histoire de ce nom remonte au 17ème siècle et à l'installation de huguenots français dans ce quartier au nord-est de Berlin, laissant des traces de leur passage. C'est un quartier qui témoigne de l'histoire et de l'intégration de la France en Allemagne, révisée au fil des ans mais immortalisée à travers les noms et les histoires francophones des rues, des églises et des bâtiments du Französisch Buchholz et au-delà.


Au XVIIIe siècle, à mesure que Berlin s'agrandissait, elle attirait progressivement des agriculteurs qui s'installaient dans la banlieue de Pankow. Situé au nord-est de la capitale, ce quartier a toujours été caractérisé par une abondance de verdure. Depuis lors, et encore aujourd'hui, l'apparence du quartier de Französich Buchholz, qui fait partie de la grande banlieue de Pankow, reste dominée par la nature. Cela en fait le lieu de résidence idéal pour les personnes et les familles qui souhaitent profiter de l'effervescence d'une ville comme Berlin, tout en vivant dans un quartier calme, verdoyant et paisible à sa périphérie.
Cependant, derrière cette tranquillité se cache une histoire complexe d'exil et d'expatriation de la France vers l'Allemagne. Ce quartier, ainsi que diverses rues et bâtiments autour de Berlin, sont les témoins silencieux de cette histoire.
L’exil français en Allemagne
Le surnom « huguenot » était un terme péjoratif utilisé par les catholiques pour désigner les protestants calvinistes en France du XVIe au XVIIIe siècle. En 1598, avec l'édit de Nantes accordant l'égalité civile entre catholiques et protestants, une forte opposition commença à se former. En 1685, Louis XIV révoqua l'édit, entraînant l'exil de dizaines de milliers de protestants vers l'Allemagne et d'autres pays européens.

Une fois exilés, l'électeur de Brandebourg et duc de Prusse, Frédéric-Guillaume, accueillit la plupart des huguenots en faisant construire le Französischer Dom, une cathédrale protestante symbolique au cœur de Berlin. Grâce à leurs compétences héritées dans les domaines de l'agriculture, du commerce et de l'industrie textile, les huguenots, en tant que communauté expatriée à Berlin, se sont naturellement installés dans le quartier verdoyant et fertile de Pankow, à Französisch Buchholz.
Quartier Französisch
En allouant une somme de 40 000 thalers, l'électeur de Brandebourg a appelé à la création d'une colonie française, dont un tiers était composé de huguenots. Certaines rues de Berlin portent encore les noms des premiers réfugiés, tels que Arnoux, Aubert et Guynot.
En 1913, en raison d'un sentiment anti-français, la localité perdit son nom de Französisch Buchholz et adopta celui, plus neutre, de Berlin-Buchholz. Cependant, après de nombreuses demandes émanant d'associations locales, l'administration choisit de rétablir l'ancien nom en signe de tolérance et de respect.
Vous trouverez ci-dessous une liste des rues et des symboles issus de cette expatriation de la culture française à Berlin, qui vous ramènera aux origines de celle-ci.
- Rue Jean-Calas : une rue de Französisch Buchholz porte le nom d'un marchand français et martyr protestant du XVIIIe siècle, exécuté pour ses convictions protestantes. Une rue comme symbole qui rappelle cette injustice historique et les acquis du siècle des Lumières, qui s'opposait à une telle intolérance.
- Albert Hurtienne Kirche : Paradoxalement, il ne s'agit pas d'une église, mais d'une place nommée en l'honneur du pasteur Hurtienne, qui a réuni les paroisses évangélique luthérienne et réformée française en 1910.
- Französisches Gymnasium : fondé en 1689 pour les réfugiés huguenots, ce lycée français n'est pas situé dans le quartier de Französisch Buchholz, mais existe en tant que centre de préservation de la langue française et symbole d'intégration entre deux langues et deux cultures.
Berlin est une ville profondément multiculturelle, qui accueille des communautés venues du monde entier. Alors que nous assistons aujourd'hui à des débats sur la migration et les causes de l'expatriation, il est intéressant de revenir sur certains moments de l'histoire, tels que l'exil des huguenots. Non pas pour comparer ou associer, mais pour trouver des espaces qui occupent une grande partie du monde physique qui nous entoure mais qui restent silencieux. Pour donner la parole aux quartiers, à l'architecture et à l'urbanisme, pour jeter un regard derrière leurs murs, leurs jardins et dans leur histoire.
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