Edith Piaf et ses hommes : Justyna Bacz et Chris Schittulli marient leurs voix pour chanter les amours de la Môme. Je vous fais revivre cette soirée magique du 26 septembre, qui s’est déroulée au premier étage de la Maison de la culture de Saska-Kępa, rue de Paris, cela ne s’invente pas…


Rendez-vous rue de Paris, dans le quartier dit français de Saska-Kępa, à Varsovie
18h20. Tout au bout de la rue Paryska (de Paris) dans le quartier de Saska Kępa, à Varsovie, une queue se forme devant la maison de la culture. Ce bâtiment en forme de proue de bateau va accueillir, dans une quarantaine de minutes, six artistes.
Les cheveux sont plutôt blancs. Certains commandent un morceau de gâteau à la cafétéria du lieu pour patienter en douceur. Les places ne sont pas numérotées et tous les billets ont été vendus. On préfère donc ne pas trop s’éloigner des escaliers qui nous mèneront à la salle de spectacle située au premier étage. Le personnel annonce que nous pouvons monter. Le mouvement se fait tranquillement, avec le sourire et une certaine excitation de replonger dans un temps que les moins de vingt ans peuvent ne pas connaître.
De fait, aucune place n’est orpheline. Trois caméras sont positionnées pour capter le spectacle. Le pianiste rapproche son siège. Le percussionniste a les baguettes en mains à l’instar du contrebassiste avec son archet. Les bretelles de l’accordéon sont ajustées. Le concert peut donc commencer.

La Môme Piaf et ses hommes : des hauts, des bas, c’est la vie, et pas toujours en rose !
Ce soir, c’est Justyna Bacz qui enveloppe de sa voix les chansons d’Edith Piaf. Elle arrive sur scène dans une longue robe rouge et chante avec une réelle émotion « Les Amants d’un jour », dans sa version polonaise. Le public est saisi. Après le deuxième refrain, l’artiste continue en français. Elle n’essaye pas d’imiter Edith Piaf, ni par la voix, ni par l’apparence, les accessoires. Elle chante Piaf, comme elle la sent, comme elle la vit, comme elle la comprend.
Puis arrive son compagnon de scène. Chris Schittulli est, soit son Montand, son Aznavour, son Moustaki, son Cerdan, Jaubert, Constantine, son Sarapo. Toutes ces voix !
Solo, duo, mise en scène, interactions avec les musiciens, les artistes se donnent pour transmettre leur amour et la beauté de la chanson française. Chris Schittulli offre une rose à une dame du premier rang. Une rose accompagnée d’un baiser au vent.
En une heure et demie, c’est toute la vie (amoureuse) d’Edith Piaf qu’on parcourt. Entre les chansons, une voix off féminine pour la Môme, une voix off masculine pour ses amants, nous racontent les passions, les amours, les déceptions, les échecs, les ruptures.

Dans les rangées, on entend quelques fredonnements. Quand Chris Schittuli invite, l’assemblée tape dans ses mains en rythme ou claque des doigts. Y a d’la joie dans la salle. Le monsieur assis devant moi tape sur ses genoux avec un bonheur simple, pur, enfantin. La salle acclame Justyna Bacz quand elle termine, avec force et conviction, « Non, rien de rien, non, je ne regrette rien ». Mais le concert est loin d’être terminé.
Les deux artistes se rapprochent, s’éloignent puis disparaissent chacun à leur tour pour revenir sur scène avec une nouvelle tenue. Piaf succède à Aznavour, Bécaud à Piaf, Piaf a Moustaki. Leurs visages sont projetés au fond de la scène. Les chansons s’enchaînent, le public est enchanté. Un bis ne suffit pas à l’assemblée. Avec plaisir, les artistes chantent le deuxième rappel. Les spectateurs pourront prolonger cette soirée française chez eux en achetant l’album du concert.
20h40. Devant la maison de la culture de Saska-Kępa, il n’y a plus de queue. Des gens sortent, heureux, au goutte-à-goutte sous le ciel de (la rue de) Paris.
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