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La COPVAL : le développement durable comme socle éducatif

Les équipes de la COPVAL à la base de l'ONU de ValenciaLes équipes de la COPVAL à la base de l'ONU de Valencia
LEs équipes de la COPVAL réunies sur la base de l'ONU de Valencia
Écrit par Shirley SAVY-PUIG
Publié le 28 mars 2019, mis à jour le 29 mars 2019

Les 3 et 4 avril prochain, plus de 130 élèves de 2nde issus de 17 Lycées français de 7 pays différents participeront à Valence à la 4e COPVAL organisée par le Lycée français de Valence. Un projet pédagogique unique qui cherche à sensibiliser les élèves aux thématiques du développement durable et à développer leurs capacités à argumenter dans le cadre d’une négociation. Cette année, deux personnalités d’exception, Gilles Bœuf et Nicolas Hulot, ont répondu à l’invitation du Lycée français de Valence et participeront à des conférences dans le cadre de cet événement. 

 

La COPVAL ou COnférence des Parties de VALence s’inspire directement des Conférences des Parties organisées chaque année par les Nations Unies et plus particulièrement de la COP21 qui s’était déroulée en 2015 à Paris. Une Conférence des Parties historique puisqu’elle avait permis de valider l’Accord de Paris sur le climat. Cette COP21 avait enthousiasmé Christophe Derambure, déjà Proviseur-adjoint du Lycée français de Valence à l’époque et co-créateur de la COPVAL : « Je pensais que nous avions un rôle à jouer en tant que Lycée français de l’étranger auprès de la jeunesse qui nous est confiée, pour relier, participer, nourrir la COP21. »

 

La COPVAL de Valencia au Lycée français de Valence

 

La transversalité comme prérogative 

En parallèle de la Conférence de Paris de 2015 apparaissent les premières lignes de ce que sera la future COPVAL. « Nous avions un calendrier différent de celui de la COP21 qui avait lieu à l’automne et nous, nous avions des objectifs sur le printemps 2016 », ajoute Christophe Derambure. S’inspirant d’un modèle qui avait été développé par Science Po, un dispositif éducatif est créé. « Cette COPVAL est née d’une volonté de servir les objectifs de la COP21 en tant que fonctionnaires de l’Etat français en mission à l’étranger et en charge de la jeunesse. Ce dispositif a rencontré un franc succès immédiatement car ses objectifs et son contenu font partie intégrante des programmes de la classe de 2nde, donc c’était d’autant plus évident à mettre en place. »

Car la force de ce projet pédagogique, c’est sa transversalité puisqu’il concerne à la fois les disciplines d’histoire et géographie, de sciences et vie de la terre, de sciences économiques et sociales et bien évidemment de français. Rechercher, hiérarchiser, exploiter et synthétiser des informations, argumenter et convaincre, porter une appréciation et la justifier, négocier et conduire un projet en équipe, sont quelques-unes des compétences qui sont abordées par les élèves grâce à la COPVAL.

 

Un travail collectif de plusieurs mois

Mais la conférence n’est que la partie émergée de l’iceberg ! C’est l’aboutissement de six mois d’un travail collectif réalisé en classe sur les enjeux du développement durable pour un pays qui leur a été attribué auparavant par tirage au sort. Quatre thèmes imposés ont, de ce fait, été étudiées : nourrir les hommes, l’énergie, la biodiversité et la ville durable. Ainsi, un élève d’un établissement jouera le rôle d’un commissaire pour l’une de ces thématiques et présentera lors de la conférence, les résolutions conclues avec ses camarades de classe. 

Au mois de janvier déjà, une courte vidéo présentant les problématiques des thèmes dans le pays que les élèves représentent, a été réalisée par les participants. Toutes les vidéos seront dévoilées le 3 avril, premier jour de la COPVAL, en guise d’introduction. 

 

Nous les faisons travailler dans le cadre scolaire mais on s’aperçoit que chez les jeunes en ce moment, il se passe quelque chose, il y a une prise de conscience, une volonté d’agir et c’est autant de richesses pour notre dispositif

 

Des élèves qui ont la volonté d’agir pour l’environnement 

Lancée en 2016 avec les lycées de la péninsule ibérique, la COPVAL est rapidement devenue un événement incontournable qui s’est ouvert aux pays du pourtour méditerranéen et plus loin encore puisque cette année, les établissements français d’Italie, de Turquie, de la Bosnie-Herzégovine et d’Israël participent à ce projet. 

« C’est un thème qui intéresse de plus en plus les jeunes. On le voit notamment avec ce qui se passe actuellement en Europe. Alors c’est vrai nous abordons la jeunesse de manière différente en accompagnant leur réflexion et en leur demandant de produire et d’imaginer des solutions les plus réalistes possibles. Nous les faisons travailler dans le cadre scolaire mais on s’aperçoit que chez les jeunes en ce moment, il se passe quelque chose, il y a une prise de conscience, une volonté d’agir et c’est autant de richesses pour notre dispositif » explique Christophe Derambure. 

 

Des élèves de la COPVAL à Valencia
Les élèves de 2nde défendent leurs résolutions durant la COPVAL (Photo©LFV)

 

Un projet possible grâce à de grands partenariats

Du 2 au 4 avril, près de 140 personnes de sept pays différents viendront pour participer à la COPVAL. Si chaque établissement organise le déplacement de ses élèves, c’est au Lycée français de Valence de faire en sorte que tout soit organisé pour eux à leur arrivée aussi bien pour les hébergements, les transports ou les repas. « Nous avons une équipe de professeurs très engagée ainsi que tout le service d’intendance du lycée qui est très efficace et qui aide à cette organisation » admet le proviseur-adjoint. 

Mais la réalisation d’un projet d’une telle ampleur ne serait pas possible sans la mise en place de partenariats nationaux et locaux.  « Nous avons eu la chance de travailler les trois premières années avec la base logistique des Nations Unies de Manises. C’est ce qui nous a d’ailleurs permis de donner de la force au dispositif. Un lieu tel qu’une base onusienne impressionne et marque les élèves. Cette année, étant donné le nombre conséquent de participants, en collaboration avec l’Institut français de Valence, nous avons développé un partenariat avec la Generalitat valenciana et la Cité des Arts et des Sciences qui nous accueille. Toute la partie logistique est prise en charge par nos partenaires : les salles, les installations, etc. Nous avons d’ailleurs la possibilité de pouvoir être retransmis en direct en streaming via la chaîne Youtube de la Cité des Arts et des Sciences. Ainsi, les parents d’un élève de Jérusalem, Rome ou Istanbul pourront regarder en direct le déroulement de la conférence auquel leur enfant participe » ajoute Monsieur Derambure. L’Ambassade de France à Madrid quant à elle, est bien évidemment un des protagonistes essentiels à la réussite de cet événement. 

 

Gilles Bœuf et Nicolas Hulot : deux intervenants d’exception

Depuis trois ans, la COPVAL a vu plusieurs intervenants dispenser des conférences sur le thème du développement durable et de l’écologie. Mais cette année, deux personnalités de marque participeront à l’événement.

Le premier, Gilles Bœuf, biologiste français, professeur à l’Université Pierre et Marie Curie, et ex-président du Muséum national d'histoire naturelle, a été membre du conseil scientifique du Patrimoine naturel et de la biodiversité auprès du Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l'Énergie sous Ségolène Royal. Il est actuellement président du conseil scientifique de l'Agence Française pour la Biodiversité et proposera une conférence intitulée "Quel futur pour la biodiversité ?"

Le second, Nicolas Hulot, ancien journaliste et écrivain spécialisé dans la sensibilisation du grand public sur les questions écologiques et créateur de la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l’homme, fut également Ministre de la Transition écologique et solidaire jusqu’en septembre 2018. Il interviendra sur la question de l’engagement des jeunes pour le climat. 

 

Nous avons à l’esprit l’idée que nous nous adressons à des jeunes qui seront peut-être demain des décideurs économiques, politiques, associatifs ou bien encore des scientifiques, des ingénieurs, des techniciens qui joueront un rôle dans la recherche de solutions face aux problèmes liés au réchauffement climatique

 

L’avenir de la planète est entre leurs mains …

Que gardent les participants de ces deux journées de COPVAL ? « Des rencontres magnifiques avec les élèves des autres lycées du réseau. Ils vivent des moments très marquants ayant un impact sur la poursuite de leur scolarité. Par exemple, tous les élèves du LFVAL ayant intégré Sciences PO ces trois dernières années ont participé à la COPVAL et vous disent que ce type de projet, à l’instar du Tournoi des Ambassadeurs en herbe, a été déterminant dans le choix de leur poursuite d’études. Cette année, les conditions dans lesquelles ils vont être reçus à la Cité des Arts et des Sciences en présence de Nicolas Hulot et Gilles Bœuf vont leur laisser des souvenirs inoubliables » se réjouit Christophe Derambure.  

Mais l’enjeu des COPVAL va bien au-delà d’un simple événement inter lycées : c’est l’espoir d’interpeller des élèves, des citoyens en devenir qui entreront d’ici quelques années sur le marché du travail : « Entre 400 et 500 élèves ont participé depuis 4 ans à la phase finale de la COPVAL. Nous avons à l’esprit l’idée que nous nous adressons à des jeunes qui seront peut-être demain des décideurs économiques, politiques, associatifs ou bien encore des scientifiques, des ingénieurs, des techniciens qui joueront un rôle dans la recherche de solutions face aux problèmes liés au réchauffement climatique » explique-t-il avant d’ajouter « En toute modestie, pourquoi ne pas avoir  le secret espoir que dans 15 ans, dans 20 ans, un scientifique, un décideur quel qu’il soit nous dise ‘’Ce qui a déclenché chez moi mon intérêt pour cette problématique du développement durable c’est d’avoir participé à la COPVAL un jour dans ma vie ou d’avoir rencontré ce grand scientifique de la biodiversité qu’est Gilles Boeuf’’ ».

 

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