Du 22 septembre 2022 au 16 avril 2023, le Centre del Carme Cultura Contemporània (CCCC) accueille l’exposition “Jaime Hayon: InfinitaMente”, qui présente une rétrospective du travail du designer madrilène éponyme à Valencia. Du mobilier original aux objets colorés en passant par la porcelaine Lladro, l’exposition promet un voyage au pays des couleurs et des formes en tout genre.
Les habitués du Centre del Carme risquent d’être surpris. En à peine trois semaines, l’ancienne exposition “Emergency on planet Earth” a laissé sa place à des murs fraîchement repeints et des objets en tout genre aussi colorés que déroutants. Les connaisseurs auront reconnu sa patte : Jaime Hayon est passé par là. Sous le nom “Jaime Hayon: InfinitaMente”, l’exposition présente, pour la première fois au Centre del Carme, une sélection des designs les plus emblématiques du designer madrilène, tant dans le domaine des installations et des pièces artistiques que dans celui des produits pour les entreprises. L’expo comprend également des œuvres qui n’ont jamais été présentées en Espagne telles que “Masquemask”, “Mesamachine” ou “Mediterranean Digital Baroque” ainsi que des œuvres picturales et sculpturales de grand format.
Pour le Centre del Carme, il semblait difficile de passer à côté de la figure de Jaime Hayon, une référence internationale dans le domaine de l’art et de l’esthétisme, Valencia ayant été élue capitale mondiale du design pour cette année 2022.
Jaime Hayon à Valencia : des couleurs et des matières
“On se demande comment il a toute cette imagination”, admet Marie-Laure, Française en vacances à Valencia, qui découvre le travail de Jaime Hayon. C’est ce qui pourrait traverser l’esprit de n’importe quel visiteur curieux venant de passer la porte de l’exposition. Des couleurs, des formes et des textures en nombre se découvrent, prenant place de tout leur long d’une salle à l’autre. Des chaises, des vases, des objets, des tapis. Du bois, du tissu, de la céramique, du métal, de la peinture. La lumière qui semble venir caresser certaines œuvres. “On a l’impression qu’il a tout exploité”, complète Ingrid, Française installée à Valencia et amie de Marie-Laure. Tout semble à la fois très différent mais lié à travers une certaine continuité esthétique.
Le regard pourrait se perdre face à cette multitude de formes et de couleurs. Finalement, l’envie de prendre son temps pour dévorer des yeux l’exposition prend le dessus. Les yeux parviennent à s’accrocher à un détail, puis à un autre et encore un autre, passant d’une chose à une autre sans vraiment se perdre. Jaime Hayon semble travailler avec l’extraordinaire, qui étonne autant qu’il fascine, qui s'apprécie.
“InfinitaMente” est construite comme un voyage pédagogique autour du processus de création de l’artiste : comment travaille-t-il ? Quelles sont ses inspirations ? Sa vision de l’art ? Au fil d’anciennes expositions et des “backstages” de la création des œuvres, le visiteur découvre le travail de Jaime Hayon a travers neuf salles. Neuf univers à thème qui montrent l'étendue et la variété de l'art de Jaime Hayon, et son choix délibéré d’ignorer les frontières entre les disciplines. Le visiteur a le loisir d’observer ses sources d’inspiration, les croquis puis l'œuvre finale, pour plonger chaque fois un peu plus dans l’univers de Jaime Hayon.
Une collaboration en porcelaine avec Lladró
Pour la réalisation des ses objets en porcelaine, Jaime Hayon travaille avec la société Lladró. Cette entreprise valencienne est connue et reconnue en Espagne, mais aussi à l’international, pour ses luminaires, ses bijoux, ses accessoires de maison, ses sculptures décoratives et ses figurines en porcelaine haut de gamme. La salle 7 de l’expo, la “Ceramic Room”, regroupe d’ailleurs une partie des œuvres issues de cette collaboration. Un film, projeté en continu dans une des salles, montre Jaime en pleine création de la sculpture “Embraced”, également exposée.
Les yeux levés pour apprécier le travail de Jaime Hayon
La grandeur des salles du Centre del Carme semblait faite pour accueillir les œuvres de Jaime Hayon, dont certaines marquent par leur hauteur qui oblige à lever les yeux. Dès l’entrée, les visiteurs sont accueillis par un poulet vert perché sur une colonne de plusieurs mètres de haut, lui-même entouré de peintures murales qui s’étendent sur toute la hauteur des murs. Tourné vers le reste de l’exposition, il semble inviter à découvrir les salles suivantes, marquées de panneaux informatifs précédés de petites lettres, à la manière d’un cours que suivraient les visiteurs. Entre des peintures, des tapis et des sculptures de plusieurs mètres de long ou de haut, le visiteur a de quoi se sentir petit.
Et si certains objets, comme le mobilier, ne se distinguent pas par leur taille, c'est la hauteur qu’ils prennent, juchés sur des estrades, qui donne la sensation qu’ils s’exposent fièrement aux visiteurs. Une exposition haute en couleurs, aussi surprenante qu’esthétique, dont les photos sont plus parlantes que des mots.