FRANCE - Le 2 février, on fêtera la Chandeleur

La Chandeleur doit son nom à la " Festa candelarum " : en latin, "fête des chandelles". Dans la tradition chrétienne, il est d'usage d'allumer des chandelles ou des cierges, qui peuvent être bénies.

Cette clarté rappelle la "lumière" prodiguée par le Christ, elle est un symbole du renouvellement de la foi. Autrefois, il était d'usage d'enlever les objets liés à Noël (houx, crèche ...) à l'occasion de la Chandeleur. Cependant, selon les croyances et les interprétations, cette fête est aussi synonyme de soleil et cycle des saisons ?

Pourquoi des crêpes ?

Selon la croyance populaire, les crêpes figurent le soleil et seraient un hommage à la renaissance de la nature, au cycle de saisons ... Début février, l'astre se lève de plus en plus tôt à l'est et se couche de plus en plus tard à l'ouest. Dans les campagnes, on disait aussi que la farine de l'année serait perdue si elle ne servait pas aux crêpes de la Chandeleur. De nombreuses traditions liées aux crêpes ont vu le jour, notamment en France. L'une d'elles consiste à tenir un louis d'or ou une pièce de monnaie dans une main et de retourner une crêpe en la jetant en l'air. Si la crêpe retombe parfaitement dans la poêle, les finances seront garanties.

Une date symbolique

Célébrée à l'origine 40 jours après le 24 décembre, elle symbolise un épisode biblique raconté par l'évangéliste Luc : la Présentation au temple de l'enfant Jésus par sa mère, Marie : " Quand arriva le jour fixé par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus le portèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur selon ce qui est écrit dans la Loi : Tout premier né de sexe masculin sera consacré au Seigneur ". Traditionnellement, le rite juif demandait aux parents d'un nouveau né de participer à une cérémonie de purification de la mère, quarante jours après l'accouchement de l'enfant. Dans la Bible, Marie et Joseph se présentent au Temple à Jérusalem (qui fut plus tard détruit par Rome) à ce moment précis et procèdent au sacrifice de deux colombes, selon les préceptes révélés par Moïse. Un homme sage nommé Syméon serait entré dans le Temple et aurait reconnu la " nature divine " du nouveau-né. L'homme aurait vu dans l'enfant la " lumière " qui éclairerait les païens. La scène de la présentation au Temple a servi de sujet à de nombreux peintres : Fra Bartolomeo, Hans Holbein, Philippe de Champaigne, Simon Vouet ...

Plus tard, au IVe siècle, la papauté a fixé la célébration de la naissance du Christ au 25 décembre, jour de la Nativité, c'est à dire Noël. La Chandeleur fut donc fixée quarante jours après Noël, au 2 février, dans la tradition catholique. L'Eglise anglicane a dérogé à la règle, en fixant la célébration religieuse au dimanche précédent ou suivant cette date. Pour les orthodoxes, qui ont conservé le calendrier julien, la Chandeleur est célébrée le 14 février.

Contrairement à d'autres fêtes chrétiennes, comme Pâques, elle ne dépend pas  des phases de la lune. La Chandeleur annonce d'autres fêtes mélangeant liturgie chrétienne et tradition populaire comme Mardi Gras, le carnaval et le Carême ?

Fête païenne ou chrétienne ?

Cependant ses origines demeurent disputées. Dans l'Empire Romain, il était d'usage, mi-février, de fêter les Lupercales. Cette période, riche en célébrations débridées (à l'image des Saturnales de la mi-décembre, qui auraient engendré Noël), se célébrait au Lupercal, une grotte située au pied du Palatin à Rome, en l'honneur de Faunus, divinité des troupeaux et de la fécondité. Or, le mois de février marquait, dans une société fondée sur l'agriculture, une période importante : celle des premières semailles.

La période correspond également, en Europe du nord, à l'ancien culte celte irlandais d'Imbolc. Les paysans célébraient alors la divinité de la fécondité en organisant des parades aux flambeaux. Des réjouissances célébrant la présentation de Jésus au Temple, quarante jours après la veillée de Noël, sont signalées dans les textes au Proche-Orient dès le IVe siècle. Le pape Gélase aurait "officialisé" le rite un peu plus tard, l'étendant à l'ensemble de la chrétienté, qui n'était pas encore divisée (les églises catholiques, orthodoxes ou protestantes apparaîtront bien plus tard). La fête aurait également été popularisée par l'empereur byzantin Justinien.