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EVENEMENT - Le Palais Kheireddine rend hommage à Abdelaziz Gorgi

gorgigorgi
Écrit par Lepetitjournal Tunis
Publié le 29 novembre 2018, mis à jour le 29 novembre 2018
Photo de couverture :
Abdelaziz Gorgi, sans titre, gouache sur papier, 50 x 65 cm, non datée. Collection privée. © Galerie AGorgi / photo. Firas Ben Khelifa

A l’occasion des 10 ans de la disparition de Abdelaziz Gorgi et de la célébration du dixième anniversaire de Talan, la galerie AGorgi s’associe à Talan pour rendre hommage à l’artiste. L’édition 2018 de l’exposition Talan portera le parfum de ces deux anniversaires et se conjuguera en une rétrospective englobant différents aspects du parcours pluriel de Gorgi.

Le Palais Kheireddine abritera plus de 300 oeuvres, dessins, peintures, sculptures, timbres, tapisseries, céramiques... sans oublier les reproductions et reconstitutions des commandes publiques réalisées par cet artiste multidimensionnel. Quoique monographique, l’exposition donnera également à voir des œuvres signées par divers artistes de « l’École de Tunis ». Afin de briser les bornes intergénérationnelles, des œuvres réalisées par des artistes actuels seront essaimées dans les divers espaces, en résonance sinon en dissonance avec l’œuvre de Gorgi.

Des textes et de très nombreux documents d’archive permettront également aux visiteurs d’approfondir leur visite.

"Gorgi pluriel" est la première exposition de cette envergure jamais consacrée à un artiste tunisien.
L’envergure se mesure ici d’abord par la quantité d’œuvres réunies, la somme de documents collectés et organisés dans le but d’informer le public de l’œuvre et par la plus-value des connaissances et précisions apportées par les différents auteurs du catalogue de l’ex-position.

La préparation de cette exposition a nécessité de longs mois de prospection et d’enquête auprès de personnes ayant connu ou côtoyé l’artiste (cercle familial, anciens collaborateurs de travail, …), de recherche de documents dans divers services susceptibles de garder dans leurs rayons ou réserves des traces pouvant instruire des points fluctuants du parcours de Gorgi (Archives nationales, Bibliothèque nationale, Centre de documentation nationale, diverses bibliothèques françaises et américaines...).

Gorgi, une figure d’artiste multidimensionnel

gorgi
Une prospection rapide de la biographie de Gorgi permet d’esquisser une figure d’artiste multidimensionnel, en rupture totale avec l’image convenue de l’artiste. Il fût en effet simultanément artiste, enseignant, responsable d’une société de décoration, membre permanent puis président d’un groupe de peintres connu sous le nom de « l’École de Tunis » et galeriste.

Gorgi a traversé au moins deux versants de l’histoire récente de la Tunisie. En 1956, année de l’indépendance du pays, Gorgi avait 28 ans et bénéficiait déjà d’une petite notoriété locale. Sa formation artistique de base (école des beaux-arts de Tunis) dans un pays sans traditions picturales, l’édification de son renom se sont forgées sous le régime du protectorat et contre les réprimandes - il faut le souligner- du milieu familial.

Portrait de Abdelaziz Gorgi, Tunis, circa 2000. Fonds Gorgi. © Galerie AGorgi

Par ailleurs, Gorgi a réalisé - avant et après l’indépendance - de nombreuses commandes publiques. Il a investi et marqué de ce fait plusieurs édifices publics encore debout aujourd’hui. Ses traces ar-tistiques sont imprimées dans l’espace public et ont sûrement interpellé ses usagers. Comme d’autres artistes de sa génération, Gorgi fût obsédé par l’idée d’une peinture ancrée dans une forme de « tunisianité », idée qu’il explora de différentes manières notamment en recourant aux imageries populaires.

A la fin des années 1960, il entreprit de nouvelles recherches et développa des expressions décalées issues de souvenirs d’enfance, marquées par des figures féminines fortement fantasmées

Pour ces raisons, Gorgi peut être considéré comme une des premières figures de la modernité picturale en Tunisie.

Pluriel ?

De ces données, posant à elles seules diverses questions pour les chercheurs et amateurs d’art, seront tirés les matériaux premiers du modelage de l’exposition.

Le terme « pluriel » est à saisir donc dans le sens de la pluralité qu’il convoque. S’il est associé au nom de Gorgi, c’est pour signifier en premier lieu la multiplicité des statuts et rôles joués et assumés par l’artiste. Le terme renvoie aussi à d’autres dimensions de l’exposi-tion.

Quoique monographique, ordonnant en priorité l’œuvre de Gorgi, l’exposition donne à voir également des œuvres signées par divers artistes de « l’École de Tunis ». Il n’est pas aisé en effet, au-delà des singularités de chacun, de dissocier le parcours et parfois l’œuvre de Gorgi, de celui de ses compagnons de «l’École de Tunis».

Egalement, d’un commun accord avec les commanditaires de l’exposition, nous avons décidé de briser les bornes intergénérationnelles et d’inviter d’autres artistes à produire en résonance sinon en dissonance avec l’œuvre de Gorgi.

Le pluriel sera donc multi graphique.

Il se conjuguera dans un monde à la fois documentaire et artistique, incluant archives manuscrites et imprimées, photographies, timbres, dessins, caricatures, peintures, sculptures, tissages…

sans oublier reproductions et reconstitutions des commandes publiques réalisées par Gorgi.

L’inventaire des œuvres initié par les préparatifs même de cette ex-position, permettra de les cataloguer au fur et à mesure du développement de l’enquête et des informations qu’elle rendra possible. La date de vernissage de cette exposition sera aussi celle de l’inauguration du site internet de Gorgi qui hébergera les matériaux d’un premier catalogue raisonné.

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