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Yvonnick Prené, harmoniciste à New York: “Incroyable de voir où m’a menée ma passion”

Harmoniciste de renom et fondateur de la New York Harmonica School, Yvonnick Prené a suivi un parcours unique, passant de sa banlieue parisienne natale aux scènes new-yorkaises. Finaliste du Prix du Public aux Trophées des Français des États-Unis, il revient sur son parcours hors du commun, marqué par la “passion” et la “persévérance”.

Yvonnick Prené en concert à New YorkYvonnick Prené en concert à New York
Écrit par Aurélien Fort
Publié le 7 novembre 2024, mis à jour le 13 novembre 2024

 

“Tous les matins, en me réveillant à New York, je me rappelle que je vis mon rêve”, sourit Yvonnick Prené depuis son studio new-yorkais. Pour le natif de Massy-Palaiseau, devenu l'une des figures de l’harmonica mondiale, rien n’a pourtant été simple. Enfant, il découvre sa passion un peu par hasard :“Mes parents rentraient tard le soir, et il y avait toujours des disques de blues, de rock et de jazz à la maison. C’est comme ça que j’ai fait le lien avec l’harmonica.”

 

À 12 ans, il rencontre deux grands harmonicistes : Jean-Jacques Milteau et Greg Zlap. Le dernier lui donne ses premiers cours d’harmonica, et pour l’adolescent qui rêve déjà des États-Unis, une longue aventure commence. Depuis, Yvonnick Prené a sorti plusieurs albums, notamment Jour de Fête et Jobim’s World, et a fondé la New York Harmonica School. Vous l’avez aussi peut-être découvert lors des Trophées des Français des États-Unis, où il était finaliste du prix du public 2024.

 

 

Son arrivée mouvementée à New York

En 2007, Yvonnick pose ses valises à New York grâce à un échange universitaire avec la Sorbonne, où il étudie alors la musicologie. Il rejoint ainsi le City College of New York pour une année. “L’arrivée ? Un vrai choc : la langue, le bruit, les odeurs, tout était différent”, se rappelle-t-il. Le jeune musicien français se frotte à un niveau d’excellence sur le nouveau continent : “Je pensais avoir un certain niveau, mais là-bas, je me suis pris une claque. J’avais deux choix : rentrer en France ou travailler dur pour atteindre le niveau des musiciens ici.”

À la fin de l’année universitaire, déterminé à rester, il obtient une bourse pour étudier à la New School for Jazz and Contemporary Music, lui permettant de prolonger son visa. “Les premières années étaient difficiles, mais cette chance m’a permis de continuer.” À l'université, il fait des rencontres avec d'autres musiciens. Ensemble, ils se produisent dans divers lieux : le Blue Note, des restaurants, des parcs, des supermarchés, ou même dans le métro : “J’ai créé le groupe Padam Swing et j'ai joué dans des quartettes, trios, duos... Je jouais partout où c’était possible.”

 

 

 

 

Concerts, New York Harmonica School… Sa consécration en tant qu’artiste

Aujourd’hui, Yvonnick continue de naviguer de projet en projet, en vivant de la musique sous différentes formes : "Je m'efforce de bâtir un écosystème stable et durable, car ici, les musiciens n'ont ni assurance chômage ni statut d'intermittent. Chaque début de mois, il faut tout recommencer." La réalité qu’impose la vie à New York renforce sa détermination et l’encourage à diversifier ses activités : “En ce moment, ce sont les concerts qui m’animent le plus. Après, j’ai envie de me lancer dans un projet autour de Bob Dylan. Parfois, d’autres artistes font appel à moi pour participer à divers projets, cela peut être des albums, des films ou des séries.”

En parallèle, il enseigne à la New York Harmonica School, qu'il a fondée pour transmettre son savoir acquis au fil des années, d'abord en France, puis aux États-Unis : “J’aime bien voir la transformation des débutants. En une demi-heure, ils commencent à jouer un morceau, à comprendre le rythme, la respiration... Ils sont souvent stupéfaits.” Il a également lancé un programme d'abonnement en ligne, offrant plus de 800 vidéos sur myharmonicastudio.com afin d'initier les passionnés à l'harmonica. Avec la même volonté de transmission, Yvonnick organise chaque année un atelier où les étudiants peuvent jouer ensemble : “J’organise désormais chaque année un workshop pour que les étudiants puissent jouer ensemble et créer une véritable communauté.”

Un parcours hors du commun pour celui qui, aujourd’hui, voit son nom figurer sur des harmonicas de la marque Hohner : “Au final, je retrouve ma photo et mon nom sur un harmonica, d’une des plus grandes marques. C’est incroyable de voir où m’a menée cette passion.”

Yvonnick Prené est à retrouver sur ses réseaux sociaux, Instagram, TikTok et Youtube.

 

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