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STEPHANE COURBIT – Un homme très affairé

Plongé à contrec?ur dans l'imbroglio familial des Bettencourt, Stéphane Courbit, l'enfant de la télé a créé en quelques années un petit empire économique présent dans la télévision, les jeux en ligne et l'énergie

Le conflit entre Françoise Bettencourt-Meyers et sa mère Liliane Bettencourt provoque des dommages collatéraux. Au c?ur de cette bataille judiciaire, l'entrepreneur Stéphane Courbit souhaite s'éloigner de la milliardaire.

Ce jeune entrepreneur de 46 ans est né le 28 avril 1965 à Crest dans la Drôme. Diplômé de l'Institut Supérieur de Gestion (ISG), Stéphane Courbit est embauché en 1990 comme assistant au sein de Coyotte la société de production de Christophe Dechavanne. Il travaille alors sur les émissions Combien ça coûte, Coucou c'est nous et La Première fois. C'est  dans ce monde de la télévision qu'il se fait un nom. Il est proche de Nicolas Sarkozy et de l'homme d'affaires Vincent Bolloré, rencontré au Siècle, club et réseau influent des élites françaises. Son mariage en septembre 2004 à Saint-Tropez eut lieu en présence d'Alain Minc, Patrick Le Lay, Etienne Mougeotte et de tout le gratin de la télévision française. Stéphane Courbit est la 57ème fortune de France, avec un capital personnel évalué à 650 millions d'euros en 2010.

Un homme qui a attiré de grands noms
Stéphane Courbit est un entrepreneur visionnaire. Dans les années 2000, il mise tout sur la télé-réalité. C'est un succès. Avec sa société de production, Endemol France, il va réaliser d'importants bénéfices grâce aux émissions "Loft Story" et "Star Academy". Souhaitant continuer à entreprendre, il crée une holding familiale en 2007, LOV Group en référence aux prénoms de ces enfants (Lilas, Oscar et Vanille), afin d'investir les fruits de la vente de ses parts d'Endemol, 250 millions d'euros.
Un premier succès qui va lui permettre d'attirer des investisseurs prestigieux.  Dans la production audiovisuelle, Stéphane Courbit a fédéré autour de sa société Banijay, créée en 2008, le Groupe Arnault, la famille Agnelli et de Agostini. La même année, dans le secteur des paris sportifs et des jeux en ligne, il crée la société Mangas Gaming qui, grâce à l'acquisition de Betclic puis Expect, Bet-at-Home et enfin Everest, est aujourd'hui l'un des trois plus gros acteurs du secteur au monde. Mangas Gaming est codétenue par LOV Group et la Société des Bains de Mer de Monaco. Une stratégie offensive, alors que les jeux d'argent en ligne ne sont toujours pas ouvert à la concurrence en France. Stéphane Courbit est aussi actionnaire aux côtés du Groupe Louis-Dreyfus de Direct Energie, fournisseur alternatif d'électricité français.
Pour réaliser d'autres acquisitions et poursuivre l'expansion LOV Group, Stéphane Courbit était prêt à ouvrir le capital de sa holding cette année.

Bettencourt investit 143 millions ? que Courbit refuse ensuite
Le parcours idyllique de ce jeune homme d'affaire français s'est assombri depuis que son nom apparaît dans l'affaire Bettencourt. Pascal Wilhem, l'avocat de Liliane Bettencourt, mais aussi de Stéphane Courbit, a fait investir à la milliardaire 143 millions d'euros dans la holding LOV. Pour Françoise Meyers, pas de doute, sa mère est "manifestement instrumentalisée". Mais pour l'homme d'affaire, la question du conflit d'intérêt ne se pose pas. "Il n'y a pas de conflit d'intérêt. Pascal Wilhelm n'est pas mon avocat. C'est l'un des avocats qui travaillent pour le groupe" a-t-il déclaré dans une interview au Figaro début juin. Mais face à la médiatisation du conflit, Stéphane Courbit souhaite que l'héritière de l'Oréal se retire. "Ce partenariat me semblait-il devait renforcer la stratégie de long terme de LG Industrie pour le plus grand bénéfice de la société (?) J'ai le sentiment aujourd'hui que les choses pourront difficilement être comme nous l'avions envisagé" poursuit-il. Un véritable retour en arrière pour celui qui affirmait, début juin, vouloir mettre en place "un partenariat constructif et durable" avec Liliane Bettencourt.
Stéphane Courbit avait déjà été au c?ur d'une polémique en 2010, lors de la vente de la régie publicitaire de France Télevision. De nombreux observateurs craignaient un conflit d'intérêts dans le rachat de France Télévision Publicité par LOV Group : Alain Minc, l'un des conseillers de Nicolas Sarkozy, était également présent dans le capital du groupe de Stéphane Courbit. Il avait finalement renoncé.

J.B (www.lepetitjournal.com) mardi 22 juin 2011

Voir aussi :

Le Nouvel Obs - Stéphane Courbit : l'homme qui sait parler aux milliardaires
Le Figaro - Courbit prêt à se séparer de Bettencourt
Le Point - Stéphane Courbit renfloué par Liliane Bettencourt