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Singapour - 10eme édition de l’iMagination week à l’ESSEC

iMagination Week ESSEC SingapouriMagination Week ESSEC Singapour
Etudiants ESSEC iMagination Week
Écrit par Dominique Langlois
Publié le 19 janvier 2021, mis à jour le 20 janvier 2021

La 10ème édition de l’« iMagination week » a été lancée à la fois au sein du campus de l’ESSEC Business School Singapour et online pour les 120 étudiants du master en management. Le thème « way of Life 2050 » est une incitation à se projeter en tant qu’acteurs du changement en adoptant de nouveaux modes de vie, de pensée et de travail. Les étudiants devaient créer un projet original en travaillant en équipe, avec l’aide de tuteurs, et proposer une solution innovante et responsable sur les modes de vie et la façon dont ils aimeraient vivre leur futur. Cette semaine s’inscrit dans la continuité de la précédente qui s’est déroulée en France avec près de 900 étudiants. L’iMagination week est l’événement annuel le plus important des écoles de commerce.

 

Depuis près de 10 ans, l’ESSEC Business School oriente ses étudiants vers une transdisciplinarité au service d’un futur plus créatif et responsable via l’« iMagination Week ». Le séminaire en est à sa dixième édition pour les étudiants de Master et se tenait du 11 au 15 janvier 2021 à Singapour, sous le patronage de Pascal Lambert, ancien de l’ESSEC, Group Country Head for Singapore, Head of South East Asia and India, Société Générale. Il regroupe 120 étudiants de 10 nationalités différentes, 8 orateurs, un parrain, un artiste en résidence, et de 5 tuteurs dénommés iMagineers. Le programme de la semaine est ambitieux et des invités renommés participent à sa réussite transdisciplinaire: Shailey Hingorami, responsable de l’éducation et de la recherche pour l’AWARE, Khoo Swee Chiow, Aventurier, Remi Césaro, Zero Waste City, Louis Ng Kok Wang,  Membre du Parlement Singapourien et Fondateur de ACRES, Szue Hann, Architecte, Seeram Ramakrishna, Professeur en ingénieurie mécanique à NUS, Hossan Leong, Acteur, Vijay Mudaliar, Fondateur of Singapore's award-winning, sustainability-focused bar, Native et Michel Ng, artiste.

 

imagination week essec singapour

 

Le Professeur Xavier Pavie, directeur académique du programme « grande école » à Singapour et du centre iMagination à l’ESSEC Business School, précise que : L’iMagination Week vise à enrichir culturellement les étudiants en les sortant de leur environnement. L’expertise transdisciplinaire leur insuffle un esprit visionnaire. L’objectif est de les aider à prendre conscience des enjeux de la société qu’ils vont construire et à remettre en question leur contribution. Il vise à les aider à développer leurs compétences critiques pour leur vie professionnelle en devenir : la créativité, la collaboration, l’esprit critique et la posture de curiosité. Stimuler leur imagination est essentiel pour renforcer l’innovation responsable.

 

imagination week singapour essec
Hossan Leong et Xavier Pavie

 

4 piliers au centre du programme de l’iMagination Week

  • L’esprit visionnaire : il vient de l’expérience du présent et veille à développer la capacité d’imaginer qu’il s’agisse d’une communauté, d’un pays, des individus, pour permettre de penser le futur.
  • La créativité : il s’agit de la capacité à transcender les idées, les règles, les modèles et les relations traditionnelles, ce n’est pas réservé aux artistes aux musiciens aux écrivains. Il s’agit de créer de nouvelles idées, formes, méthodes et interprétations significatives.
  • La transdisciplinarité : elle a pour objectif de comprendre la complexité du monde moderne et du présent. C’est une posture scientifique et intellectuelle à travers l’apprentissage, le développement de connaissances, quelle que soit son origine.
  • L’innovation responsable : cela signifie prendre soin de l'avenir grâce à la gestion collective de la science et de l'innovation dans le présent.

 

Quelles sont les 4 clés d’apprentissage de cette semaine d’iMagination ?

  • L’esprit critique qui vise à ouvrir le dialogue, le débat, à prendre en compte la philosophie, à prendre conscience de ce qui motive les étudiants, à saisir une situation problématique et en trouver sa racine, sa cause.
  • La posture de curiosité : il s’agit de développer une écoute active, de rechercher et d’intégrer des commentaires, de vérifier si l’idée existe déjà et si c’est le cas de la résoudre de manière plus créative, transdisciplinaire et originale.
  • La collaboration : il s’agit de construire une équipe, savoir assumer un rôle de leadership et soutenir les autres dans leur propre rôle de leadership et leurs propres idées. Il faut être capable de délivrer un message perspicace et puissant, et de travailler sur des outils collaboratifs numériques. Puis de partager des retours de manière constructive.
  • La créativité : La créativité individuelle et la créativité collective, pour éviter la pensée de groupe. Idéalement de construire une idée en combinant plusieurs idées. L’avantage d’avoir une diversité de points de vue dans une équipe permet de construire une idée plus forte.

 

Le petit Journal a eu l’occasion de rencontrer quatre étudiants à l’occasion de l’iMagination Week. Ils nous dévoilent leurs parcours riches et variés et nous donnent leurs premières impressions sur cette expérience qui marque le début du master. Ils nous partagent leurs projets transdisciplinaires pour préparer un avenir responsable. Leur réflexion sur la vie idéale pour 2050 laisse à espérer un avenir meilleur pour tous.

 

Xavier Pavie imagination week singapour essec
Xavier Pavie

 

Qui sont-ils ? partons à la découverte du parcours de 4 étudiants.

Qu’est ce qui aura motivé leur orientation universitaire ? Quels ont été leurs parcours ?

 

Octavia Maes, FrançaiseJ’ai un profil international, ayant vécu à Kuala Lumpur et à Paris. J’ai ensuite effectué un stage dans le développement durable au Canada et j’ai voulu enchainer sur une formation dans le réseau français, dans la Finance virale, d’où mon choix pour l’ESSEC.

Boutros Ghanem, Libanais : Après avoir finalisé mes études d’économie au Liban, je me suis lancé dans le domaine professionnel, d’abord dans le secteur de la santé et ensuite dans le développement durable. Malheureusement, les multiples crises dont souffre le Liban dernièrement m’ont poussé à investir en moi-même en me lançant dans l’aventure ESSEC.

Yuxuan Sun, Chinois : J’ai une formation en langue et littérature française, langue que j’étudie depuis maintenant 4 ans. L’ESSEC est une école de commerce prestigieuse en Chine, j’y ai vu l’opportunité d’opérer une transition entre la langue française et l’économie.

Katell Leostic, Française : J’ai fait des études de pharmacie à Paris, j’ai effectué une année en Erasmus à Malte. Les études de pharmacie sont très scientifiques. J’aimerais travailler dans l’industrie pharmaceutique et pour cela je complète mon diplôme par un master de management. Cela représente un virage et je découvre de nombreuses matières. C’est très enrichissant et intéressant de pouvoir échanger et collaborer avec des étudiants aux profils variés.

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Louis Ng Chiow

 

Quelle est votre vision de l’iMagination week en introduction au master ?

Boutros : Nous initier à l’art du Design Thinking est une belle introduction à l’esprit de l’ESSEC et à sa mission « Enlighten. Lead. Change. ». Cette approche nous permet de mieux appréhender le monde, de penser différemment et d’élargir nos horizons. Et ce, afin de définir et décortiquer les problèmes rencontrés pour parvenir aux solutions adéquates.

Katell : Ce qui me touche cette semaine c’est que l’on a des intervenants tous très différents les uns des autres. On a l’opportunité d’écouter et d’échanger avec des politiques, des activistes féministes, des artistes, des scientifiques. On peut mieux appréhender leurs points de vue sur le monde tel qu’il pourrait être en 2050. Grâce aux travaux de groupe on peut aussi comprendre et discuter avec les conférenciers, nos camarades et intégrer les différents points de vue. Nous sommes suivis toute la semaine par un tuteur qui nous accompagne à chaque étape et nous fait nous poser des questions et réfléchir ensemble au projet.

Octavia : C’est intéressant de pouvoir discuter avec nos camarades et aussi d’apprendre implicitement d’autres méthodes, des softs skills, de nouvelles manières de faire qui nous aideront pour plus tard. Cela développe aussi nos capacités de travail en groupe de réaliser que les personnes autour de nous ont d’autres manières de penser et de procéder. Cet aspect collaboratif est très enrichissant.

Yuxuan : Dans chaque groupe nous sommes 4 ou 5 étudiants avec des formations très différentes les unes des autres. On a donc tous des regards très différents sur le sujet à traiter. Avec ma formation en sciences humaines au sens large, ce qui m’intéresse surtout ce sont les aspects humains et culturels alors que d’autres étudiants dans le groupe ont des formations d’ingénierie ou de business et voient la ville de demain sous des aspects énergétiques et construction. Cette confrontation de domaine permet de sortir de sa zone de confort.

 

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Orateurs de l'iMagnination week 2021

 

Quels ambitieux projets transdisciplinaires avez-vous élaboré sur la ville de demain ?

Yuxuan : Le sujet traité par mon groupe est « la ville élevée en 2050 ». Avec l’augmentation du niveau de la mer due au changement climatique, on se focalise sur la ville de Shanghai en 2050 avec des bâtiments inondés. Notre projet est de prendre ses bâtiments inondés comme base et de construire dessus de nouveaux bâtiments. On projette de mettre à profit les énergies de la mer et du vent. On imagine des ponts pour relier les bâtiments, des voitures volantes pour y circuler.

Katell : Nous nous sommes imaginés en 2040 dans un monde dans lequel toutes les données médicales ou scientifiques étaient centralisées notamment grâce à l’utilisation de la blockchain. Nous avons créé un outil qui utilise à la fois l'Intelligence Artificielle, les Big Data et la Blockchain.

Nous imaginons qu’une nouvelle pandémie arrive et que nous devons parvenir à convaincre l’OMS d’utiliser cet outil pour pouvoir éviter cela. Globalement il s’agit de prévenir les pandémies grâce à l’intelligence artificielle, les Big Data et la Blockchain. Nous avons choisi ce projet car nous savons que suite à la hausse de la température, la fonte du permafrost va impliquer l’émergence de nouveaux micro-organismes comme des virus ou des bactéries.

Boutros Notre projet s’articule autour de la collecte de données. Depuis plusieurs années, les géants de la technologie manquent de transparence et violent l’intimité des individus en utilisant leurs données personnelles à des fins commerciales et politiques. Notre idée serait au contraire de limiter l’impact de ce phénomène sur la santé mentale des populations en leur faisant bénéficier de l’utilisation de leurs données. Par exemple, une personne cherchant à mettre fin à ses jours recevrait des « signaux » motivants (vidéos, pubs et promotions) allant à l’encontre de ses idées grâce à un algorithme. Une assistance vocale, TOM (Therapeutic Onboarded Mate), serait également implantée dans les smartphones et servirait, après analyse des données, comme support quasi-humain aux utilisateurs mentalement fragiles.

 

Pour en savoir plus sur   l’iMagination week et sur l’ESSEC

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