C’est en fait probablement le nom de l’ile sur laquelle vous habitez. En effet, le pays de Singapour s’étend aujourd’hui sur une quarantaine d’iles (« pulau » en malais) et Pulau Ujong, qui signifie en malais « l’ile au bout » (de la péninsule malaise), est le nom de l’ile principale. Autrefois, il y en avait une vingtaine de plus, mais deux d’entre elles ont été cédées à l’Australie et les autres ont disparu du fait de la poldérisation qui a permis d’augmenter la surface de Singapour de 26% depuis l’origine. Cet article explore le paysage insulaire de Singapour avec un éclairage particulier sur les iles les plus importantes ou celles qui peuvent être visitées.
En dehors de l’ile principale, deux iles seulement sont habitées en permanence : Sentosa et Pulau Ubin
Sentosa, qui résulte elle-même de l’agrégation de plusieurs iles et qui signifie « paix et tranquillité » en malais, est aujourd’hui le pôle touristique de Singapour, avec des hôtels et restaurants pour tous les gouts et toutes les bourses, des plages assez agréables mais dont la baignade est réservée aux personnes au cuir solide, le parc d’attractions d’Universal Studios, un casino, et un vaste aquarium. Les amateurs de sensations fortes pourront s’essayer à la chute libre en soufflerie ou à une tyrolienne de 450 m au-dessus de la jungle. Sentosa abrite aussi des logements de luxe et un golf. L’ile est le point de départ de mini-croisières avec ou sans repas sur le voilier Royal Albatross. Les curieux d’histoire peuvent visiter Fort Siloso, le dernier fort militaire britannique de l’ile, où a été signé la reddition des japonais en 1945 et qui vient d’être déclaré monument historique. Ceci n’est qu’un échantillon des nombreuses activités possibles dans cette ile. Sentosa, qui est reliée à l’ile principale par un pont, est accessible de plusieurs façons : à pied (quand il ne fait pas trop chaud !), en voiture ou en taxi, par le bus 123, par le train Sentosa express au départ de Vivocity, ou par le téléphérique au départ de Mount Faber.
Pulau Ubin offre un aperçu du Singapour du milieu du siècle dernier, avec ses kampongs (« villages » en malais) perdus au milieu de la jungle. Il n’y a plus qu’une trentaine de personnes, la plupart âgées, qui vivent en permanence sur l’ile. Les quelques commerces et restaurants de l’ile sont concentrés près du débarcadère. Cette faible densité de population fait de Pulau Ubin une réserve naturelle ou vivent de rares espèces animales (mammifères, oiseaux, papillons, reptiles et amphibiens) et près de 800 espèces végétales. L’est de l’ile (Chek Jawa) a été aménagé pour permettre l’observation de 6 différents écosystèmes. Nparks y organise régulièrement des visites guidées. L’ile est assez vaste et vous pouvez louer un vélo sur place pour vous déplacer. Munissez-vous aussi de crème solaire et de produit anti-moustique. Toute la journée, de petits bateaux font la navette entre l’ile et l’embarcadère de Changi Village.
Une dizaine d’iles ouvertes au public
Certaines sont accessibles par voie terrestres, comme Coney island (ou Pulau Serangoon), ile encore vierge sur la côte Nord de Singapour ou on peut se rendre à pied ou en vélo, Pulau Keppel, petite ile voisine de Sentosa, qui abrite un port de plaisance et des restaurants paisibles,
D’autres nécessitent de prendre le bateau.
Trois sont facilement accessibles dans le même circuit depuis l’embarcadère de Marina South Pier. Kusu island (« ile de la tortue » en chinois) est une ile minuscule qui abrite un temple chinois et un sanctuaire malais (152 marches inégales à monter !). Saint John’s island, qui fut successivement un lieu d’isolément pour les lépreux, cholériques, et autres malades infréquentables, un lieu de quarantaine pour les pèlerins de retour de la Mecque, et un centre de réhabilitation pour les opiomanes, abrite aujourd’hui un centre de recherche sur la vie marine dont on peut visiter le laboratoire. Prenez garde aux nombreux singes qui sont très entreprenants. Depuis cette ile, on peut accéder par un pont a Lazarus island qui abrite une plage de sable fin de carte postale.
Les 2 sisters’ islands sont aujourd’hui une réserve naturelle marine ou les promeneurs ou les plongeurs expérimentés peuvent observer la faune et la flore marine. On peut aussi faire de la plongée a Pulau Hantu (« ile du fantôme » en malais) ou Pulau Jong. Ces iles ne sont accessibles que par réservation.
Pulau Satumu, sur laquelle est construit le phare Raffles datant de 1855, est depuis peu ouverte les second et quatrième samedi de chaque mois.
Pulau Semakau est en partie utilisée pour accueillir une partie des déchets de Singapour, ce qui n’est pas très attractif. Mais le reste de l’ile reste vierge et on y a même installé une nurserie de corail. Cette ile sera accessible avec un permis de la NEA et par des bateaux privés, quand l’interdiction liée à la pandémie sera levée.
N’espérez pas trouver de boutiques dans ces iles. Pensez donc à y emporter boisson, nourriture et tout ce dont vous pourriez avoir besoin.
Les autres iles non ouvertes au public
Une demi-douzaine, dont la plus importante Pulau Tekong, est réservée à des usages militaires et vous devez être engagé ou appelé pour pouvoir en profiter.
D’autres sont réservées à des usages industriels ou portuaires, parmi lesquelles Jurong Island, Pulau Bekom, Pulau Sebarok. Après avoir abrité un camp de prisonniers pendant la seconde guerre mondiale, Pulau Damar Laut, située près de Jurong Island, est aujourd’hui un terminal maritime pour les containers et le ciment. Située près de Sentosa, Pulau Brani va devenir une zone touristique à l’instar de sa voisine avec le déménagement des installations portuaires à l’ouest de l’ile.
Située à 45 km à l’est de Singapour, l’ile de Pedra Branca a défrayé la chronique ces dernières années. En 1979 la Malaisie a revendiqué sa propriété. Après de longues tractations et procédures, la cour internationale de justice a confirmé en 2008 son appartenance à Singapour. En 2017, la Malaisie a remis en cause ce jugement, avant d’abandonner la contestation en 2018. Cette ile supporte le phare de Horsburgh construit en 1851.
A cote de Jurong island, Sultan shoal est une autre ile qui supporte un phare du même nom construit en 1895.
Il existe des dizaines d’autres iles, beaucoup de petite taille, qui restent à l’écart de la civilisation et constituent donc des réserves naturelles de fait.
Cocos islands et Christmas island
Ces iles, situées à plusieurs centaines de kilomètres au Sud de l’Indonésie, et donc bien loin de Singapour, ont été cédées à l’Australie (qui est pourtant à plus de 2500 km) dans les années 50. Si les Cocos islands ne sont que deux atolls de corail qui n‘ont rien d’original, Christmas island est en revanche le théâtre d’un phénomène périodique très particulier. Chaque année, au même moment situé entre octobre et février en fonction de la météo et des phases de la lune, les millions de crabes rouges que compte l’ile se dirige vers la mer pour se reproduire.