Déjà mise en avant dans Lepetitjournal.com lors des Trophées des Français de l’ASEAN, où elle a été finaliste, France Gaggioli s’est imposée comme une artiste contemporaine à Singapour. Son travail abstrait, inspiré par la nature et les éléments, joue avec les textures et les contrastes, pour créer des œuvres immersives et évocatrices.


Originaire de France, France Gaggioli a d’abord évolué dans les univers de la mode et du design d’intérieur avant de se consacrer pleinement à la peinture. Son installation à Singapour, il y a 17 années, a marqué un tournant décisif dans son parcours artistique. Inspirée par l’énergie de la ville et ses contrastes entre nature et urbanisme, elle y a développé une démarche picturale singulière, explorant les textures et la matière pour retranscrire des paysages abstraits et émotionnels.
Peindre est devenu une nécessité, un moyen d’explorer et de retranscrire ma vision du monde.
France, qu’est-ce qui vous a amené à la peinture ?
Mon parcours artistique s’est construit progressivement. J’ai toujours eu un attrait pour l’art et l’esthétique, avec une première carrière dans la mode et le design d’intérieur. Mais, c’est en m’installant à Singapour, que j’ai ressenti le besoin de m’exprimer pleinement à travers la peinture. Cet environnement multiculturel, le contraste entre urbanisme et nature, ainsi que les rencontres faites ici ont nourri mon travail et affiné mon langage artistique. Peindre est devenu une nécessité, un moyen d’explorer et de retranscrire ma vision du monde.
Comment définiriez-vous votre style artistique et ce qui le rend unique ?
Mon travail est une exploration entre abstraction et matière. J’utilise des textures riches et des superpositions de couleurs, pour créer des paysages organiques, des fragments d’univers, qui évoquent la nature et ses transformations.
La Elemental Series, par exemple, traduit mon rapport aux éléments — terre, eau, air, feu — avec des contrastes forts et des reliefs qui accrochent la lumière. J’aime que mes œuvres suscitent une émotion en jouant sur cette frontière entre l’organique et l’abstrait, entre ce qui est tangible et ce qui relève de l’imaginaire.

J’aime explorer la tension entre beauté et déséquilibre, notamment avec Elemental, qui interroge notre lien à la nature.
Quelles émotions souhaitez-vous transmettre à travers vos œuvres ?
Il y a toujours une double lecture dans mon travail. À première vue, mes peintures sont souvent perçues comme apaisantes, presque méditatives. Mais en y regardant de plus près, elles portent aussi une réflexion sur l’impermanence et la fragilité du monde. J’aime explorer la tension entre beauté et déséquilibre, notamment avec Elemental, qui interroge notre lien à la nature. Mes œuvres restent ouvertes à l’interprétation, invitant le spectateur à ressentir plutôt qu’à comprendre.

Aujourd’hui, comment travaillez-vous et comment vous positionnez-vous sur le marché de l’art ?
Mon processus est assez instinctif: je commence souvent par une palette de couleurs et des matières qui m’inspirent, puis, je construis progressivement mes compositions, en jouant sur la texture et les contrastes.
Sur le marché de l’art, je developpe ma présence à travers plusieurs canaux :
- Les expositions internationales, notamment Red Dot Miami et bientôt Art Expo New York qui me permettent de présenter mon travail à un public varié.
- Les plateformes d’art en ligne comme The Artling et Fiidaa Art, qui rendent mes œuvres accessibles à un public international.
- Les collaborations avec des collectionneurs et des professionnels du design d'intérieur, où mes œuvres s'intègrent dans des espaces de vie et de travail.
Être une artiste française en Asie, et particulièrement à Singapour, est une expérience enrichissante. Singapour est une ville ouverte à l’art contemporain, et le fait d’avoir une approche artistique européenne apporte parfois un regard différent, qui intrigue et suscite l’intérêt. J’ai eu la chance d’être bien accueillie ici, aussi bien par des collectionneurs que par des galeries et plateformes internationales.
J'observe aussi des différences dans la perception de mon travail selon les pays. À Singapour et en Asie, mon approche texturée attire ceux qui apprécient une dimension tactile dans l’art contemporain. Le dialogue avec les acheteurs est important: ils s'intéressent aux matériaux et aux techniques employées, mais aussi à l'histoire derrière chaque œuvre. En Europe, l’abstraction est souvent vue sous un prisme plus émotionnel, tandis qu'aux États-Unis, l’accent est mis sur le récit de l’artiste et l’impact visuel de l'œuvre.
L’année s’annonce intense, et c’est exactement ce que je recherche

Quels sont vos projets à venir ?
Je viens de terminer mon exposition solo Fragments of Nature à l’American Club Singapore, qui a été une belle opportunité de présenter mon travail à un public curieux et sensible à l’art contemporain. Je prépare maintenant Art Expo New York en avril, où je présenterai de nouvelles œuvres de ma Elemental Series, poursuivant mon exploration des éléments et de leur équilibre subtil entre force et vulnérabilité.En parallèle, je commence à travailler sur une nouvelle série, qui marque une évolution dans ma démarche. Je ne peux pas encore en dire trop, mais ce projet me tient particulièrement à cœur. Il explorera de nouvelles dynamiques visuelles et narratives, j’aurai l’occasion d’en parler davantage dans les mois à venir…
J’aime aussi voir mes œuvres vivre au-delà des galeries et je suis toujours curieuse d’explorer de nouvelles façons de les intégrer dans des espaces privés et professionnels. L’art est un dialogue, et chaque collaboration apporte une nouvelle dimension à mon travail. L’année s’annonce intense, et c’est exactement ce que je recherche : continuer à évoluer, expérimenter et partager mon univers avec un public toujours plus large.