Fermeture du métro Repubblica : les commerçants déposent une plainte

Par Morgane Rubetti | Publié le 13/03/2019 à 06:46 | Mis à jour le 13/03/2019 à 06:57
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Quatre mois après la fermeture de la station de métro, les riverains et commerçants de la piazza della Repubblica se sentent démunis et pointent du doigt le silence des institutions. Ils se sont réunis mardi soir pour tenter de trouver des solutions.

Sur la piazza della Repubblica, les lumières sont éteintes, la fontaine delle naiadi ne déverse plus d’eau et les entrées du métro sont toujours barrées d’un ruban de sécurité.

La place a été mise sur pause et les conséquences sont considérables. Exaspérés, les commerçants se sont réunis en comité mardi soir dans les locaux de l’Officine Italia dont Emanuel Fiorino est responsable. Depuis que le métro ne dessert plus la place, son chiffre d’affaires a diminué de 40 % en comparaison à l’année dernière. «Les gens ne passent plus par là et ne prennent plus de petits déjeuners. Seul le tourisme asiatique n’a pas trop subi de perte», précise-t-il. Les magasins de la Via Nazionale ont eu moins de chance. «Ils ont perdu en moyenne 70% de leur chiffre d’affaires et trois commerçants n’ont eu d’autre choix que de licencier un employé», déplore l’une des membres du comité.

Depuis le 23 octobre 2018 et l’incident avec les supporters de l’équipe russe Cska di Mosca en déplacement pour le match de la ligue des Champions, deux escalators sont toujours arrêtés. Quatre autres escalators fonctionnent mais «pour des raisons que nous ignorons, l’ATAC (Azienda per i Trasporti Autoferrotranviari del Comune di Roma) a préféré les mettre à l’arrêt également. Est-ce par sécurité ? Non n’en savons rien», souligne Emanuel Fiorino.

Commercants Repubblica

Rencontre du 8 mars

Pour tenter d’obtenir des réponses, Angelo Mantini a rencontré, vendredi 8 mars, accompagné d’autres membres, l'Assessore alla mobilità, Linda Meleo. «L’ouverture prendrait du temps parce qu’il manque une pièce, une sorte de disque. La société chargée de la fabriquer doit l’apporter autour du 31 mars», résume Angelo à l’ensemble du groupe.

L’ATAC prévoit donc une réouverture le 15 mai prochain. Mais après 142 jours de fermeture, le comité n’y croit pas. «Nous n’avons pas vu de contrat concernant ce fameux disque. Tant que la date de réouverture ne sera pas écrite noir sur blanc, nous serons toujours inquiets», déplore Emanuel. Si certains commencent à perdre espoir et pointent du doigt le manque de réaction et le silence des institutions, d’autres refusent de laisser place à la résignation.

Pour cela, le comité a signé une plainte destinée au Parquet dans l’espoir de recevoir une réponse. «Et si la réouverture n’a pas lieu le 15 mai, nous devrions organiser une manifestation», propose une commerçante. «Bonne idée, il faudrait que l’on se poste devant l’ATAC avec une caisse pleine de disques et leur dire d’en choisir un une bonne fois pour toute», ironise un vendeur. Une idée que les membres du comité ne semblent pas exclure.

 

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Morgane Rubetti

Morgane travaille en alternance au Figaro.fr et étudie à l'ESJ Pro. Émerveillée par l'immensité et l'histoire de Rome, elle a choisi de faire son stage au petitjournal.com
1 Commentaire (s) Réagir
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Sabinus ven 15/03/2019 - 10:47

Ceci est une bien triste histoire où la vie économique d 'un quartier dynamique est obérée par une structure défaillante qui a responsabilité de service public. L' article mentionne la panne de deux escalators qui ne peut justifier l’arrêt de la station, d'autant que quatre restent fonctionnels. Sans escalator du tout le station peut très bien rester ouverte. Il faut donc chercher les enjeux cachés car il est peu vraisemblable qu 'il sagisse d'une simple négligence. Négligence ou sabotage ?

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