Sous l’ombre des sécheresses et des incendies record au Brésil et en Amérique du Sud, le café traverse une crise inédite. Le nectar consommé aux quatre coins du monde est victime du changement climatique qui redessine l’avenir d’une boisson devenue essentielle dans le quotidien de la société mondiale.
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Les terres du Brésil, couvertes de caféiers, vibrent depuis des siècles au rythme des récoltes. Mais le paysage idyllique se heurte désormais à une réalité brutale. Les vagues de chaleur, combinées à une sécheresse historique, réduisent les rendements et altèrent la qualité des grains. Le Brésil, premier producteur mondial, concentre 35 % de la production globale de café, voit ses champs, autrefois verdoyants, ressembler à des étendues calcinées où la production recule année après année.
Les prix du café ne cessent de flamber
Les aléas climatiques de 2024 ont provoqué une envolée des prix du café sur les marchés mondiaux. En décembre, le cours de l’arabica atteignait un sommet historique à 3,48 dollars la livre (0,45 kg), du jamais vu depuis 1977. Pour les amateurs de café en France, cela se traduit par une hausse notable. En un an, le prix des paquets en supermarché a bondi de 15 à 20 % et la petite tasse noire en terrasse, chère aux Français, pourrait bientôt devenir un luxe.
Parallèlement, les nouvelles réglementations européennes, visant à lutter contre la déforestation, augmentent les coûts pour les importateurs. Des mesures qui, bien que nécessaires pour préserver l’environnement, accentuent les défis pour maintenir une offre de café abondante et abordable sur le marché français.
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L’innovation agricole pour sauver l’industrie du café
Face à la crise, les producteurs rivalisent d’ingéniosité pour sauver leurs récoltes. Au Brésil, bon nombre d’entre eux décident de planter des caféiers sous l’ombre des arbres, une méthode inspirée des origines africaines de la plante. Le procédé protège les grains de la chaleur, ralentit leur maturation et améliore le goût. Ce modèle agricole est d’autant plus bénéfique qu’il combine caféiers, plantes indigènes et irrigation naturelle, réduisant l’impact environnemental et favorisant une production plus saine du café.
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