

Ce petit volatile ricaneur et bien informé est une exception française?
Depuis toujours, Le Canard enchaîné est considéré, y compris par ceux que son acidité dérange, comme un journal indépendant qui n'hésite pas à dénoncer
les dérives des politiques de tous bords. L'hebdomadaire satirique, dont les journalistes ont le temps et les moyens de mener des enquêtes approfondies, évoque les scandales politiques, économiques et judiciaires de France ou d'ailleurs. Sa force consiste à traiter toutes ses cibles avec la même vigueur polémique, le même esprit railleur. Seul en son genre dans la presse française, il cultive cette tradition d'irrévérence qui ose s'en prendre aux puissants sans jamais exploiter leur vie intime. Le Canard, qui ne se réfère pas aux agences de presse, reste l'un des derniers journaux d'investigation en France, un formidable renifleur de scoops. Parmi ceux qu'il a dévoilés : l'affaire des « micros », les diamants de Giscard, la feuille d'impôts de Chaban-Delmas, le vrai-faux rapport de Xavière Tiberi, le scandale des HLM? De quoi être craint et avidement dévoré par l'ensemble de l'échiquier politique. On l'attaque rarement, pour ne pas risquer le ridicule, car il n'accuse jamais sans preuves.
Farouchement attaché à son indépendance, le Canard vit de ses ventes, sans publicité. Il affiche pourtant une belle santé financière. Ses statuts le préservent de toute prise en main extérieure puisque ses seuls actionnaires sont ceux qui y travaillent, ainsi que les fondateurs.


































