Édition internationale

Un salaire minimum pour les livreurs new-yorkais : une première aux États-Unis

La ville de New York, où environ 60000 coursiers sont actifs, a récemment annoncé l’établissement d’un salaire horaire minimum de 18 dollars, ce qui constitue une première aux États-Unis.

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Écrit par Aurélie Billecard
Publié le 15 juin 2023, mis à jour le 16 juin 2023

New York, l’une des villes les plus animées et frénétiques du monde, est également le théâtre d’une armada de livreurs à vélo et en scooter. Avec environ 60 000 coursiers actifs, les travailleurs de la livraison sont devenus une présence omniprésente dans les rues de la métropole. Malgré leur rôle essentiel dans l’économie de la ville, ils bénéficiaient de peu de protection sociale et se retrouvaient souvent payés en-deçà du salaire minimum légal. Cependant, une nouvelle loi annoncée récemment pourrait changer la donne et créer un précédent aux États-Unis.

 

Un salaire horaire minimum fixé à 18 dollars

Le 12 juin, la métropole de New York a adopté une législation historique en établissant un salaire horaire minimum de 18 dollars (16,56 euros) pour tous les livreurs. Cette mesure vise à corriger les inégalités salariales persistantes dans le secteur de la livraison, où la rémunération moyenne se situe actuellement à 11 dollars (10,12 euros), soit 4 dollars de moins que le salaire minimum légal à New York. La mairie de la ville a également annoncé que d’ici 2025, la paie des livreurs devrait atteindre 20 dollars et être indexée sur l’inflation.

 

Un contexte précurseur en matière de protection des coursiers

Avant l’instauration de cette mesure, la ville avait déjà pris des mesures pour améliorer les conditions de travail des livreurs en introduisant des réglementations visant à prévenir les pratiques abusives. Les livreurs n’étaient plus contraints d’acheter leur propre équipement, tel que les sacs isothermes, et les restaurants étaient tenus de fournir des installations sanitaires adaptées à leur accueil. Les livreurs ont désormais le droit de refuser les livraisons dans des zones considérées comme dangereuses pour leur sécurité. 

 

Bien que cette initiative ait été accueillie favorablement par beaucoup, certains acteurs, comme Kristin Sharp, directrice générale de Flex, une association représentant les principales applications de livraison (DoorDash, Uber Eats, Instacart), ont exprimé leurs préoccupations quant aux conséquences de cette augmentation salariale. Ils estiment que cela entraînera une hausse des frais de livraison pour les clients et une probable diminution des pourboires pour les livreurs. Ils avertissent également que ces coûts supplémentaires pourraient mettre en péril le secteur de la livraison, réduire la demande et inciter certaines applications à limiter l’accès des livreurs occasionnels. Mais malgré ces réserves, cette mesure est considérée comme un pas important vers une meilleure protection des livreurs et une reconnaissance de leur contribution essentielle à l’économie de la ville de New York.

 

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Publié le 15 juin 2023, mis à jour le 16 juin 2023
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