La Maison Blanche a reconnu jeudi pour la première fois que Donald Trump avait lié une aide financière de 400 millions destinée à l'Ukraine à des considérations de politique intérieure américaine. De nouvelles cartouches pour le parti Démocrate, en pleine investigation afin de destituer le président.
Un aveu de Mick Mulvaney
C’est Mick Mulvaney, chef de cabinet de la Maison-Blanche qui, en marge d'une conférence de presse sur le G7, a concédé l’information : le président américain aurait bel et bien utilisé une aide destinée à l’Ukraine à des considérations de politique intérieure américaine. Au-delà de cet aveu, Mulvaney a toutefois assuré que cela "n'avait absolument rien à voir" avec l'ancien vice-président Joe Biden, qui pourrait bien être le candidat démocrate lors de la présidentielle de 2020.
Fin juillet, le locataire de la Maison-Blanche avait demandé au président ukrainien Volodymyr Zelensky d'enquêter sur les affaires du fils de Joe Biden, Hunter, en Ukraine. Quelques jours avant cette requête, l'administration américaine avait suspendu une aide militaire de près de 400 millions de dollars destinée à l'Ukraine.
400 millions
C’est cette décision qui est au coeur de l'enquête ouverte en septembre par les démocrates dans le cadre de la procédure de destitution à l’encontre de Donald Trump. Les élus de l'opposition veulent savoir si ce dernier a abusé de ses pouvoirs à des fins personnelles, et en vue des prochaines élections, notamment en gelant l'argent pour forcer Kiev à coopérer.
De son côté, Trump réfute avoir exercé aucune pression sur l’Ukraine. Et de préciser que l'enveloppe de 400 millions avait été suspendue dans l’attente de voir quelle assistance les autres partenaires occidentaux de l’Ukraine allaient apporter au pays dirigé par Volodymyr Zelensky. Hier, pour la première fois, la Maison Blanche a reconnu que Donald Trump avait d'autres motivations.
Aller vite vers la destitution
Les démocrates affichent plus que jamais leur volonté d'aller vite vers la mise en accusation du président, une prérogative de la chambre basse du Congrès qu'ils contrôlent.
Ensuite, selon la Constitution, c’est au Sénat de juger si M. Trump doit être destitué. Compte tenu de la majorité républicaine au coeur de cette institution, cette perspective paraît peu probable à ce stade.
Pendant ce temps, Trump continue de twitter son innocence...