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Sandrine Mehrez-Kukurudz finaliste du Trophée Culture / Art de Vivre

Sandrine Mehrez KukurudzSandrine Mehrez Kukurudz
Écrit par Rachel Brunet
Publié le 5 février 2021, mis à jour le 9 février 2021

Sandrine Mehrez-Kukurudz est auteure et conceptrice d'évènements à New York. Elle lance en mars 2020 « Rencontre des Auteurs Francophones » afin de promouvoir la langue française aux États-Unis. Ces rencontres prennent la forme d'émissions littéraires en ligne mais également d'évènements en présentiel. En 8 mois, le concept réunit 65 auteurs de 12 pays et propose plus de 100 ouvrages sélectionnés avec des nouveautés chaque semaine. Sa plateforme a également une boutique en ligne.

Elle est parmi les cinq finalistes du Trophée Culture/Art de Vivre des Trophées des Français de l'étranger 2021, parrainé par Courrier International.

Notre édition est partie à sa rencontre.

 

Rachel Brunet pour lepetitjournal.com New York : Racontez-nous votre parcours et votre arrivée aux États-Unis.

Sandrine Mehrez-Kukurudz : Après plusieurs années à m'épanouir comme journaliste radio et en presse écrite, je me suis réorientée vers la communication. J'ai eu la chance d'intégrer CLM BBDO, une des plus belle agence de communication à l'époque et d'y apprendre la stratégie de marque auprès des référents de la profession.... Avant d'être débauchée par mon futur mari. Pendant des années, au sein de son agence, j'ai participé à nombre de campagnes pour de grandes sociétés internationales mais aussi pour de jolis petites marques pleines de promesses. Nous avons organisé de magnifiques événements comme l'Année du Brésil pour le Sénat, dans les jardins du Luxembourg, des tournées événementielles au début de l'ère web ou la célébration de la dernière éclipse du millénaire qui a réuni un demi-million de personnes, le 11 août 1999 à Reims. Entre temps, nous avons eu deux adorables filles, deux chiens... Et l'envie d'aller faire un bout de chemin aux USA, où mon mari y avait fait un MBA quelques 20 ans plus tôt.

Nous sommes arrivés en Floride en 2006, à l'époque où la destination était très prisée par les Français. Nous avons vécu dans un Club Med géant, organisé de beaux événements dont des foires d'art pendant Art Basel, mais aussi les 10 ans de 9/11 place du Trocadéro au nom de l'amitié franco-américaine. Très vite, nous  n'avons plus trouvé nos repères parmi les palmiers et avons débarqué à New York un 8 juillet 2013, avec pour mission de travailler sur Taste of France qui ouvrait à Bryant Park un mois plus tard. Nous sommes devenus un peu les organisateurs des événements français aux usa : Best of France à Times Square, tournée d'artistes français, Nuit du Champagne sur les côtes Est et Ouest... Jusqu'au Covid où notre métier a disparu. Nous avons donc concentré notre offre sur notre partie conseil en marketing et communication aux entreprises. Entre temps, j'avais réalisé un rêve d'enfant : l'ecriture. Mon premier roman est sorti en 2018, le second en 2019 et le 3ème arrive dès que je trouve le temps de m'atteler à sa correction. De mon métier et de ma passion pour la littérature — je ne sais plus où mettre mes bibliothèques ! — et l'écriture  est né un projet de cœur, que je porte bénévolement depuis huit mois et qui est devenu une véritable communauté d'auteurs : Rencontre des Auteurs Francophones.

 

C’est donc ce projet qui vous a poussé jusqu'aux Trophées des Français de l'étranger du Petit Journal ?

Rencontre des Auteurs Francophones est né après avoir rencontré plusieurs écrivains francophones aux USA qui m'ont fait part de leur difficulté d'être visibles ici. Je me suis demandée comment mettre au service de ces écrivains mon savoir-faire de communicante. Est né alors le projet de créer des mini-salons entre lecteurs et auteurs francophones. Et le potentiel est énorme. L'idée était de démocratiser l'accès aux ouvrages en français à une population francophone énorme aux USA, mais qui n'ose pas toujours ouvrir un livre dans une langue qui leur est secondaire. Et puis la Covid a balayé le programme. Quatre villes devaient déjà accueillir cet événement. ALors que faire pour poursuivre cette mission ?

Créer une véritable plateforme, attractive pour tous et surtout passionnante. Ancienne journaliste, j'ai donc repris le micro, ou presque, en créant un rendez-vous hebdomadaire dans lequel  j'interviewe chaque semaine un auteur et je présente les nouveautés de la plateforme. J'ai ouvert le site aux auteurs avec un blog, véritable espace de liberté, qui au moins deux fois par semaine, permet aux lecteurs de découvrir des écrits divers souvent étonnants.

J'ai créé les fiches auteurs, la boutique pour les auteurs qui souhaitent y être vendus — la totalité à ce jour — avec un partenariat en boutique avec French Wink.

Et les premiers événements 2021 ont commencé : Nous avons célébré la « Nuit de la Lecture » le 23 janvier avec 12 interviews de 20 heures à 8 heures, nous allons proposer un programme lors du « Festival des 5 continents » organisés par l'OIF et soutenu par NYU. Et je prépare avec Francis Dubois le 1er festival Rencontre des Auteurs Francophones au National Art Club de New York. Un programme d'une journée qui se clôturera par des prix de jeunes auteurs.

Il y a quelques mois, j'ai ouvert le réseau aux auteurs du monde entier. Aujourd'hui, font partie de cette communauté 75 auteurs de 14 pays du monde dont les ouvrages ont été sélectionnés par un comité de lecture — en France et aux USA. 120 ouvrages sont proposés sur la plateforme pour tous publics et toutes envies.

Quelle était la question ? (Rires) Pourquoi participer aux Trophées ? Pour faire connaître le réseau et pour inviter des auteurs, des lecteurs et pourquoi pas des soutiens du monde entier à rejoindre ce projet bienveillant.

 

Qu'est-ce qui vous a séduit dans les Trophées et vous a donné envie de candidater ?

C'est un quotidien que je parcours tous les jours en lisant les articles qui retiennent mon attention.  Il est de qualité et il permet de découvrir l'actualité de nos compatriotes à travers le monde. Il donne aussi un concentré d'information du monde. Donc il était logique d'avoir envie de participer au Trophées d'une presse qu'on apprécie et qu'on soutient. Et je suis honorée d'être finaliste.

 

Vous êtes finaliste, qu'est-ce que cela représente pour vous ?

Un immense bonheur pour le projet que je porte, tous ces efforts mais aussi un bonheur partagé avec tous les auteurs de la plateforme. Certains sont d'ailleurs incroyables dans leur soutien quotidien. C'est un peu notre réussite à tous ! Et c'est la reconnaissance que la culture francophone est essentielle et doit plus que jamais trouver des appuis pour se développer. 

 

Quel message souhaitez-vous passer aux lecteurs du Petit Journal ?

Je les invite à découvrir la plateforme et à prendre le temps de lire. Je parle souvent à des amoureux des livres qui me disent n'avoir le temps de lire. C'est un voyage les yeux ouverts. Le plus beau. Il faut s'accorder une pause lecture par jour, même quelques minutes. Et puis je les encourage à toujours parler en français aux enfants, même quand ils sont nés à l'étranger et même s'ils vous répondent dans la langue du pays d'accueil. De cuisiner francais, de goûter francais, de jouer en français et de lire en bilingue. Ils vous en remercieront un jour et seront fiers de leurs racines et de leur héritage.

 

Dans un avenir proche, comptez-vous faire évoluer votre projet et comment ?

Oui, D'abord en relançant tous les événements prévus à New York, Washington, Miami et ceux en cours à L.A, San Francisco ou Philadelphia. Mais surtout en travaillant d'ores et déjà sur le premier salon du livre francophone aux USA... pour 2022 ou 2023. Entre- temps, la plateforme aura encore grandi avec plus d'auteurs, de livres et de lecteurs.

 

Vous êtes Français(e) installé(e) aux États-Unis, qu'est-ce que vous aimez dans ce pays qui vous accueille ?

Je crois qu'on ne peut pas parler de pays mais de villes. J'ai vécu en Floride et je vis à New York pour des raisons différentes. D'ailleurs mon prochain roman rend hommage à la tour de Babel qu'est New York. Je resterais donc sur cette ville qui n'est certes pas facile mais qui offre un brassage de cultures passionnantes et une energie folle que ressent immédiatement celui qui foule le sol de cette ville. On dit que c'est la ville du possible et j'ai vu tant de jeunes entrepreneurs se lancer en  me disant qu'ils n' auraient jamais osé en France se lancer de tels défis...

 

Une phrase de conclusion ?  

Merci au Petit Journal de soutenir les entrepreneurs français tout au long de l'année, avec leurs ambitions, leurs projets et leur douce folie. Cela permet de découvrir de vraies pépites et cela renforce ce que j'évoquais précédemment... Tout est possible pour celui qui le veut ! Il faut aller au bout de ses rêves, à n'importe quel âge et s'autoriser la liberté de vivre selon ses envies, même si c'est à temps partiel ! Et puis il faut s'enthousiasmer de toute belle nouvelle...

Comme celle d'être finaliste de ces jolis trophées !

 

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