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Pour Valéry Zeitoun, « les murs des asiles sont dans le mauvais sens »

Valéry ZeitounValéry Zeitoun
Valéry Zeitoun
Écrit par Rachel Brunet
Publié le 23 mars 2022, mis à jour le 24 mars 2022

Célèbre producteur de musique, personnage de télé, animateur radio, Valéry Zeitoun rajoute une corde à son arc en publiant son premier ouvrage « Les murs des asiles sont dans le mauvais sens ». Un livre version flashback sur l’année 2021, au grès de l’actualité, d’hommages, de coups de gueule de l’auteur, mais aussi au grès de petits moments de sa vie qu’il veut bien dévoiler. 425 pages qui réveillent un flot d’émotions. Parfois de la tristesse, souvent des éclats de rire. 425 pages qui se dévorent d’un trait. Et bonne nouvelle, l’excellentissime ouvrage de Valéry Zeitoun est désormais disponible aux États-Unis sur Rencontre des Auteurs Francophones.

 

Les murs des asiles sont dans le mauvais sens

Le livre de Valéry Zeitoun à Central Park (c) Rachel Brunet

 

 

Les murs des asiles sont dans le mauvais sens

Les murs des asiles sont dans le mauvais sens est l’ouvrage parfois poignant, souvent hilarant et carrément caustique que vient de publier Valéry Zeitoun. Ce sont ses followers Facebook qui lui soufflent l’idée de rassembler ses publications — véritables coups de gueule qu’il publie sur le réseau social — en un livre. « J’aime les journaux de bord, aussi, j’ai choisi de publier mon livre sous cette forme » explique-t-il. Valéry Zeitoun choisit l’auto-édition, pour pouvoir signer son ouvrage avec une étiquette de citoyen français et non celle de producteur du show-business.

« Mon livre raconte la vision de la France qu’a un homme issu de deux cultures différentes puisque ma mère est catholique et mon père est juif, couscous et cognac, comme j’aime dire. Mon père est d’Afrique du Nord et ma mère de Charente. C’est le livre de quelqu’un qui ne comprend pas très bien où va son pays et où va le monde, » explique Valéry Zeitoun. « C’est la vison de son pays d’un mâle blanc de plus de 50 ans », rajoute, en souriant, l’auteur.

« Je me vois bien dire à quelqu’un qu’on me présente ‘bonjour, je suis Zeitoun, mâle blanc de plus de 50 ans, circoncis, cisgenre hétérosexuel, porté sur la levrette et la brouette tonquinoise… Mon chiffre préféré est le 69. Enchanté Messieurs Dames ! », écrit Valéry Zeitoun dans son livre, en réponse à un professeur de mathématiques se présentant comme ‘un mâle blanc de plus de 50 ans cisgenre hétérosexuel’. C’est le second degré de Valéry Zeitoun, c’est le franc-parlé d’un homme qui prône l’égalité femmes/homme, qui a grandi « auprès d’une mère qui a fait partie de la première génération de féministes où on adorait Françoise Giroud et où on adulait Simone Veil, toutes ces femmes intelligentes qui faisaient avancer à grand pas la cause des femmes. »

Voilà qui donne le ton, c’est un livre qui détonne, à l’image de son auteur. Sincère. Et si ça dérange, il s’en fiche !

 

Le citoyen Valéry Zeitoun

Dans cet ouvrage, on découvre le citoyen Valéry Zeitoun, un homme amoureux de sa femme — la bien nommée ‘comtesse’ —, un amoureux de l’élégance, un homme entièrement libre, privilégié — mais « il a beaucoup travaillé pour cela ». On découvre un homme entier qui revendique, qui conteste, mais qui jamais ne retourne sa veste. Un humour décapant, à prendre au second degré. Souvent. Avec Les Murs des asiles sont dans le mauvais sens, on rit. On rit des frasques de l’auteur, de son ironie. On s’amuse de son argot aussi. On imagine certains passages dans la voix de Blier ou de Ventura. Avec les mots de Valéry Zeitoun, on voyage encore plus loin que l’année 2021.

On découvre aussi un homme profondément amoureux de la France. « Je suis à 55 ans l’inverse de ce que j’étais à 30 ans », explique Valéry Zeitoun, « ce qui prouve qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. À 30 ans, j’étais obsédé et fasciné par l’Amérique, c’est un pays où je suis allé très souvent et j’ai trouvé que ce pays évoluait de façon assez bizarre. Ils sont à l’origine du wokisme, mais aussi de tous les excès de la société occidentale. Quand j’ai arrêté de voyager, je me suis vraiment consacré à la France et à apprécier mon pays. Il n’y a pas plus beau et charnel que la France, avec sa cousine l’Italie. C’est un paradis pour des hommes comme moi qui aiment la littérature, la musique, on a des auteurs exceptionnels, les vins, les fromages, toute la culture culinaire, toutes les côtes sont magnifiques et c’est une chance de faire partie des 67 millions de Français. Du coup, quand on agresse la France, ça me met en rogne » explique l’auteur qui rajoute « je suis halluciné quand des gens parlent de dictature en parlant de la France, il y a des passages du livre qui sont fait dans ce sens-là ».

Dans son livre, il dénonce. Les antivax, l’homophobie, l’antisémitisme, les extrêmes, la violence, mais aussi les néo-féministes qui « ne défendent pas l’égalité des salaires à travail égal, elles ne parlent jamais ce qui est important, à mon sens, dans le féminisme. Je n’ai jamais compris comment les Espagnols ont endigué les violences faites aux femmes alors que les Français n’y arrivent pas, les chiffres ne baissent pas ».

Dans sa ligne de mire politique, il y en a aussi pour tout le monde, avec du rab pour Sandrine Rousseau. Il s’en délecte.  Mais aussi pour Anne Hidalgo. « J’aime plus Paris » chantait Thomas Dutronc. Valéry Zeitoun pourrait en fredonner l’air. « C’est pas tant l’insécurité et la saleté qui m’ont fait fuir, mais elle a transformée Paris, avec sa politique, en un immense marché pour investisseurs immobilier. Il y a, à Paris, des immeubles entiers dont les volets sont fermés parce qu’ils appartiennent à des investisseurs qui spéculent. Elle a chassé le monde de la nuit. Paris était un état d’esprit, il y avait des villages, je ne retrouvais plus cela à Paris. Et puis, franchement, pour vivre à Paris et en profiter aujourd’hui, il faut être très très riche. Vous rajoutez à cela, la circulation, les sens interdits où on ne comprend plus rien, une insécurité totale dans le métro qui fait qu’on n’a plus envie de prendre les transports en commun. Il n’y a pas de bonnes vibes à Paris. Oui, elle m’a fait fuir de Paris et c’est avec un plaisir non dissimulé que je la vois se prendre une raclée dans les sondages, elle qui avait juré, lors des dernières municipales, qu’elle ne se présenterait pas à la présidentielle. Elle a menti. » Dans son ouvrage, il lui écrit une longue lettre, depuis la campagne, où il vit désormais.

Dans Les murs des asiles sont dans le mauvais sens — phrase que sa grand-mère répétait souvent — il partage ses humeurs, quelques moments de vie, comme sa rencontre avec la caissière de l’Intermarché de son village, des moments avec sa chienne Winston. Il parle de galoche, il parle de la vie. Celle d’un citoyen français qui la ramène, parfois avec virulence, souvent avec poésie. Une poésie particulière, celle de Valéry Zeitoun.

Avec le printemps qui s’installe, on espère que Valéry Zeitoun a acheté une nouvelle tondeuse. Pour comprendre, il faudra lire le livre…

 

Les murs des asiles sont dans le mauvais sens de Valéry Zeitoun est désormais disponible aux États-Unis sur Rencontre des Auteurs Francophones