Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

À New York, la « Salle de classe de la pandémie » lancée par l’UNICEF

Salle de classe de la pandémieSalle de classe de la pandémie
Crédit photo : UNICEF
Écrit par Rachel Brunet
Publié le 5 mars 2021, mis à jour le 7 mars 2021

La « Salle de classe de la pandémie » présentée cette semaine par l’UNICEF au Siège de l’ONU à New York souligne la nécessité, pour les gouvernements, de privilégier la réouverture des écoles. Depuis un an, ce sont quelque 168 millions d’élèves dans le monde qui sont privés d’école. Une catastrophe.

 

Salle de classe de la pandémie

Crédit photo : UNICEF

 

168 millions d’élèves privés d’école

Le responsable : des confinements successifs dus à la pandémie. D’après de nouvelles données publiées cette semaine par l’UNICEF, en plus des 168 millions d’élèves de par le monde privés d’école, environ 214 millions d’enfants – soit 1 sur 7 – ont manqué plus des trois-quarts de leur scolarité en présentiel.

« Alors que la pandémie de COVID-19 a commencé il y a presque un an, ces chiffres nous rappellent de nouveau la situation d’urgence catastrophique en matière d’éducation que les confinements ont créée dans le monde. Chaque jour, le retard pris par les enfants qui ne peuvent suivre une scolarité en présentiel s’aggrave, les plus marginalisés d’entre eux étant les plus durement touchés », explique Henrietta Fore, Directrice générale de l’UNICEF. et de rajouter « pour ces enfants, nous ne pouvons nous permettre d’entrer dans la deuxième année d’enseignement en présentiel restreint ou même inexistant. Il faut faire tout ce qui est possible pour garder les écoles ouvertes ou leur accorder la priorité dans les plans de réouverture. »

Les fermetures d’écoles ont des effets dévastateurs tant sur l’apprentissage que sur le bien-être des enfants. Les plus vulnérables et ceux qui ne peuvent accéder à l’enseignement à distance risquent davantage de ne jamais reprendre le chemin de l’école, voire, dans certains pays, de subir un mariage forcé ou de devoir travailler. D’après les dernières données de l’UNESCO, plus de 888 millions d’enfants dans le monde continuent de voir leur scolarité perturbée à cause de la fermeture intégrale ou partielle de leur école.

Et tous les pays sont touchés. Aux États-Unis, Joe Biden a fait de la réouverture des écoles une priorité, parmi tant d’autres, face aux dommages collatéraux de la pandémie. Le décrochage scolaire est une réalité. À New York, les élèves ont du passer leur 3e trimestre 2020 derrière un écran. La rentrée 2020-2021 a été chaotique, notamment dans le système public, avec des fermetures au rythme de nouveaux cas de covid détectés parmi les élèves, les enseignants. Pour la majorité des élèves, l’école est un lieu indispensable où ils peuvent interagir avec leurs camarades, obtenir un soutien, accéder à des services de santé et de vaccination et à un repas nutritif. Plus les écoles restent fermées longtemps, plus les enfants sont privés de ces aspects essentiels de l’enfance. Et Plus, ils sont privés de ce que les sociologues appellent la socialisation secondaire, nécéssité absolue à la construction sociale des futurs adultes.

 

Une situation d’urgence

Pour attirer l’attention sur la situation d’urgence en matière d’éducation et sensibiliser à la nécessité, pour les gouvernements, de garder les écoles ouvertes, ou de leur accorder la priorité dans les plans de réouverture, l’UNICEF a dévoilé cette semaine, en pied du siège de l’ONU à New York,  la « Salle de classe de la pandémie », une maquette de salle de classe composée de 168 pupitres vides, représentant chacun 1 million d’enfants vivant dans les pays dont les écoles sont fermées depuis près d’un an – un poignant rappel des salles de classe restées fermées aux quatre coins du monde.

« Cette salle de classe représente les millions de lieux d’apprentissage qui restent vides – beaucoup depuis presque une année entière. Au dos de chaque chaise vide se trouve un sac à dos vide - qui incarne la mise en suspens du potentiel d’un enfant », détaille Henrietta Fore. « Nous ne voulons pas que les portes closes et les bâtiments fermés masquent le fait que l’avenir de nos enfants est indéfiniment mis en mode "pause". Cette installation est un message aux gouvernements : nous devons accorder la priorité à la réouverture des écoles et nous devons tout faire pour qu’elles rouvrent en meilleur état qu’avant. »

À mesure que les élèves reprennent le chemin de l’école, ils auront besoin d’un appui pour se réadapter et combler leur retard en matière d’apprentissage mais aussi d’interactions sociales.

Rachel Brunet
Publié le 5 mars 2021, mis à jour le 7 mars 2021