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À New York, la pratique du vélo est en recrudescence

La pratique du vélo à New YorkLa pratique du vélo à New York
©️Andrew Gook
Écrit par Rachel Brunet
Publié le 15 août 2019

New York n’a pas été pensée aux différentes étapes de sa construction dans une logique de mobilité durable.  On peut décidément reprocher beaucoup de choses à Robert Moses. Toutefois, aujourd’hui, le Department Of Transportation, Citi Bike  ou même  des associations privéesmettent au service des New-Yorkais, différentes réglementations ou initiatives afin d’encourager et de sécuriser les déplacements à vélo.

 

 

860 000 new-yorkais utilisent leur vélo

 

D’après le Department Of Transportation, environ 860,000 New-Yorkais utilisent régulièrement leur vélo, soit 140,000 personnes de plus qu’il y a 5 ans. De même, on estime à 460,000 le nombre de déplacements à vélo, effectué chaque jour, dans New York. Ce chiffre a tout simplement triplé en 15 ans. 

24% des adultes New Yorkais font au moins une balade en vélo dans l’année. Et il faut dire que la ville de New York fait des efforts en matière d’aménagement, même si cela paraît toujours insuffisant. Sur les cinq dernières années, le DOT a crée ou amélioré 330 miles de voies cyclables dans les cinq boroughs, dont 65 miles de voies complètement sécurisées et protégées des voitures. 

 

Parmi les mesures mises en place afin de favoriser la cyclabilité dans New York, la réglementation «  Bikes In Buildings » est un véritable atout pour les salariés. L’idée est de permettre à tout employé qui le souhaite, de pouvoir entreposer son vélo à l’intérieur même de son bureau. Aucune contrainte n’est posée à l’employeur, ni au propriétaire de l’immeuble. Cette réglementation encourageant le déplacement à vélo depuis l’habitat jusqu’au lieu de travail a toutefois des limites sur le périmètre New-Yorkais.

La seule île de Manhattan, fait 21,6 kilomètres de long sur 4,7 kilomètres de large et les variations climatiques rendent, à certaines périodes de l’année, les déplacements à vélo très difficilesvoire impossibles.

Par ailleurs, la réglementation «  Zoning Resolution In New York City » prohibant formellement les douches dans les bureaux, afin de décourager les logements illégaux dans les immeubles commerciaux, est aussi un frein à l’utilisation de son vélo comme moyen de transport,vers son lieu de travail.

Néanmoins, aujourd’hui, 15 % des actifs se rendent à leur travail à vélo alors qu’ils n’étaient que 10 %, il y a 10 ans.

 

Du côté des mesures privées

 

La plupart des immeubles d’habitation ne possèdent pas de local à vélos, ce qui est un autre frein à l’achat, et donc à l’utilisation du vélo. Toutefois, les nouvelles constructions sous réglementation LEED « Leadership in Energy and Environmental Design », sont obligées de posséder un garage à vélos. Par ailleurs, dans certains quartiers en pleine gentrification, la rénovation et la transformation de certains vieux immeubles est aussi une occasion pour les propriétaires, de créer un local à vélos.  

 

Et pour ceux qui ne possèdent pas de vélo, Citi Bike vient à leur rescousse. Bien qu’ayant connu des débuts difficiles à New York, aujourd’hui Citi Bike semble avoir trouvé son chemin. Avec une flotte de 12,000 vélos partagés, répartis dans 750 stations et 60 quartiers de New York, emprunter un Citi Bike est une chose assez facile pour l’utilisateur et encourageante pour la mobilité douce. Appréciée des touristes, mais aussi des New-Yorkais, l’utilisation du Citi Bike reste, dans l’ensemble, une pratique occasionnelle. 

 

Et qu’il soit partagé ou pas, le vélo est le symbole d’une communauté. «Transportation Alternatives» est une communauté de 90,000 New-Yorkais prônant le déplacement alternatif. Afin de faire grossir le chiffre des 500,000 cyclistes quotidiens, un programme appelé « Bike Friendly Business District » a été lancé dans les East Village et le Lower East Side, les 2 quartiers les plus réceptifs au déplacement à vélo de Manhattan. Il s’agit d’un réseau de commerçants, d’institutions culturelles ou sportives, favorables au déplacement durable. Ces derniersqui ont compris que  l’augmentation du nombre de cyclistes, au-delà d’accroître un mode de transport durable et responsable, permet aussi d’accroître la rentabilité des commerces, offrent réductions et autres avantages à tout client arrivant à vélo. Argument non négligeable pour enfourcher son vélo.

 

Mais malgré les efforts faits par la ville de New York, se déplacer à vélo au quotidienreste marginal. Et ce, même si, dans la très démocrate New York, la question environnementale est prise au sérieux. N’en déplaise à certain(s) !

Outre les longues distances ou les températures difficiles, la question de la dangerosité est aussi un frein. Si le nombre d’accidents mortels a largement diminué depuis ces 15 dernières années, le décès d’un cycliste a toutefois été plorer en 2017, et  4397 cyclistes ont été blessés dans une ville où les taxisbrûlant le bitumerègnent toujours en maître.

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