Selon les données de l’Université américaine Johns Hopkins, aujourd’hui, les États-Unis se placent à la 3e place des pays les plus touchés par la pandémie de nouveau coronavirus avec plus de 50,206* cas confirmés, après la Chine - 81,591* - dont le nombre de cas positifs au Covid-19 a cessé de progresser dramatiquement et l’Italie - 69,176* cas - dont le nombre de morts, suite à la pandémie, continue de s’aggraver. La ville de New York qui compte à ce jour, 14,904* cas et déplore 125* morts, est tristement devenue l’épicentre américain de la pandémie.
Un tiers des cas confirmés se trouvent à New York
Un tiers des cas confirmés au coronavirus, aux États-Unis, se trouve dans la ville de New York, qui, depuis dimanche soir, comme le reste de l’État, se retrouve en « pause », comme le nuance le gouverneur Andrew Cuomo. Elle est devenue l’épicentre américain de la pandémie.
Habituellement symbole d'hyper-activité et de bruit, la ville qui ne dort jamais et ses 8,5 millions d’habitants se sont mis à l’arrêt. Tout est fermé, à l’exception des supermarchés, des pharmacies, des cabinets médicaux, des marchands d’alcool, des fournisseurs internet, des transports en commun - dont les bus sont gratuits depuis lundi - et des laveries... Les new-yorkais sont invités à rester chez eux le plus possible, même si les contrevenants ne s'exposent pour l'instant à aucune sanction. La vie new-yorkaise change entre télétravail, visio-conférence zoom et école à la maison. Une pause dont personne ne connaît pour l’instant le clap de fin. Et c’est sans doute le plus terrible. Ne pas pouvoir se projeter, ne pas savoir combien de temps le cauchemar va durer...
« Il faut que ces mesures de confinement qu'ont prises New York et la Californie, soient partout aux Etats-Unis » a insisté le maire, Bill de Blasio, alors qu’une quinzaine d’États ont suivi la Californie et New York dans leur logique de confinement. Et de rajouter « il faut qu'on prenne ces mesures extrêmes ». L’édile ne cesse d’appeler l’État Fédéral à s’engager davantage aux côtés de la ville, durement touchée, et dont le nombre de nouveaux cas augmente dramatiquement chaque jour. Le confinement national, voilà ce que demande De Blasio, en plus de davantage d’aide en masques, en respirateurs et autres moyens techniques dont la grosse pomme va cruellement avoir besoin ces prochaines semaines, le temps que « la courbe s’aplatisse » et que les résultats de la « pause » puissent montrer quelques effets positifs. Un nouveau souffle pour les new-yorkais. Au sens propre comme au sens figuré.
« S'ils ne commencent pas à arriver cette semaine, nous arriverons au point où des gens ne pourront pas être sauvés alors qu'ils auraient pu l'être », a-t-il alerté. New York, qui possède déjà 7,000 respirateurs appelle à en recevoir 30,000 de plus afin de faire face au pic qui arrive plus tôt que prévu, comme l’a indiqué ce matin le gouverneur. Il est prévu « d’ici 14 jours ». Ce qui pourrait laisser entendre, qu’après ce pic, la courbe pourrait s’aplatir...
New York attend aussi l'aide de la Garde nationale et du Corps d'ingénieurs de l'armée américaine pour installer des lits d'hôpitaux supplémentaires. Le « navire-hôpital » devrait accoster sous peu au port de New York. Le gouverneur, à la tête d’un État de 19 millions d’habitants, a précisé que « New York a dix fois plus de cas que les autres États ». Et donc, tout autant plus de besoins...
Alors que la plupart des personnes qui sont positives au Covid-19 ne présentent que des symptômes légers, les cas les plus sévères se retrouvent dans les unités de soins intensifs et doivent être reliés à des respirateurs qui doivent prendre le relais pour aider les patients à survivre, puis à se rétablir. Cet enjeu des respirateurs est donc devenu l’une des clés dans la lutte contre le Covid-19 et des initiatives privées se multiplient pour tenter de les rendre plus disponibles. L’autre clé, un traitement. New York commence aujourd’hui une phase test du protocole à la chloroquine, lequel fait grand débat en France. La chloroquine, un espoir pour certains, une lucarne pour Donald Trump.
Un discours incompréhensible du président
Après avoir longtemps minimisé l’ampleur de l’épidémie et son impact potentiel sur les Etats-Unis, le milliardaire républicain a changé de ton depuis le début de la semaine dernière. Et devenant le 3e pays le plus touché au monde, il n’avait guère le choix. La priorité de Donald Trump semble plus être de sauver l’économie américaine, dont la bonne santé était sa carte maîtresse à sa réélection, en novembre prochain. Aussi, il presse les choses. La semaine dernière, il pressait la Food and drug Adminsitration (FDA) en annonçant que le fameux traitement à la chloroquine était approuvé aux États-Unis. Il aura fallu qu’Anthony Fauci, directeur du National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID) calme ses ardeurs et rappelle que scientifiquement rien n’était, pour l’heure, approuvé par la FDA. Et il ne cesse d’ailleurs de le répéter. Alors que l’État de New York lance ce jour les tests du traitement, Donald Trump n’a pu que saluer cette démarche, qui pour elle, reste « l’antidote » contre le covid-19.
Mais après une nouvelle journée de déconfiture boursière, le président des Etats-Unis, pour qui la bourse semble être un indicateur de la bonne santé de son pays, ne s’est pas arrêté, lundi 23 mars, au cours de sa conférence de presse désormais quotidienne sur le nombre de morts imputables au coronavirus enregistrés dans la journée et qui a dépassé pour la première fois la centaine dans son pays. « Je veux que l’Amérique comprenne : cette semaine, ça va aller mal ».
D’abord narquois au début de la pandémie, puis compatissant quand le nombre de cas confirmés a commencé à grimper aux États-Unis, le locataire de la Maison Blanche se montre désormais pressant. Pressé de trouver un remède contre le Covid-19, pressé de remettre en route l’économie de son pays et sans doute, pressé de pouvoir se remettre en campagne.
« Notre pays n’a pas été construit pour être mis à l’arrêt », a déclaré lundi Donald Trump. « L’Amérique sera, à nouveau et bientôt, ouverte aux affaires. Très bientôt. Beaucoup plus tôt que les trois ou quatre mois que quelqu’un suggérait. Beaucoup plus tôt. Nous ne pouvons pas laisser le remède être pire que le problème lui-même », a-t-il lancé. Aujourd’hui, le président souhaite que le pays se remette en marche avec pour date butoir, pâques, échéance qui, selon certains de ses experts semble envisageable pour avoir contenu la propagation du nouveau coronavirus.
Le gouverneur Cuomo avançait hier une durée de « plusieurs semaines, de plusieurs mois, 4 mois, 6 mois, 9 mois »...
*Note de la rédaction : les chiffres communiqués sont ceux avancés par l’Université Johns Hopkins, au moment où nous publions cet article. Malheureusement, ces chiffres évoluent d’heure en heure.