Le monde paraît divisé en deux camps, avec d’un côté, les « pro Greta Thunberg » et de l’autre, ses opposants, ceux qui paraissent agacés voire agités par l’ampleur médiatique dont bénéficie la jeune activiste. Les anonymes - qui n’ont que pour ambition de répandre leur fiel sur les réseaux sociaux avec une telle bassesse qu’elle ne mérite pas qu’on s’y arrête - et les politiques, désarçonnés par ce « jeunisme » impétueux et révolté qui ose leur crier qu’ils ont échoué, s’inscrivent dans le camp « anti-Greta ». Mais voilà, « nous sommes tous Greta », ou du moins, ne devrions-nous pas tous l’être par souci et par respect pour la planète qui nous fait l’honneur de nous tolérer ?
#NousSommesTousGreta
Greta Thunberg, véritable icône pour la jeune génération, s’attire aussi le respect des autres générations qui, l’esprit assez lucide, ont conscience du drame environnemental qui se joue.
L'Accord de Paris sur le climat de 2015 prévoyait de limiter le réchauffement de la planète bien en dessous de 2°C, voire 1,5°C d’ici la fin du siècle. Manifestement, le monde n'en prend pas le chemin, puisque les engagements pris jusqu'à présent par les États entraîneraient un réchauffement de 3°C.
Or, selon un dernier rapport de scientifiques français du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), de Météo France et du Centre d’Energie Atomique (CEA), publié le 17 septembre, le réchauffement climatique s'annonce plus prononcé que prévu, le scénario du pire prévoyant +7°C en 2100.
« La température moyenne de la planète à la fin du siècle dépend fortement des politiques climatiques qui seront mises en oeuvre dès maintenant et tout au long du XXIe siècle », insistent le CNRS, Météo-France et le CEA dans leur présentation.
L’avenir de la planète dépend de ce que les politiques mettent en place, et surtout appliquent, dès maintenant.
Tous les scientifiques s’accordent à la dire, il faut agir maintenant. Ce dimanche, Jean-Michel Cousteau, président de Ocean Future Society le rappelait lors du Monaco Better World Forum de New York « nous devons agir maintenant ». Au site lepetitjournal.com, il confiait que son engagement pour la préservation de la planète était pour les générations futures « je le fais pour eux » avait-il dit, la rage au corps.
Les jeunes ont conscience que nous sommes en train de brûler notre planète. Pouvons-nous reprocher à nos enfants d’avoir conscience des choses alors que nous-mêmes avons manqué de prise de conscience ?
Invitée au Sommet Climat de l’ONU, Greta Thunberg s’en est pris aux dirigeants du monde entier leur reprochant de lui « avoir volé ses rêves et sa jeunesse ». Pour Emmanuel Macron, pourtant soutien de Greta Thunberg « les dénonciations, on est au courant. Défiler tous les vendredis pour dire que la planète brûle, c’est sympathique, mais ce n’est pas le problème ». On pourrait presque se demander quel est le problème ? Le chef de l’Etat a assuré avoir « besoin de la mobilisation des uns et des autres » pour aller « plus vite, plus fort » dans la lutte contre le changement climatique. « Ce qui est utile, c’est la pression mise sur tout le monde », a-t-il expliqué. Justement ! Les « grévistes du climat » font pression, pourquoi devraient-ils arrêter, et ne plus « défiler tous les vendredis »?
Ce lundi, le monde entier avait le regard braqué sur New York ou du moins, sur le siège de l’ONU où sont actuellement présents tous les chefs de gouvernement. Aussi, les internautes ont largement réagi aux images montrant le visage très expressif de la militante Thunberg lors de l’arrivée du président américain, ne laissant guère de doute quant à l’estime qu’elle lui porte. « Nous sommes tous Greta Thunberg », a notamment écrit un internaute sur Twitter, dans un message « aimé » par plus de 116 000 utilisateurs.
Dis-moi quel âge tu as et je te dirai si je t’écoute
Devons-nous accorder de l’importance ou pas à quelqu’un à eu égard à son âge ? En faisant cela, ne prenons-nous pas le chemin de la discrimination ? Devons-nous demander l’âge d’une personne avant de décider si on lui accorde de l’attention ou pas ?
Arthur Rimbaud - lecture obligatoire à partir du collège - a commencé à écrire à l’âge de15 ans, Mark Zuckerberg a développé son premier logiciel à l’âge de 12 ans, Corentin Carré fût le plus jeune incorporé durant la Première guerre mondiale à l’âge de 15 ans, Malala Yousafzai, militante pakistanaise pour le droit des femmes et prix Nobel de la paix à 17 ans, Louis Braille a inventé l’écriture éponyme à l’âge de 15 ans, Blaise Pascal n’a que 19 ans quand il invente la calculatrice mécanique... S’il n’est jamais trop tôt pour prendre position, créer, imaginer, il n’est peut-être jamais trop tard pour réaliser, se remettre en question et agir.
Faut-il avoir été un adolescent amorphe pour penser qu’à 16 ans on n’est pas capable de penser par soi-même, de défendre une idée ou de se battre pour une conviction ?
À tous les détracteurs de Greta Thunberg, que diable faisiez-vous à 16 ans ?