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« Stand Up for Science » : un mouvement mondial pour défendre la science

Travaux censurés, chercheurs licenciés, données rendues inaccessibles... Aux États-Unis, les sciences sont en danger. À l’appel de la mobilisation internationale « Stand Up for Science », les scientifiques du monde entier se lèvent pour défendre une science libre.

Des dirigeants et des militants de l'AFGE, d'autres membres de syndicats et des militants écologistes organisent un rassemblement à Washington, D.C. en soutien aux employés de l'EPA et au bon travail qu'ils font pour protéger notre environnement, le 15 mars 2017. (Crédit : AFGE, sous licence CC BY 2.0)Des dirigeants et des militants de l'AFGE, d'autres membres de syndicats et des militants écologistes organisent un rassemblement à Washington, D.C. en soutien aux employés de l'EPA et au bon travail qu'ils font pour protéger notre environnement, le 15 mars 2017. (Crédit : AFGE, sous licence CC BY 2.0)
Écrit par Sherilyn Soekatma
Publié le 7 avril 2025, mis à jour le 11 avril 2025

 

 

Depuis l’investiture de Donald Trump, le 20 janvier 2025, la communauté scientifique américaine est la cible d’attaques sans précédent. Coupes budgétaires drastiques, licenciements massifs, suppression de données officielles,... Des mesures hostiles à la science qui résonnent plus que jamais à l’échelle mondiale. C’est dans ce contexte que le mouvement Stand Up For Science (Debout pour la science), initié par des chercheurs américains, rassemble aujourd’hui des milliers de scientifiques, universitaires et citoyens engagés. Leur mot d’ordre : défendre les sciences et la liberté académique.

 

 

Des attaques massives contre la science aux États-Unis

À l’origine de ce mouvement, une politique ouvertement anti-science menée à coups de coupes budgétaires par l’administration Trump. Frappées de plein fouet par les restrictions, les National Institutes of Health (NIH), principal financeur de la recherche médicale aux États-Unis. Des coupes budgétaires qui mettent en péril des programmes de recherche essentiels, du cancer aux  maladies neurodégénératives, en passant par les épidémies émergentes.

 

Les attaques sont aussi idéologiques.

 

Mais les attaques ne sont pas uniquement financières, elles sont aussi idéologiques. Dans sa croisade contre le « wokisme », Donald Trump a instauré une censure dans les milieux scientifiques. Des mots comme « femmes », « genre », ou encore « LGBT », ne sont plus les bienvenus dans les projets soumis à la National Science Foundation (NSF), l’un des principaux organismes de financement public de la recherche aux États-Unis.

 

 

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Le 7 mars 2025, des manifestations en faveur de la science ont eu lieu dans plus de 30 villes aux États-Unis, avec un rassemblement principal au Lincoln Memorial à Washington D.C. réunissant environ 2.000 participants.​ ​Au total, 150 manifestations de soutien ont eu lieu dans le monde entier le 7 mars 2025, notamment au Canada, en Autriche, en Slovaquie ou encore en France, où des rassemblements ont été signalés dans plus de 30 localités. Plus de 1.900 scientifiques affiliés aux National Academies of Sciences, Engineering, and Medicine ont signé une lettre ouverte dénonçant les attaques contre les institutions scientifiques américaines.  

 

 

Stand Up For Science s’inspire de « March for Science », un mouvement né aux États-Unis en 2017 en réponse aux positions anti-sciences de Donald Trump. En 2017, pas moins de 600 marches pour les sciences avaient été organisées à travers le monde. En France, 12.000 personnes s’étaient mobilisées dans 22 villes.

 

 

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Beaucoup redoutent que l’obscurantisme et la défiance envers la science traversent à leur tour l'Atlantique.

 

 

Une mobilisation qui prend de l’ampleur en France

La mobilisation Stand Up For Science a rapidement trouvé un écho au-delà des frontières américaines, notamment en France où des collectifs similaires voient le jour. Si la situation française n’atteint pas encore la gravité de celle aux États-Unis, de nombreux chercheurs et universitaires tirent la sonnette d’alarme. Beaucoup redoutent que l’obscurantisme et la défiance envers la science traversent à leur tour l'Atlantique.

Parmi ces collectifs, le mouvement Stand Up for Science France, initié par l’astrophysicien Olivier Berné, le biologiste Patrick Lemaire, et l’historienne Emmanuelle Perez-Tisserant, s’est récemment constitué en écho à la journée Stand Up for Science initiée aux États-Unis. Le 7 mars 2025, ils étaient 15.000 à manifester dans une trentaine de villes universitaires françaises. 

 

 

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On pense très fort à nos collègues américains.

 

 

Les membres du collectif Stand Up for Science France ont relancé l’initiative jeudi 3 avril 2025, déterminés à rendre visibles les attaques contre les sciences et la liberté académique. Qu’ils soient chercheurs ou doctorants, tous ont défilé ensemble, portés par une même conviction  : « On est là pour se battre pour que la recherche reste libre. On se bat pour les financements. On pense très fort à nos collègues américains », déclarait l'étudiante en thèse, Lucie Biezanowski, au micro de la rédaction lepetitjournal.com présent sur place. 


 

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