Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

L’université de Columbia « affiche » des noms de femmes célèbres

Columbia affiche des femmes célèbresColumbia affiche des femmes célèbres
Butler Library et sa nouvelle façade
Écrit par Elsa Stephan
Publié le 8 octobre 2019, mis à jour le 8 octobre 2019

Aux grandes femmes, la bibliothèque reconnaissante ! La bibliothèque principale de l’université Columbia, Butler Library, dispose d’une façade célèbre pour sa liste de noms gravés dans la pierre. De Platon à Homère en passant par Shakespeare et Voltaire, pas un seul nom figurant sur la façade n’est inconnu des passants. Un seul problème : la liste ne comporte aucun nom de femme.

 

Une bannière avec des noms de femmes

L’université a donc décidé d’y remédier en recouvrant temporairement la façade d’une bannière sur laquelle figurent les noms de huit femmes de lettres. Le choix des huit noms de fut pas une mince affaires puisque l’équipe en charge du projet a consulté les étudiants et a reçu près de 200 réponses comprenant chacune plusieurs noms. Pour représenter la multiplicité des genres, ils ont sélectionné des femmes qui ont excellé dans plusieurs d’entre eux: poésie, roman ou essai. Ce sont aussi toutes des femmes de couleur.

Les femmes choisies sont donc les suivantes : Maya Angelou, Gloria E. Anzaldùa, Diana Chang, Zora Neale Hurston, Toni Morrison, A. Revathi, Ntozake Shange et Leslie Marnon Silko. Dans la liste, seule Toni Morrison figure dans le programme des cours dispensés à Columbia. Bien que le choix des textes soit régulièrement mis à jour, il a souvent été critiqué en raison de la quasi absence de femmes et de personnes de couleur.

Les étudiants saluent l’initiative. Zoe Ewing, en troisième année, rappelle qu’il faut sans cesse remettre en cause ce que l’on considère comme une œuvre canonique « Je pense qu’il y a beaucoup d’autorité associée au canon occidental : le fait qu’un auteur soit représenté implique qu’il est plus intelligent ou a plus à dire que d’autres. Quand des groupes marginalisés ne sont pas représentés, cela sous-entend que leur contribution à la société a moins de valeur, ce qui n’est bien sûr pas vrai. »

 

Il y avait eu des Françaises

Un groupe d’étudiants avait déjà pris une initiative similaire en 1989 puis en 1994 mais la sécurité de l’université avait fait retirer les bannières. Parmi les noms choisis à l’époque figuraient trois françaises : Christine de Pizan et Marie de France en 1989, Simone de Beauvoir en 1994.

Columbia affiche des noms de femmes

La bannière actuelle restera visible tout au long du semestre et une série d’évènements (book club, projections, conférences) est organisée pour faire connaître l’œuvre des autrices sélectionnées.