

Chaque dimanche, le Petit Journal évoque New York, telle que nous avions imaginé la ville, avant même de la connaître, à travers un film connu, ou pas. Aujourd’hui, Taxi Driver.
Le film de Martin Scorsese dresse le portrait de la ville de New York à travers les yeux de Travis, un chauffeur de taxi insomniaque du milieu des années 70. Autant le dire tout de suite, cette ville n’existe plus. La plupart des commerces, des maisons ou des appartements du film, quand ce n’est pas l’avenue tout entière, ont été démolis. Ou bien à ce point point refaits qu’ils en sont méconnaissables. Évoquer le New York de ces années-là, c’est chanter la chanson d’Aznavour « Je ne reconnais plus, ni les murs, ni les rues qui ont vu ma jeunesse ».

L’exemple le plus frappant est probablement Times Square, l’une des destinations les plus visitées au monde, avec 130 millions de touristes par an - mais que vous évitez si vous êtes new-yorkais. On a du mal à imaginer que ce lieu où s’exposent en panneaux publicitaires géants, la dernière série Netflix ou Disney, concentrait le pire de ce qu’une ville puisse proposer. (Mais c’était à peu près le même phénomène dans le quartier des Halles, à Paris, et la rue Saint-Denis).

Travis, notre taxi driver, voudrait « nettoyer la ville», pour reprendre ses mots et il est fort probable qu’il aurait voté Giuliani, maire de New York de 1994 à 2001, dont la politique a contribué à faire de la ville ce qu’elle est aujourd’hui.

Plus tard, notre (anti) héros rencontre sur le trottoir Iris, Jodle Foster, qui a tout juste 12 ans (en vrai). En bas d’un escalier (« je cherche l’atelier, dont plus rien ne subsiste ») se tient Harvey Keitel, son souteneur.
C’est l’entrée d’une « maison de passe » sordide que vous seriez très heureux d’habiter aujourd’hui, dans l’East Village, sur la 13e rue.

Dans les années 2000, la maison a été vendue $3.5M, puis divisée en appartements - compter un peu plus de $7,000 par mois pour quatre chambres en 2018.

Comme Travis - Robert De Niro - j’aurais adoré prendre un café avec Cybill Sheperd, au Charles Coffee Shop. Hélas, il a disparu. C’est maintenant un Duane Reade. Sur la photo, vous noterez que les immenses gobelets en plastique n’ont pas encore pris toute la place, sur les tables comme dans les océans.

La dernière image symbolise bien la transformation de la ville : le monument de Columbus Circle a depuis été nettoyé et sa statue au sommet brille de mille feux.

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