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Isabelle Cadieux-Fabian, de la croisée des continents à Bonpoint

Isabelle Cadieux-FabianIsabelle Cadieux-Fabian
Isabelle Cadieux-Fabian
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Publié le 30 mars 2022, mis à jour le 30 mars 2022

C’est en 1977 que les Nations-Unies reconnaissent officiellement le 8 mars comme la Journée internationale du droit des femmes. Depuis quatre ans, Le Petit Journal New York étend cette journée dédiée aux femmes et aux droits de la femme sur tout le mois de mars. Cette année, notre nouvelle édition floridienne se joint à nous. Ainsi, durant ce mois de mars 2022, de nombreuses femmes francophones de New York, de Floride et plus largement des États-Unis sont mises à l’honneur dans nos colonnes, avec le soutien du cabinet d’expertise comptable Orbiss, cofondé par une femme, Laurence Ruiz.

 

Aujourd’hui, nous avons rendez-vous avec Isabelle Cadieux-Fabian, nommée à la direction générale de Bonpoint Amérique du Nord, il y a cinq ans.

De Montréal à Londres, de Paris à New York en passant par Genève, rencontre avec une femme aux trois nationalités, aux trois cultures, passionnée par le business et l’entreprise.

 

Bonpoint USA

Isabelle Cadieux-Fabian

 

À la croisée des continents

Une enfance à Montréal, où elle est née, un parcours universitaire franco-canadien dans le Droit, entre Montréal et Assas Paris, un passage à Londres et une maîtrise de Droit au London school of Economics, de brillantes études qui ont ouvert la voie à une belle carrière pour Isabelle Cadieux-Fabian. Elle pratique le droit au Canada pendant plusieurs années, s’en suis un passage de vie à Paris. Puis Isabelle Cadieux-Fabian prend la direction d’un nouveau pays : les États-Unis. Elle arrive à New York en 1997 avec « un petit poussin dans le ventre ». La question se pose alors de passer le barreau de New York. Finalement, c’est la voie de l’entrepreuneriat qu’elle choisit. Elle y voit tant la liberté que l’épanouissement professionnel. « Je voulais tout faire, élever mes enfants, mais aussi me réaliser au sein d’une entreprise parce que j’avais l’habitude de travailler », explique-t-elle. « Je me suis assise, et j’ai fait deux colonnes, dans la première, j’ai écrit ce que j’aimais, dans la seconde ce pour quoi j’étais habilitée à travailler. Le fait est que j’aime beaucoup le chocolat. Et que je savais faire de la gestion d’entreprise, » explique-t-elle avec humour.

Elle monte une société de chocolat artisanal qu’elle développe, dirige puis revend par la suite. « Quand on dit que les États-Unis sont une terre d’opportunités, c’est vrai. Quand on a un bon produit, une bonne idée et que l’on n’a pas peur de travailler, on rencontre le succès. C’est exactement ce qu’il s’est passé. Dans la foulée, j’ai fait un deuxième petit poussin » relate Isabelle Cadieux-Fabian, toujours en souriant.

Elle tombe dans l’univers de la mode par hasard, « j’ai rencontré à l’époque Marithé + François Girbaud. » La marque française a alors un business florissant aux États-Unis dont Isabelle prend les rênes sur le sol américain. « Ce fut mon premier rapport avec la mode ». Et elle ne va plus quitter cet univers. Elle s’épanouit dans ce poste qui allie business et univers de la mode. Puis, elle évolue chez Calypso. Elle rejoint ensuite un groupe suisse d’Horlogerie et Joaillerie fine « au moment où leur filiale américaine n’allait pas très bien. J’étais en train de la remettre sur pied quand 2008 arrive. J’avais retravaillé des financements avec de nouveaux partenaires, le closing devait avoir lieu une semaine après ». La chute de Lehman Brothers empêchera finalement ce closing. Mais dans toutes les tempêtes, on apprend. Dans cette hécatombe économique, Isabelle apprend la gestion de crise. Expérience qui lui servira de nouveau, quand la crise sanitaire enveloppera le monde en 2020. Malheureusement. 2008 reste une année compliquée, face à cette crise, Isabelle doit licencier « humainement, ce fut très difficile » concède-t-elle. Par contre le siège réalise le potentiel d’Isabelle Cadieux-Fabian et lui offre le poste de Chief Executive Officer d'Oro Vivo International où elle gère le retail international du Groupe, à Genève. Une fois de plus, Isabelle traverse l’océan Atlantique et rejoint la Suisse où elle reste près de deux ans.

 

Une carrière dans la mode

De retour à New York, elle remet un pied dans la mode, en rejoignant Roberta Freyman aujourd’hui connu sous le nom de “Roller Rabbit”, puis Marimekko North America avant d’arriver, il y a cinq ans chez Bonpoint où elle prend les rênes de la célèbre marque de mode pour enfants, sur le marché Amérique du Nord. «  Avec le covid, comme toute période de crise, le plus important est de garder son sang-froid et d’avancer sans céder au court-termiste. Nous avons la chance de faire partie d’un Groupe solide et très centré sur ses employés, et pour qui le capital humain est important, »  explique-t-elle. Avec le soutien du groupe et le savoir-faire d’Isabelle, Bonpoint USA passe au travers du Covid sans perdre son équipe « aujourd’hui, nous avons de beaux jours devant nous, avec des plans d’expansion sur les États-Unis, » se félicite-t-elle.

En 2022, Isabelle Cadieux-Fabian mène une carrière avec accomplissement et enthousiasme, mais c’est aussi dans son rôle de mère qu’elle a toujours trouvé son équilibre. Mère de deux jeunes adultes, qu’elle initie très tôt à la découverte, au voyage. Un besoin qu’ils ont développé. Comme leur mère. « Comme toute mère qui travaille, je passais peu de ‘quality time’ avec mes fils, mais j’ai souvent voyagé avec eux, cela a porté ses fruits puisqu'ils ont cette passion du voyage. L'un d'eux travaille à Londres et l'autre est étudiant à Toronto » précise avec fierté Isabelle Cadieux-Fabian. Un chemin que leur mère a emprunté quelques années plus tôt, finalement…

L’entraide fait aussi partie de l’ADN d’Isabelle Cadieux-Fabian. « Il est difficile de passer vingt-cinq ans aux États-Unis sans s’impliquer dans certaines organisations françaises » plaisante Isabelle. Membre du Club 600, dont elle est ancienne présidente, Isabelle est aussi Conseillère du Commerce Extérieur de la France. « Je fais partie des Boards de ces organisations » rajoute-t-elle. Aux côtés d’autres conseillers, Isabelle apporte un soutien aux sociétés françaises qui souhaitent se développer aux États-Unis. « Pour ma part, j'ai joint le sous-comité ‘Savoir-faire et Artisans’, qui a pour but d'aider les sociétés artisanales françaises cherchant à se developper sur les US.  Nous leurs apportons notre connaissance du marché américain et mettons à leur disposition nos reseaux professionnels afin de leur permettre de faire rayonner la France aux États-Unis. C’est quelque chose qui me tient beaucoup à coeur, en tant que Française, Américaine et Canadienne » conclut Isabelle Cadieux-Fabian.

Peut-être même que cette amoureuse du cacao, aide ou aidera un jour, des artisans chocolatiers à se développer en Amérique du Nord…

 

Par Rachel Brunet

 

Le « Mois de la Femme » 2022 est soutenu par le cabinet d’expertise comptable Orbiss

Orbiss

 

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