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Donald Trump n’en finit plus de limoger

Trump limogeTrump limoge
Écrit par Rédaction - New York
Publié le 18 novembre 2020, mis à jour le 18 novembre 2020

Le président sortant n’a toujours pas reconnu sa défaite à l’élection présidentielle américaine. D’ici le 20 janvier 2021, date officielle de la prise de pouvoir par Joe Biden, Donald Trump reste à la tête du pays. À neuf semaines de son départ de la Maison Blanche, le président Trump dirige son pays en solitaire, rompant avec la tradition selon laquelle le président élu est amené à être inclus dans les grandes décisions de la période de transition. Mauvais perdant et colérique depuis le 6 novembre, il n’en finit plus de limoger.

 

Pas de fraudes massives

Le président sortant a annoncé sur Twitter, mardi 17 novembre, limoger le patron de l’agence gouvernementale chargée de la sécurité des élections (CISA), Christopher Krebs. Ce dernier ayant contesté les accusations faites par le président de fraudes « massives » à la présidentielle. Contestation qui lui aura valu sa place.

« La récente déclaration de Chris Krebs sur la sécurité des élections de 2020 était très inexacte, puisqu’il y a eu des irrégularités et des fraudes massives », a écrit le président battu dans un tweet. « C’est pourquoi Chris Krebs a été démis de ses fonctions de directeur de l’agence de cybersécurité et de sécurité des infrastructures, avec effet immédiat. »

L’annonce du président a immédiatement été dénoncée par l’opposition démocrate qui appelle à accélérer le processus de transition. « Il est pathétique, mais tristement prévisible, que le maintien et la protection de nos processus démocratiques soient une cause de licenciement », a dénoncé le chef démocrate de la commission du renseignement de la Chambre des représentants, Adam Schiff. L’ancienne candidate à la présidentielle, la sénatrice Elizabeth Warren a qualifié pour sa part le limogeage d’« abus de pouvoir » par un président « faible et désespéré » qui relaie des « théories du complot ».

Deux jours après sa défaite contre Joe Biden, Donald Trump annonçait le limogeage de son ministre de la Défense, Mark Esper, qui avait été remplacé dans la foulée par le directeur du centre national de contre-terrorisme, Christopher Miller qui devient ministre par intérim jusqu’au 20 janvier 2021.

« Chris va faire un SUPER travail ! Mark Esper est limogé. Je le remercie pour son travail », avait tweeté sans détour le président américain.

L’éviction de Mark Esper était toutefois plutôt attendue. Les relations entre Trump et le technocrate de 56 ans étaient tendues depuis que le chef du Pentagone s’était opposé publiquement en juin au déploiement de l’armée pour réprimer les manifestations antiracistes dans le pays, consécutives à la mort de George Floyd.

 

« You’re Fired »

Dès 2017, Trump se testait au limogeage. Pour la première fois depuis le scandale qui conduisit Nixon à démissionner en 1974, un président licenciait un directeur du FBI menant une investigation susceptible de l’impliquer. Par une lettre de quatre lignes signifiant à James Comey qu’il était incapable d’assurer sa mission, Trump  limogeait en mai 2017, le directeur de la police fédérale (le FBI). Celui-ci supervisait, avec fermeté, une enquête ayant la particularité d’exaspérer le président. Elle pouvait l’incriminer. Il s’agissait de déterminer si la Russie avait joué un rôle dans la campagne électorale de 2016. ­L’enquête portait ainsi sur de possibles relations entre des officiels russes à Washington et certains membres de l’équipe du candidat Trump.

« You’re Fired » une exclamation dont Donald Trump ne s’est jamais défait. Depuis sa prise de fonction le 20 janvier 2017, ce sont pas moins de 44 officiels qui ont démissionné, ont été remerciés ou ont été invités à démissionner.

Parmi les « virés », 18 personnes occupant de hautes fonctions, en passant de Christopher Krebs, à Mark Esper, John Bolton, Jeff Sessions, Sally Yates, Angela Reid, Craig Deare, Steve Bannon, Anthony Scaramucci ou encore John Mc Entee. Sous la présidence de Trump, deux personnes ont été invitées à démissionner : Randolph Tex Allés et Kirstjen Nielsen.

D’ici la prise de fonction de Joe Biden, il n’est pas exclu que la liste s’allonge.