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Coronavirus : la pire semaine à venir pour les États-Unis

Coronavirus États-UnisCoronavirus États-Unis
Écrit par Rachel Brunet
Publié le 6 avril 2020, mis à jour le 6 avril 2020

Les Américains s'apprêtent à vivre l'une des « semaines les plus tristes de leur vie » ont mis en garde dimanche les autorités des Etats-Unis, où le nouveau coronavirus continue de semer la mort, particulièrement dans l'Etat de New York.

 

Le bilan est catastrophique

Ce lundi, selon les chiffres annoncés par l’université Johns Hopkins, sont alarmants : près de 340,000 patients positifs au covid-19 et près de 10,000 décès à déplorer. Sur l’ensemble du territoire américain. À New York City, l’édile de la ville, Bill de Blasio, compte près de 70,000 cas confirmés et 3,000 morts. Si les chiffres font peur, les images aussi. La semaine dernière, une vidéo est devenue virale sur les réseaux sociaux : un homme dans sa voiture, visiblement pris de panique en voyant un élévateur charger un corps dans un camion frigorifique. La scène glaçante se passait devant le Brooklyn Hospital.

Epicentre de la pandémie, l'Etat de New York a enregistré à lui seul près de 600 morts sur la journée d’hier, un peu moins que les 630 décès recensés la veille, mais « il est encore trop tôt » pour en tirer des conclusions, a déclaré le gouverneur démocrate, Andrew Cuomo. Et de rajouter prudemment, « l'Etat de New York est peut-être très proche du pic des contaminations ou bien ce pic est peut-être un plateau et nous sommes dessus ».

De plus, il convient de mettre un bémol sur les chiffres annoncés qui ne sont finalement qu’une fraction de la réalité. Malgré l'actualisation quotidienne du bilan officiel du nombre de cas et de décès liés au coronavirus, nous sommes loin du compte. En cause : des chiffres qui reposent uniquement sur les tests de dépistage et les morts à l'hôpital.

Donald Trump a annoncé samedi l'envoi d'un millier de médecins et infirmiers militaires à New York pour aider à faire face à l'afflux de patients.

Le navire-hôpital militaire the Comfort, qui est à quai dans le port de New York depuis la semaine dernière pourrait finalement être ouvert aux malades du Covid-19 si cela devient urgent alors qu’initialement il a été envoyé afin d’accueillir des patients nécessitant d’autres soins.

 

« Nous avons du mal à contrôler la pandémie »

« La semaine prochaine sera un moment comme Pearl Harbor, comme le 11 septembre, sauf que ce ne sera pas localisé, ce sera dans tout le pays », a prévenu l'administrateur fédéral des services de santé publique, Jerome Adams sur la chaîne NBC. Parce que oui, si New York est présenté comme l’épicentre de la pandémie aux États-Unis, la vague de nouveaux cas positifs au covid-19 déferle sur le pays tout entier. Aucun Etat n’est épargné.

Plusieurs Etats sont plus durement touchés que les autres, comme la Louisiane, l'Illinois ou le Michigan, dont les gouverneurs démocrates ont réclamé dimanche un plan fédéral pour harmoniser les mesures de prévention.

«  Ne pas avoir de stratégie nationale pour l'ensemble du pays, mais un patchwork qui dépend des gouverneurs, crée à mon sens une situation poreuse pour le Covid-19 » a estimé la gouverneure du Michigan Gretchen Whitmer, alors que neuf Etats, du centre et du sud, n'ont pas adopté de mesures de confinement pour leur population.

« Dans les jours à venir, l'Amérique va supporter le pic de cette terrible pandémie. Nos combattants dans cette bataille à la vie et à la mort sont les incroyables médecins, infirmiers et personnels de santé en première ligne », a affirmé dimanche soir le président Donald Trump. « Nous savons tous que nous devons atteindre un certain seuil, qui va être horrible en termes de morts, pour que les choses commencent à changer. Nous arrivons tout près de ce point-là maintenant. Et les deux prochaines semaines vont être, je pense, très difficiles ».

Le directeur de l'Institut national des maladies infectieuses, Anthony Fauci, a évoqué une mortalité en train de se stabiliser tout en admettant « nous avons du mal à contrôler la pandémie ».