Édition New York

Balades new-yorkaises : Double flip, triple axel

En patinage artistique, il y a des figures imposées. Dont sont parfaitement conscients Murielle et Gédéon, ces oies sauvages qui ont à coeur de ne pas décevoir... Retrouvez cette nouvelle balade new-yorkaise placée sous le signe du sport, un petit moment de poésie pour dévorer la Grosse Pomme.

Les oies sauvages à New YorkLes oies sauvages à New York
Écrit par Stéphanie Mathis
Publié le 23 mars 2025, mis à jour le 28 mars 2025

 

En patinage artistique, il y a des figures imposées. Dont sont parfaitement conscients Murielle et Gédéon, ces oies sauvages qui ont à coeur de ne pas décevoir la multitude de promeneurs venus les observer avec curiosité et amusement au bord du lac encore gelé. On ne peut pas dire qu’elles glissent avec grâce, non. Mais elles se lancent, avancent leurs pieds palmés avec prudence, et step by step, élargissent leur périmètre. Elles semblent même y prendre un certain plaisir, encouragées par le soleil qui darde ses premiers rayons. Par les morceaux de Shake Shack que leur envoient les touristes généreux, aussi, et surtout. Moyennement avides du pain noyé dans la sauce maison, mais très friandes des restes du Veggie avec ses patates douces, son steak de quinoa, et ses pickles ! Gédéon, en particulier, se damnerait pour les oignons croustillants. Après tout, il a le luxe de choisir, il aurait tort de s’en priver. Murielle, elle, se sait admirée. Alors elle en profite, elle se donne en spectacle. Elle cacarde, elle cagnarde, elle criaille ; elle rappelle à elle son partenaire quand il s’éloigne un peu trop à son goût. Elle l’assume, ce petit côté show-off. Tout comme son air distant-médisant. Plaire à tout le monde, c’est ne plaire à personne. Un air de pop résonne près de la Fontaine Bethseda. On est dimanche, milieu de journée, fin d’hiver, à Central Park. Parfaite symphonie d’un monde, qui contient tout.

 

les oies sauvages de New York

 

Le saviez-vous ? Les oies sauvages aux Etats-Unis

Le surnombre d’oies aux États-Unis (et particulièrement sur la côte est) représente un danger pour la sécurité aérienne. Alors que sept collisions entre avions et oies sauvages y sont enregistrées en moyenne par an, un Airbus A320 perd, en 2009, ses deux réacteurs en percutant des outardes en plein ciel, et doit amerrir d’urgence sur l’Hudson. Un incident à la suite duquel près de 2 000 spécimens sont abattus. Mais pas question de laisser les corps se perdre : au lieu d’être amenés dans une décharge, les volatiles sont acheminés vers des banques alimentaires en Pennsylvanie (qui contrairement à l’État de New York possède un protocole d’exploitation de la viande d’oie) pour servir de repas aux plus nécessiteux. Un épisode de haut vol, qui a suscité une vive controverse…et est resté pour le moment inédit dans l’histoire de la faune sauvage de l’Etat ! Une chance ? Un rappel, plutôt, du dicton : les hommes vivent, les hommes meurent, passent les oies sauvages…

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