Originaire de Hong Kong et ayant grandi à Paris, Sophie Bertrand a construit, après ses études à SKEMA Business School, une solide carrière internationale dans le domaine de la finance. Actuellement expatriée à New York, elle revient sur ses études dans la prestigieuse école et sur les étapes clés de son parcours professionnel.


Pouvez-vous vous présenter en quelques mots. Quel a été votre parcours académique ?
J’ai vécu à Hong Kong jusqu’à l’âge de neuf ans avant de déménager en France avec ma famille. J’ai poursuivi toute ma scolarité à Paris. Après mon baccalauréat scientifique, j’ai intégré l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne pour étudier un DEUG de Mathématiques Appliquées aux Sciences Sociales (MASS). J’ai ensuite intégré SKEMA Business School à Lille (ex-ESC Lille) sur concours pour poursuivre le programme Grande École pendant trois années. En dernière année, j’ai saisi l’opportunité de poursuivre une formation en comptabilité/finance en parallèle, en partenariat avec l’université de Lille II. En 2005, j’ai obtenu mon diplôme de Grande École de Commerce ainsi que la Maîtrise des Sciences et Techniques Comptables et Financières (MSTCF).
Pourquoi avoir choisi d’intégrer SKEMA Business School ?
J’avais poursuivi une formation en DEUG MASS très orientée sur les statistiques et les disciplines quantitatives. Toutefois, en deuxième année, j’ai commencé à m’interroger sur les débouchés concrets et la diversité des opportunités professionnelles. Sur le plan personnel, j’avais également envie d’élargir mes horizons et de rencontrer des personnes aux profils variés.
L’idée d’une école de commerce s’est imposée naturellement car elle offre une formation pluridisciplinaire et exigeante permettant de développer des compétences directement applicables dans le monde professionnel.
SKEMA Business School (ESC Lille) a été mon premier choix pour plusieurs raisons. Tout d’abord, la proximité avec Paris, où résidait ma famille, constituait un élément rassurant pour mon choix. L’école bénéficiait d’une excellente réputation académique et d’un classement très respectable parmi les Grandes Écoles de Commerce françaises (septième au classement à l’époque). Elle offrait également la possibilité de suivre le double diplôme MSTCF, un programme reconnu, ce qui représentait une opportunité précieuse pour mon développement académique et professionnel. Enfin, Lille, en tant que ville européenne dynamique, offrait une vie étudiante riche et stimulante et un environnement idéal pour s’ouvrir à de nouvelles perspectives et rencontrer des profils variés.
SKEMA m’a permis de rencontrer et de travailler avec des étudiants venant de cultures et de parcours très différents.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué dans votre formation à SKEMA Business School, sur le plan humain et académique ?
Sur le plan académique, la formation était très structurée et polyvalente, avec une progression cohérente dans le programme de chaque année. Le programme incluait un bon équilibre entre des cours théoriques et des cas pratiques, dont des projets d’équipe sur des sujets concrets rencontrés dans les entreprises. Le corps professoral était également un atout majeur, alliant experts académiques et professionnels. J’ai ainsi pu acquérir des connaissances solides et variées en finance, contrôle de gestion, marketing, ressources humaines, management, etc.
L’école offrait la possibilité de participer à des échanges internationaux. J’ai ainsi pu étudier un semestre en Irlande (Limerick), via le programme Erasmus. L’expérience était particulièrement enrichissante, car j’ai reçu un enseignement anglophone, échangé avec des étudiants internationaux et découvert la riche culture irlandaise. J’ai aussi profité de l’année de césure pour réaliser deux stages de longue durée, dont un à Hong Kong, une opportunité unique de revenir dans ma ville d’origine dans un cadre professionnel. Les stages ont été un élément majeur permettant mon développement de connaissances et compétences solides pour me préparer à la vie professionnelle.
Sur le plan humain, SKEMA m’a permis de rencontrer et de travailler avec des étudiants venant de cultures et de parcours très différents. Les projets de groupe ont développé mon adaptabilité et ma capacité à collaborer efficacement. La vie étudiante dynamique, entre événements associatifs et moments de convivialité, m’a permis de nouer des amitiés précieuses, dont certaines perdurent aujourd’hui. Et surtout, c’est à SKEMA que j’ai rencontré mon époux !
Avez-vous encore des liens aujourd’hui avec SKEMA Business School et le réseau des alumni ?
Oui, tout à fait. Je reste très engagée auprès de SKEMA, notamment à travers le réseau des alumnis.
Chaque année, j’ai l’opportunité de faire partie du jury pour les oraux d’admission aux concours d’entrée des grandes écoles de commerce à l’international, une expérience aussi valorisante qu’inattendue à l’époque où j’étais moi-même candidate.
Installée aux États-Unis, je participe régulièrement aux événements organisés à New York, dont un cocktail marquant chez Tiffany & Co., dans leur boutique emblématique de la Cinquième Avenue, gracieusement organisé par le CEO de de la marque qui est lui-même un ancien de SKEMA.
Ces rencontres me permettent de rester connectée avec SKEMA, de m’inspirer des parcours d’autres diplômés et de suivre l’évolution des tendances professionnelles.
Mon installation aux États-Unis a marqué une nouvelle phase.
Quelle a été votre évolution professionnelle à la suite de vos études à SKEMA Business School ?
Mon parcours à SKEMA Business School m’a offert une formation complète et ouverte à l’international. Il m’a permis d’explorer différentes voies professionnelles, en particulier les métiers de la finance et de l’audit. SKEMA jouissant d’une très bonne réputation auprès des grands cabinets d’audit, ce qui a facilité mon recrutement et mes débuts chez KPMG Paris. J’y ai travaillé pendant trois ans pour l’audit des grands comptes, principalement dans le secteur de la construction.
J’ai ensuite intégré l’équipe d’audit interne de la Société Générale, à Paris, où j’ai évolué pendant huit ans, passant d’auditrice interne senior à manager.
Mon installation aux États-Unis a marqué une nouvelle phase, où je découvre les métiers de Model Risk Management (gestion des risques liés aux modèles). J’ai d’abord rejoint l’audit interne chez Wells Fargo à San Francisco, spécialisée dans l’audit de Model Risk Management, pendant deux ans. Puis, après avoir déménagé à New York, j’ai réintégré Société Générale pour développer la fonction de Model Risk Management pour l’Amérique du Nord et manager la fonction de validation des modèles.
Après y avoir passé six ans, j’ai rejoint Morgan Stanley à New York en 2022 pour gérer la gouvernance de Model Risk Management.
En quoi consiste votre activité professionnelle actuelle ?
Je suis actuellement Head of Policy Assurance dans l’équipe de Model Risk Management Gouvernance.
Mon rôle s’articule autour de l’implémentation de la gouvernance des risques liés aux modèles utilisés par la banque. Ces modèles qui servent à des projections financières, des stress tests ou des analyses de risque, nécessitent un cadre strict et rigoureux pour garantir leur fiabilité.
Plus précisément, j’interviens sur plusieurs axes :
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La gestion de la documentation de gouvernance : je définis, mets à jour et veille à l’application des polices, procédures et templates utilisés par la banque .
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L’administration des comités de Model Risk : je contribue à l’organisation et au pilotage d’un comité mensuel dédié sur le risque de modèle.
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La gestion de l’inventaire des modèles : je m’assure que l’inventaire des modèles est complet et à jour pour une gestion rigoureuse des modèles.
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La coordination des relations avec les régulateurs et les auditeurs : je participe aux examens réglementaires, j’aide à la préparation des audits, et je réponds aux différentes questions posées dans ce cadre.
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La création de la fonction "Policy Assurance" dont le mandat est de s’assurer que le cadre de gestion et contrôle des risques liés aux modèles soit adéquatement et effectivement implémenté.
New York est une ville qui challenge et stimule.
Pourquoi avoir fait le choix de New York ?
C’est à la suite d’une opportunité professionnelle pour mon époux que nous avons décidé de nous installer à New York. J’ai eu de la chance de travailler à l’époque dans l’audit qui est un métier très facilement transférable à l’international, en particulier dans les grandes métropoles. Cela m’a permis de poursuivre ma carrière à l’étranger sans obstacle majeur.
Nous étions aussi attirés par New York qui est l’une des capitales mondiales de la finance, où toutes les grandes banques internationales sont présentes.
Au-delà de l’aspect professionnel, nous avions aussi une envie commune de vivre dans une ville dynamique, cosmopolite, en perpétuelle effervescence. New York est une ville qui challenge, stimule, exactement ce que nous recherchions à ce moment de notre parcours. Cela fait déjà neuf ans que nous y sommes installés.
Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier actuel ?
Ce que j’apprécie particulièrement dans la gestion des risques, c’est notre rôle de protection stratégique pour la banque. Notre mission n’est pas d’empêcher la prise de risques, mais de veiller à ce qu’ils soient maîtrisés et encadrés. Cela donne du sens à mon travail, car nous contribuons à préserver la solidité financière de l’établissement, tout en contrôlant les risques et en assurant sa conformité aux exigences réglementaires.
Mon rôle en Model Risk Management est particulièrement varié et transversal. Les modèles sont omniprésents et largement utilisés dans la banque : évaluation, finance, gestion des risques, conformité, etc. Cela m’amène à collaborer avec des équipes aux expertises variées, ce qui m’offre une compréhension transversale de l’organisation et de ses enjeux.
Depuis mes débuts en 2014, le Model Risk Management a profondément évolué : les modèles statistiques traditionnels laissent désormais place à des méthodologies quantitatives intégrant intelligence artificielle, big data et architectures informatiques complexes. Cette mutation constante et le développement rapide de la technologie alimentent ma curiosité, m’obligent à apprendre en permanence et rendent le quotidien aussi stimulant qu’enrichissant.
Les liens noués à l’école peuvent devenir de véritables leviers professionnels.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes diplômés de SKEMA Business School qui souhaitent construire une carrière internationale ?
Je recommande vivement aux étudiants de profiter pleinement de leurs années à SKEMA Business School pour développer leur réseau. Les liens noués à l’école peuvent devenir de véritables leviers professionnels, parfois bien des années plus tard, ne serait-ce qu’à travers un conseil, une recommandation ou une mise en relation. Il est donc essentiel de cultiver ce capital relationnel dès le début.
En finance comme ailleurs, je conseille aux étudiants de rester ouverts et curieux et de ne pas se spécialiser trop rapidement. La diversité des cours proposés permet d'acquérir une compréhension globale des différents domaines, un atout majeur dans le monde professionnel car nous sommes constamment amenés à traiter des sujets variés.
Enfin, je les incite à saisir toutes les opportunités offertes par l'école : programmes d'échange Erasmus, césure, doubles diplômes, stages, etc. Personnellement, j'ai vécu un échange Erasmus en Irlande, réalisé deux stages pendant une année de césure et obtenu un double diplôme. Des choix exigeants, mais qui m’ont permis de développer des compétences solides et une vraie ouverture d’esprit, qui se sont révélées des forces précieuses à divers moments de ma carrière.
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