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Le New York secret des speakeasies 

Vous a-t-on partagé le plus festif des secrets new-yorkais ? Héritage de la Prohibition, les speakeasies continuent aujourd'hui à faire les beaux jours de la vie nocturne de la Big Apple. lepetitjournal.com revient sur ce phénomène et vous divulgue ses meilleures adresses.

des speakeasies à new yorkdes speakeasies à new york
Écrit par Philippe Andres
Publié le 6 septembre 2024, mis à jour le 26 septembre 2024

Un héritage de la Prohibition

Dès le début du XIXème siècle, un mouvement social pour la “tempérance” prend naissance aux États-Unis, qui prône la lutte contre l’alcoolisme, fléau alors considéré comme la principale cause de pauvreté et d’insécurité dans le pays. Les États du Nord prennent rapidement la tête de ce mouvement et introduisent la prohibition de l’alcool dans leur législation. Ainsi le Maine en 1846, le Vermont, Rhode Island et le Minnesota en 1852 et une dizaine d’États supplémentaires les années suivantes. En 1916, plus de la moitié des États américains prohibent l’alcool et en 1918, le 18ème amendement à la Constitution, complété par le Volstead Apt, du nom d’un représentant républicain du Minnesota, étend la prohibition de l’alcool à l’ensemble de l’Union, rendant interdit la fabrication, l’achat et la consommation de toutes les boissons alcoolisées, y compris le cidre et la bière.

 

La naissance des speakeasies

Dans les années vingt, qu’on va vite surnommer les Roaring Twenties, la fin de la guerre et l’ambiance des années folles, incitent la population à vouloir contrevenir en masse à cet interdit, favorisant ainsi la contrebande et le marché noir animés par les bootleggers et les gangs mafieux. Si la population pauvre rurale distille clandestinement les spiritueux dans des alambics de fortune, la clientèle aisée et la bourgeoisie préfère de loin le luxe et la discrétion de salons privés qui commencent alors à fleurir, les speakeasies. Très vite, Chicago et New York deviennent les principaux centres de contrebande du pays, dominés par la mafia sicilienne. À New York, des dizaines de milliers de bars clandestins ouvrent leurs portes, se dissimulant derrière des portes secrètes qu’on ne franchit qu’en prononçant le mot de passe adéquat.

 

New York, capitale des speakeasies ? 

Avec la Prohibition, New York devient le centre du crime organisé, sous la houlette de célèbres gangsters dont Charles “Lucky” Luciano, Meyer Lansky ou Frank Costello. Parmi les plus célèbres speakeasies figurent alors le Stork Club sur West 58th Street, le Puncheon Club sur West 49th Street, le 21 Club sur 21 W et 52nd Street, le El Fey Club sur 123 West et 45th Street, le Club Intime également sur Midtown et bien sûr le fameux Cotton Club à Harlem. Le crack de Wall Street en 1929, l’échec des effets attendus de la Prohibition, et la nécessité de mettre un coup d’arrêt aux activités du crime organisé, vont conduire au retrait du 18ème amendement en 1933 et à la fin de la Prohibition.

 

des speakeasies à New York
The Back Room (à gauche) et Le Please Don't tell (à droite) 

 

Où aller prendre un verre aujourd’hui dans un speakeasy?

Aujourd’hui, il est encore possible de retrouver le charme des speakeasies en allant boire un verre dans les établissements qui ont perpétué cette époque de troubles et d’interdits. Le Bathtub Gin, situé 132 9th Ave dans Chelsea, s’abrite derrière une porte anonyme à l’arrière du Stone Street Coffee Company. Il s’inspire des Roaring Twenties, offre un large choix de cocktails, notamment autour du gin, et accueille ses clients sur des musiques de jazz.

 

The Back Room, sis 102 Norfolk Street dans le secteur de Lower East Side, est l’un des deux seuls speakeasies de New York City qui fonctionnait durant la Prohibition et qui existe encore aujourd’hui. Cet établissement, dissimulé derrière une porte secrète a servi de décor à de nombreuses séries TV, notamment diffusées par HBO et héberge des évènements organisés par des personnalités célèbres du showbiz.

 

Le Please Don’t Tell ou PDT est l’un des plus originaux de Manhattan en terme d’accès puisqu’il faut composer un numéro depuis un Publiphone installé chez un marchand de hot-dogs, le Crif Dogs, situé à proximité pour y accéder. Installé 113 St Marks Pl, en plein coeur d’East Village, le PDT est un petit bar à cocktails, dans un décor de briques rouges et de têtes d’animaux empaillés.

 

Le Boudoir, situé 135 Atlantic Ave dans Brooklyn Heights, s’inspire du boudoir et des appartements privés de Marie Antoinette au Chateau de Versailles. L’accès de fait derrière une étagère de livres anciens. Il offre un large choix de cocktails, de snacks et vous accueille dans une ambiance musicale de live jazz music.

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