Des dîners littéraires pour « recréer la magie du livre autour d’une grande table »

Comment vous est venue l'idée des dîners littéraires ? 

Chaque année, nous célébrons les Nuits de la Culture initiées par le Centre National du Livre pour le ministère de la Culture. Jusqu’à présent, les rendez-vous étaient virtuels. D’abord à cause de la COVID, puis ensuite pour pouvoir intégrer des auteurs du monde entier. 

Cette année j’avais envie d’autre chose : que les femmes et hommes du réseau se retrouvent à nouveau. Ces dîners de famille un peu partout font partie de notre ADN.  Alors je me suis dit : la seule façon de réunir les membres du monde entier est finalement d’organiser partout un dîner littéraire francophone le 25 janvier. Les Nuits de la lecture se déroulent les 24, 25 et 26 janvier. L’idée est de recréer la magie du livre autour d’une grande table, de lectures, de coups de cœur littéraires. 

Aussitôt l’idée lancée dans le réseau, je recevais des messages très enthousiastes de membres prêts à jouer le jeu. Au final, 20 dîners, de la campagne bordelaise à Sydney, des plages de San Diego à celles de la Réunion, des faubourgs de Varsovie à ceux de New York, du port de la Ciotat aux plages bretonnes, vont avoir lieu. 

 

Est-ce que la nuit est propice à la lecture ? 

Tout moment est propice à la lecture mais il y a une magie particulière à lire sous les étoiles, même dans le confort d’un appartement. Mettez quelques passionnés de livres dans une pièce et on ne les arrête plus ! J’ai bien peur que les dîners se poursuivent tard dans la nuit. 

 

 

Comment se déroulent ces dîners littéraires ? 

J’ai laissé carte blanche à chacun, tant qu’il s’agit d’un dîner convivial et de lectures coups de cœur. Certains ont voulu ouvrir leur villa ou leur appartement. D’autres ont préféré réserver un restaurant. Certains ont ouvert aux lecteurs, d’autres ont invité des auteurs reconnus, certains hôtes ont prévu des lectures en musique ,quand nos poètes ont axé la soirée sur la poésie. Notre ambassadrice Algérie a réuni de son côté les auteurs algériens à Paris dans un restaurant kabyle de toute beauté. À la Réunion, les auteurs invitent les lecteurs dans une grande bulle sur l’océan. À San Diego, une de nos membres ouvre sa maison sur l’Atlantique. On y lira mais on jouera aussi avec la langue et la littérature. 

 

Nous voulons augmenter au fil des rendez-vous le nombre de villes et donc les membres participants

 

C’est du coup une première qui va s’inscrire dans le temps. Nous avons décidé d’avoir un diner littéraire francophone dans le monde, à chaque saison. Au printemps, nous célébrerons la journée de la Francophonie avant de lancer les dîners de l’été et de l’automne. 

Nous voulons augmenter au fil des rendez-vous le nombre de villes et donc les membres participants. 20 villes pour cette première édition lancée il y a deux mois, c’est déjà une jolie réussite pour le réseau. Mais finalement, ce n’est pas étonnant quand on connaît la bienveillance et la convivialité de Rencontre des Auteurs Francophones. 

Des entités diverses ont souhaité nous rejoindre : des associations, des librairies, des intervenants littéraires. Une formidable toile d’araignée s’est tissée très vite autour de l’idée. C’est formidable ! 

 

Qu'est-ce qui attend les lecteurs de New York ? 

À New York, nous serons à la campagne. Le dîner aura lieu dans le Westchester à Mamaroneck. Il réunira auteurs et lecteurs avec lectures et coups de cœur de l’année. Là encore, il a été organisé par une de nos ambassadrices dans un lieu et un format qui lui ressemblent. 

 

 

Quels sont les projets pour Rencontres des auteurs francophones en 2025 ? 

Nous revenons à New York fin avril avec la 8e édition du Festival International des Auteurs Francophones. Nous réservons quatre journées incroyables à nos auteurs et au public francophone new-yorkais. Nous aurons alors signé en mars l’édition de Malaisie, pour la seconde année, sous la houlette de notre ambassadrice Pom Ehrentrant, qui vient de remporter le Trophée Culture/Art de Vivre des Trophées des Français de l’ASEAN. En septembre, nous lançons la 9e édition du festival pour la première fois en Californie. Trois jours à la Jolla dans le lieu culturel le plus iconique de la ville et avec la participation des institutions locales, très investies. En octobre, nous serons en Belgique. 

Mais 2025 va aussi être marquée aussi par une refonte complète de la plateforme qui va devenir un outil digital puissant pour remplir ses missions de promotion de la culture francophone et des talents francophones dans le monde. 

Nous allons développer la mise en avant du continent africain. Il y a tant de talents francophones en Afrique qui ne sont pas connus, et d’un autre côté, il y a tant de lecteurs africains qui n’ont pas accès aux livres du monde entier. La plateforme va aussi devenir interactive et permettre aux auteurs d’accéder à de nouveaux outils de visibilité. 

En 2025, la maison d’édition va également éditer trois recueils collaboratifs : hommage aux rives de Méditerranée en mars, Hommage à Pagnol en août, et un livre dédié à nos Madeleines de Proust en décembre. Nous avons également le projet de prendre en main un premier manuscrit original et de l’accompagner sur un an, avec une campagne de communication et en le présentant sur différents événements. 

 

Lire un peu tous les jours

 

Quelle serait, selon vous, la meilleure résolution à prendre pour un amoureux de la littérature francophone ? 

De lire un peu tous les jours. De ne pas s’autoriser de ne pas prendre le temps de plonger dans quelques pages. Personnellement je commence ma journée par un café et 15 minutes de lecture. Si je peux répliquer ce rendez-vous dans la journée tant mieux. Sinon, j’aurais déjà pris ce bol d’air littéraire le matin. 

D’ailleurs nous avons créé ces livres collaboratifs dans cette optique de lire un minimum de temps chaque jour. Les lecteurs trouvent dans chaque volume entre 40 et 80 textes et poèmes. Ils peuvent donc lire 5 minutes par jour sans perdre le fil de leur lecture. Plus d’excuse ! Rien ne remplace la lecture et rien ne fait travailler mieux nos neurones que la lecture. 

Si je peux ajouter une autre mission que nous devrions tous relever : faire lire un enfant. Le sien, celui d’un proche, d’un voisin… qu’importe. C’est une telle action positive pour l’enfant, que vous en serez fier. Pour son développement et parce qu’il n’existe pas de meilleur passeport en société. Un jeune qui sait parler d’un livre ne sera jamais vu avec les mêmes yeux par ses interlocuteurs. À vous de jouer !