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Balades new-yorkaises : un rêve bleu

Alors que la ville qui ne dort jamais grouille un peu plus que toujours, d’enfants (re)prenant le chemin de l’école, et de parents, celui de leur job qu’ils n’ont jamais vraiment quitté, Myrtille saute aux yeux... Retrouvez cette nouvelle balade new-yorkaise placée en direct du Shakespeare Garden.

Crédit : Andrew Patrick Photo via PexelsCrédit : Andrew Patrick Photo via Pexels
Écrit par Stéphanie Mathis
Publié le 1 septembre 2025, mis à jour le 12 septembre 2025

 

Il est des apparitions qui ne doivent rien au hasard. Et ce matin, l’une d’entre elles, assurément. Alors que la ville qui ne dort jamais grouille un peu plus que toujours, d’enfants (re)prenant le chemin de l’école, et de parents, celui de leur job qu’ils n’ont jamais vraiment quitté, Myrtille saute aux yeux. Là, se fondant parfaitement dans le décor de Shakespeare Garden. L’oeil palpitant, l’aile soyeuse. Myrtille est un geai bleu. D’un bleu dense, profond, presque velouté qui lui donne un éclat mat et mystérieux. D’un presque indigo qui apparait selon l’angle. Comme un ciel qui aurait été poli, ou une écume de mer que la lumière aurait caressée : réminiscences d’un été qui s’achève. Bientôt, Myrtille est rejointe par des congénères. Ensemble, ils sifflent, ils chantent, ils froufroutent. Ils frétillent, ils se trémoussent, ils voltigent. Quel élan, quelle envie ! sourit-on. Myrtille s’approche à grands renforts de « jay!jay! » d’un passant qui lui tend des cacahuètes. Qu’elle cachera avec moult autres glands et noix un peu partout, sous les feuilles, dans les écorces, dans le sol. Puis qu’elle retrouvera grâce à son excellente mémoire, une fois la bise venue. Graines d’espoir, nouveau départ.

 

Le saviez-vous ?  Le Shakespeare Garden

Lors de sa création officielle en 1916, pour le tricentenaire de la mort de William Shakespeare, le Shakespeare Garden a été conçu pour refléter poétiquement l’univers végétal de ses œuvres. L’idée était simple mais ambitieuse : ne planter que des fleurs, herbes et arbres mentionnés dans les pièces et poèmes de Shakespeare. L’homme derrière cette vision était le Dr. Edmond Bronk Southwick, entomologiste en chef de la ville de New York, passionné de nature et de littérature. Il avait déjà transformé des espaces du parc en jardins éducatifs pour enfants. Southwick a étudié minutieusement les textes de Shakespeare pour dresser une liste botanique des plantes citées, parfois de façon symbolique, parfois en tant que simples éléments de décor. Il a ensuite travaillé avec des horticulteurs pour identifier lesquelles de ces plantes pouvaient réellement pousser dans le climat de New York, en tenant compte de l’exposition, du sol, et des saisons. Ont ainsi été choisis le romarin (“Theres rosemary, thats for remembrance” – Hamlet), la digitale (foxglove), la pensée (“thats for thoughts” – Hamlet), la primevère, la lavande, la rose, le lilas, le pavot, la fleur de souci, la bruyère, symbolique de la lande anglaise. Et même des arbres comme le saule pleureur (“There is a willow grows aslant a brook” – Hamlet). Des plaques en bronze ont été installées dans tout le jardin, avec des citations extraites de Shakespeare, identifiant la plante et la pièce où elle apparaît. Le jardin devient alors une expérience littéraire vivante ! Le concept a été tellement bien reçu que d'autres “Shakespeare Gardens” ont été créés dans le monde selon ce modèle, notamment à Stratford-upon-Avon (ville natale de Shakespeare) et dans plusieurs universités américaines.

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