Balades new-yorkaises : balançoire au clair de lune

Il y a Central Park et ses chiens. Central Park et ses lampadaires. Et Central Park et ses balançoires. Un peu isolées, plus vers le nord que le sud, et vers l’ouest que l’est. Entre un terrain de base-ball et un sentier de course, évidemment. Il faut les chercher, la nuit. Se perdre, un peu. Risquer de croiser un raton-laveur qui vous dévisagera de ses yeux fixes comme l’inconnu.e que vous êtes encore. Un raton-laveur qu’on appellera ensuite Gaston, et dont on se fera un ami imaginaire, avec Noisette l’écureuil, parce que quand on arrive à New York, on se sent seul.e, souvent. Se repérer par rapport à cette vue dégagée sur la skyline. Et puis, ça y est, les trouver. Les aborder comme un trésor. Elles et vous. Oser s’y asseoir. Les fesses posées, les jambes légèrement fléchies. Se donner un élan, puis s’envoler. Les cheveux au vent, le sourire aux lèvres. Une joie silencieuse, et pure ; celle d’un (grand) enfant. Un moment suspendu. Juste la lune et vous. Dans un calme époustouflant. La tête dans les étoiles, les pieds sur terre, retrouver son chemin, grâce aux lampadaires. Puis les chiens. La lune est belle lorsque le chien l’espère.

Le saviez-vous ? Les lampadaires new-yorkais pour vous repérer

Les 1 600 lampadaires disséminés dans Central Park arborent tous un code étrange inscrit à la base du poteau, composé de chiffres. Ce numéro fonctionne en fait comme un véritable GPS : les deux ou trois premiers chiffres indiquent le numéro de la rue la plus proche (par exemple 74 pour la 74th Street, ou 102 pour la 102nd Street) ; pratique pour savoir si vous marchez vers la sortie Nord, ou vers la sortie Sud. Les numéros suivants, eux, vous permettent de savoir si vous vous trouvez plus proche de l’East Side ou de West Side : les nombres pairs indiquent le côté est de Manhattan alors que les nombres impairs désignent le côté ouest. Pas de panique, donc, si vous êtes perdu.e, et que vous n’avez pas de carte ! Et tellement plus romantique que Google Map !