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Mondial 2018 : le moment ou jamais pour Messi ?

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Les deux plus grands joueurs du football argentin, Diego Maradona et Lionel Messi.
Écrit par Vincent Villemer
Publié le 15 juin 2018, mis à jour le 15 juin 2018

Déjà entré dans le panthéon du foot, il manque à Messi un trophée avec son pays pour écrire un peu plus sa légende. À bientôt 31 ans, "La Pulga" s'apprête, sans doute, à jouer sa dernière Coupe du Monde, mais après le traumatisme des trois finales perdues consécutivement, l'Albiceleste saura-t-elle relever la tête ?

Une génération talentueuse mais fragile

Sur le papier, l’Argentine possède une équipe exceptionnelle, et ce, surtout dans le domaine offensif. En plus du génie barcelonais, elle compte dans ses rangs quelques uns des meilleurs buteurs du gotha du football, que sont Gonzalo Higuain, Sergio Agüero, Paulo Dybala ou encore Angel Di María, à tel point que le sélectionneur Jorge Sampaoli a eu le « luxe » de se priver des services de… Mauro Icardi, capitaine de l’Inter Milan et meilleur buteur du championnat italien cette saison, qui attise les convoitises des plus grands clubs d’Europe. Mais l’absence de l’Intériste ne se réduit pas à une raison sportive, cette non-sélection s’appuie surtout sur des fonds de tensions entre Icardi et la star du pays, Messi.

Revenons quelques temps en arrière, en 2014, Icardi « vole » la femme du joueur Maxi Lopez, ami proche de Messi, la provocation va loin au point que le joueur de l’Inter s’affiche avec les enfants et l’ex-femme de Lopez sur les réseaux sociaux ! Une histoire qui fera débat et qui est loin d’être entérinée en sélection. En effet, l’osmose d’un groupe est indispensable pour espérer aller loin et il était inenvisageable pour Sampaoli de sélectionner un joueur, certes irréprochable sportivement, mais qui risquerait de créer désordre dans l’effectif. 

Néanmoins, ce n’est pas l’absence du joueur de l’Inter Milan qui va diminuer l’équipe d’Argentine. Cette génération de joueurs portée par Messi est perçue comme une génération dorée depuis maintenant une décennie et cette médaille d’or aux Jeux Olympiques de Pékin en 2008. À cette époque, Messi, Di María ou encore Agüero se révélaient à peine et avaient éclaboussé la compétition de leur talent du haut de leurs 21 ans. Suffisant pour que la presse argentine s’emballe pour ses nouvelles pépites qui voyaient tout de suite en elles un avenir radieux en sélection. Mais malheureusement, tout ne s’est pas passé comme prévu.

 

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Messi et Agüero célébrant leur médaille d'or aux Jeux Olympiques de Pékin en 2008.

 

25 ans de disette et de désillusions

L’Argentine n’a plus soulevé un trophée continental ou international depuis… 1993 et sa victoire en Copa America. Pourtant l’Albiceleste a bien marqué le football de son empreinte en gagnant deux Coupe du Monde en 78 puis en 86, et remportant 14 fois la Copa. Mais depuis les exploits de Maradona, c’est le néant total. En 2004 et  2007, l’Argentine s’est inclinée en finale de la Copa face au Brésil. 

En 2014, c’est le Mondial au Brésil, les Argentins hissent leur niveau de jeu notamment grâce à un duo Messi-Di María en feu qui les emmènera en finale face aux Allemands. Mais le calvaire continue, impossible de chasser les vieux démons, l’Argentine s’incline en finale d’une compétition majeure. Un véritable coup de massue. Un an plus tard, les coéquipiers de « Leo » ont une nouvelle occasion de se rattraper. Pour la Copa America 2015, l’Argentine atteint une nouvelle finale, cette fois face au Chili, pays hôte. Et la séance de tirs aux buts a encore « tué » les Argentins, Banega et Higuain échouent face à Claudio Bravo, le Chili explose de joie après avoir remporté la 1ère Copa de son histoire. 

Cas exceptionnel, une Copa America est organisée dès l’année suivante pour célébrer le centenaire du tournoi. L’Argentine a plus que faim de revanche et peut compter sur un Messi exceptionnel (5 buts, 4 passes décisives) pour atteindre une nouvelle finale. Comme dans un bon scénario dramatique, l’Argentine retrouve le Chili, en finale. Les deux équipes doivent se départager dans cette terrible séance de tirs aux buts, le traumatisme rode toujours dans les têtes argentines, au point que l’idole du pays, Messi, premier tireur, rate son duel face à Bravo. La suite, on la connaît, le Chili s’impose et gagne consécutivement la 2ème Copa de son histoire.

 

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Lionel Messi en pleurs après la finale perdue face au Chili en 2016, la troisième en trois ans.

 

Trois finales perdues en trois ans, dont une en Coupe du monde

Cet énième revers va faire très mal à l’Albiceleste. L’image de Messi en sanglots au milieu de la pelouse symbolise la tristesse de tout un pays. Dans la foulée, « La Pulga » annonce sa retraite internationale. Quelques mois plus tard, suite à l’appel du peuple, Messi reviendra sur sa décision pour se concentrer sur les qualifications du Mondial 2018. 

Alors, qu’espérer pour 2018 ? Les qualifications pour le Mondial russe n’ont pas été simples pour l’Argentine. Jusqu’au bout du suspense, l’Albiceleste a arraché son billet lors du dernier match des poules face à l’Équateur grâce à un triplé de… Leo Messi. La sélection de Jorge Sampaoli compte s’appuyer sur les échecs du passé pour en créer une expérience positive. Mais l’Argentine doit régler des détails dans son jeu : le match amical contre l’Espagne en mai dernier a alerté sur l’entente et la détermination des joueurs. Balayés 6-1, les Argentins ont semblé totalement impuissants face à l’un des favoris de la compétition.

Pour espérer voir l’Argentine briller et pourquoi pas (enfin) soulever un trophée majeur, il faudra d’abord chasser les démons du passé, créer un équilibre et une véritable entente entre les joueurs, et surtout, s’appuyer sur la rage de vaincre du génie du ballon rond, Leo Messi.

vincent villemer
Publié le 15 juin 2018, mis à jour le 15 juin 2018
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