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Vivendi mis en cause pour manipulations de marché en Italie

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Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 13 décembre 2020, mis à jour le 13 décembre 2020

Vincent Bolloré et Arnaud de Puyfontaine sont accusés de « manipulation de marché » dans le cadre de la montée au capital de Mediaset. Les deux dirigeants de Vivendi sont passibles de poursuite.

Le ton monte d’un cran entre Mediaset et Vivendi. La brigade financière italienne a bouclé son enquête préliminaire mandatée par le parquet de Milan, mettant en cause les dirigeants de Vivendi sur d’éventuelles « manipulations de marché » lors de la montée du géant français des médias dans le capital du géant italien des télécommunications Mediaset. Les conclusions ouvrent la voie à de possibles poursuites à l’encontre de Vincent Bolloré et Arnaud de Puyfontaine, a affirmé samedi 12 décembre la brigade financière italienne dans un bref communiqué.  L’enquête conclut que l’homme d’affaires (alors président du conseil de surveillance de Vivendi) et le président du directoire sont passibles de poursuites pour « manipulation du marché » et « obstruction à l’exercice de fonctions de contrôle ». Il revient désormais au parquet de Milan de décider de se saisir ou non de l’affaire.

Les faits remontent à 2016, lorsque Mediaset et Vivendi signent le 8 avril, un accord stratégique en vue de créer un géant européen de la télévision. Vivendi devait racheter 100% du bouquet des chaînes payantes Mediaset Premium, et un échange de participations croisées à hauteur de 3,5% était convenu. Sauf que trois mois plus tard, Vivendi dénonce cette alliance, motivant son revers par des doutes quant aux résultats futurs du bouquet de télévision. Il avait alors découvert que les pertes annuelles de la chaîne se chiffraient à 250 millions d'euros, et non pas à 50 millions.

Alors que la dénonciation a provoqué la colère de la famille de Silvio Berlusconi, qui contrôle Mediaset, Vivendi monte au capital de Mediaset fin 2016.

L’opération éclaire est qualifiée d’« hostile » par la famille Berlusconi, qui saisit la justice italienne en accusant le groupe français de manipulation de marché. Elle estime que la rupture soudaine de l’accord par Vivendi avait pour but de faire baisser le cours de l'action du groupe italien, dans l’intention dans un second temps de monter à son capital au moindre coût.
Alors que les deux dirigeants français n’ont pas été entendus par la justice italienne, Vivendi se défend d’avoir commis la moindre faute et affirme qu’il « continuera à apporter son plein soutien » à Vincent Bolloré et Arnaud de Puyfontaine. Le groupe français reste convaincu que la procédure aboutira à un « classement sans suite ».

En attendant, la famille de Berlusconi, à travers sa holding Fininvest (premier actionnaire de Mediaset), réclame toujours 3 milliards d’euros à Vivendi, à titre de dédommageant pour avoir rompu l’accord de partenariat du 8 avril 2016. Le juge italien se prononcera en janvier 2021.

Vivendi dans le viseur

Le groupe français est sous le feu des critiques sur plusieurs plans en Italie. En cause, sa participation dans Mediaset ainsi que dans Telecom Italia. L’Autorité italienne de tutelle des communications (Agcom) devrait mener une enquête afin de déterminer si l’entreprise ne porte pas atteinte à la pluralité des médias. Cela, en vertu d’un nouveau texte de loi approuvé récemment par le chef du gouvernement Giuseppe Conte, qui enjoint l’Agcom à enquêter sur les entreprises opérant dans les deux secteurs à la fois.

 

lepetitjournal.com Milan
Publié le 13 décembre 2020, mis à jour le 13 décembre 2020

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