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Vivendi : les déboires de Bolloré en Italie

Vivendi Bolloré ItalieVivendi Bolloré Italie
Vincent Bolloré | Wikimedia commons - ©Copyleft
Écrit par Marie-Astrid Roy
Publié le 8 mai 2018, mis à jour le 17 mai 2018

Vincent Bolloré a essuyé un nouvel échec en Italie en perdant le contrôle du conseil d’administration de l’opérateur Telecom Italia vendredi dernier. Une sérieuse gifle qui s’inscrit dans une série de déboires dans le pays pour l’homme d’affaire français.

L’homme d’affaires breton est bien connu en Italie. Et peu apprécié – autant par la presse que par le gouvernement - pour ses nombreuses participations mais surtout son modus operandi.
Vendredi dernier, Vincent Bolloré a pris un sérieuse gifle : il a perdu le contrôle du conseil d’administration de Telecom Italia (Tim) dont il est actionnaire majoritaire avec environ 24 % des parts. Réunis à Rozzano (près de Milan), les actionnaires votants ont préféré le fonds américain Elliot, entré en mars dernier au capital de l’opérateur italien. Bien qu’actionnaire principal, le groupe français ne détient désormais que 5 sièges au conseil, contre 10 pour Elliott. Or c’est surtout la Caisse italienne des Dépôts, entrée au capital en avril dernier en « soutien des infrastructures nationales », qui a fait pencher le vote en faveur du fonds activiste américain. Ce dernier dénonçait la contreperformance boursière du groupe historique de Telecom depuis l’entrée de Vivendi au capital, relevant une baisse de 35% du cours de l’action.

Et le gouvernement italien n’avait pas manqué de condamner l’attitude de Vivendi ces dernières semaines, à l’instar du ministre du Développement économique Carlo Calenda qui avait souligné en avril que « Vivendi est un très mauvais actionnaire ».

C’est en 2015 que M. Bolloré était entré dans le monde des télécommunications italiennes en récupérant 8% du capital du groupe Telecom Italia, puis 15%, jusqu’à 24% aujourd’hui en devenant ainsi actionnaire principal du groupe.
Une arrivée vécue comme une « irruption » et critiquée par le gouvernement lorsque que l’homme d’affaire a tenté de placer ses hommes à la tête de l’entreprise, après avoir évincé en 2016 le patron alors en place Marco Patuano.


C’est en 2002 que Vincent Bolloré a mis un premier pied en Italie, en entrant au capital de la banque d’affaires Mediobanca. Il en était le vice-président et aujourd'hui premier actionnaire privé de cette banque, elle-même premier actionnaire des assurances Generali.

En 2016, Bolloré avait utilisé le même modus operandi en faisant « irruption » dans le capital de Mediaset, l’empire de Berlusconi. La presse italienne n’avait pas manqué de critiquer cette entrée fracassante en l'assimilant à une « attaque » voire un « assaut ». Alors qu’un dossier du gouvernement reproche à Vivendi de ne pas l’avoir notifié lors du rachat de Telecom Italia, en avril 2017, l’Autorité italienne de régulation de télécommunications (Agcom) juge que le groupe français Vivendi n’a pas respecté les lois anti concentration qui règlementent le secteur des télécommunications. Il est alors expressément demandé à Vincent Bolloré de se retirer soit de Telecom Italia, soit de Mediaset, en lui laissant un an pour choisir entre les deux.

Malgré son échec italien, à l’issue du vote des actionnaires vendredi 4 mai, Bolloré a confirmé « être engagé sur le long terme dans Telecom Italia » et entend veiller à ce qu’il « n’y ait pas de démantèlement ».

 

MAR
Publié le 8 mai 2018, mis à jour le 17 mai 2018

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