Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 3

TGV Lyon-Turin : le tunnel de la discorde enflamme le gouvernement

TGV Lyon TurinTGV Lyon Turin
Le projet de TGV Lyon-Turin est contesté depuis 30 ans
Écrit par Marie-Astrid Roy
Publié le 3 février 2019, mis à jour le 4 février 2019

Le conflit sur la ligne à grande vitesse Lyon-Turin s’enflamme, provoquant de virulentes tensions au sein du gouvernement de coalition jaune-vert. Alors que l’analyse coûts-bénéfices commandée par le Mouvement 5 étoiles doit bientôt être rendue publique, la ministre française des Transports a quant à elle invité l’Italie à respecter les calendriers.

Le ton est encore monté d’un cran ce week-end entre les deux vices premiers ministres du gouvernement italien, Luigi Di Maio et Matteo Salvini. Le sujet de discorde : la ligne ferroviaire à haute vitesse Lyon-Turin qui déchaîne les passions dans la péninsule. Le leader du Mouvement 5 étoiles, farouchement opposé au projet, a assuré dimanche que la « TAV ne se fera pas ». La veille, il avait annoncé que « Tant que le Mouvement 5 étoiles sera au pouvoir, le chantier ne débutera pas ». Il répondait ainsi à l’autre membre de la coalition au pouvoir et chef de la Ligue qui avait deux jours auparavant réaffirmé son soutien au TGV Lyon-Turin – « Plus tôt on fait la TAV, mieux ce sera » - lors d’un déplacement sur le chantier côté italien, dans la vallée de Suse. Le ministre de l’Intérieur a rappelé que « 50.000 emplois » sont en jeu, il soutient en outre qu’ « y renoncer mettrait en danger la vie des entreprises ». Matteo Salvini s’était malgré tout montré ouvert à un accord, estimant qu’il était sans doute possible de réduire le coût du projet pour un milliard environ.
Mais Luigi Di Maio a vu rouge. Dimanche, il s’est interrogé publiquement : « Si on insiste sur cette question, dois-je en tirer la conclusion que c’est pour rompre l’alliance gouvernementale ? »

Alliance gouvernementale dans le tunnel

Le sujet divise le gouvernement depuis le début. Pour le M5S, il s’agit indiscutablement d’un gaspillage d’argent public. La Ligue au contraire, dont la base électorale est notamment composée de moyens et petits entrepreneurs du nord de l’Italie, se dit très favorable à la Ligne grande vitesse, comme à d’autres grands chantiers, tel le gazoduc des Pouilles.
Selon la volonté du M5S, une analyse coûts-bénéfices a été commandée par le gouvernement italien. La commission d’experts a remis son rapport le 9 janvier 2019 mais pour l’heure, le contenu n’a pas été dévoilé. Reste que d’après la presse italienne, l’avis de la commission est négatif. L’infrastructure serait inférieure à un seuil de profitabilité de 3,5% et recommanderait donc l’arrêt des travaux. L’avis de la commission sera rendu public vers la mi-février, a assuré le ministre des Transports Danilo Toninelli

Projet souhaité par la France

Vendredi, en déplacement sur le chantier côté français, la ministre des Transports Elisabeth Borne a rappelé « la position claire » de la France qui souhaite la poursuite du projet. Elle a ainsi demandé à l’Italie de prendre rapidement ses décisions dans le respect des calendriers et de la mobilisation des financements européens.
Cela fait 30 ans, depuis ses débuts, que le projet d’une ligne à grande vitesse entre Lyon et Turin est contesté. Le tunnel qui doit faire 57,5km de long pour un coût de 8,6 milliards d’euros a commencé à être creusé des deux côtés des Alpes. Et côté italien, les manifestations « pro » et « contre » TAV ont lieu régulièrement.

 

MAR
Publié le 3 février 2019, mis à jour le 4 février 2019

Sujets du moment

Flash infos