

Alors que la Lombardie a été confinée à tort pendant une semaine, la région et le gouvernement se rejettent le poids de la faute, qui coûtera cher au responsable. Vademecum des nouvelles règles de la zone orange.
Le ton monte entre la région Lombardie et le gouvernement italien. Sur fond de zone orange, les deux parties opposées voient rouge. Pendant une semaine, la région « poumon économique » de l’Italie, a été confinée en « zone rouge », à tort. A qui la faute ? La région d’un côté, le ministère de la Santé et l’Institut supérieur de la santé de l’autre, se rejettent la responsabilité de qui a fourni ou a élaboré des statistiques erronées, conduisant la Lombardie en zone de strict confinement.
Le ministre de la Santé Roberto Speranza assure que « La Lombardie a transmis des données erronées puis rectifiées », portant l’indice de transmission du virus de 1,4 à 0,88. Un chiffre qui serait même digne de la zone jaune, équivalente à un risque faible. Au cœur de la bataille des chiffres : des milliers de personnes guéries étaient comptées comme encore positives. Le président de la région Attilio Fontana réfute fermement l’erreur d’algorithme, et assure aller avec son recours devant le tribunal administratif.
Mais l’enjeu n’est pas que la responsabilité politique. L’erreur risque de coûter cher aux responsables qui devront sans doute indemniser les commerçants lésés. Selon la Confcommercio de la région, la semaine de confinement a coûté au moins 600 millions d’euros aux entreprises lombardes. Une class action réunissant trois associations et une vingtaine de commerçants est d’ores et déjà annoncée par les avocats de ces derniers.
Ce qui change en zone orange
En partie déconfinée, la région bénéficie de quelques libertés supplémentaires en zone orange.
Les magasins sont ouverts, mais es centres commerciaux restent fermés durant le week-end. Les bars et restaurants restent ouverts jusqu’à 22h pour la vente à emporter et les livraisons à domicile. A partir de 18h la vente d’alcool à emporter est en revanche interdite.
Les coiffeurs restent ouverts (c’était également le cas en zone rouge), les centres esthétiques peuvent rouvrir.
Les déplacements sont autorisés uniquement au sein de sa ville de résidence ou de domicile, à l’exception de motifs impérieux (santé, travail, nécessité). Il est en revanche possible de se déplacer entre villes pour rejoindre son domicile ou son conjoint. Les habitants des villes de moins de 5.000 personnes peuvent se déplacer dans un rayon de 30 kilomètres (sauf pour se rendre dans un chef-lieu de province).
Il est par ailleurs autorisé de se déplacer dans une maison secondaire de propriété ou de location de longue durée.
Les visites à des amis ou de la famille restent autorisées (dans la même ville) à raison d’une fois par jour, et toujours dans la limite de deux invités adultes (les mineurs de moins de 14 ans ne sont pas comptés).
Les balades et activités motrices sont permises, mais au sein de sa ville de résidence. Les salles de sports et piscines restent fermées, alors que les centres sportifs sont autorisés à ouvrir.
Les lycéens peuvent enfin retourner à l’école en présence, au moins à 50% et dans la limite de 75%. De ce fait, pour limiter la congestion des transports en commun, Milan a signé un « Pacte pour l’école », modifiant les horaires d’ouverture des commerces et services de la ville (lire l’article).
Le couvre-feu est national, il reste en vigueur de 22h à 5h.
Le 24 janvier, alors que l'indice de transmission du virus a légèrement baissé selon le dernier bilan épidémiologique, l’Italie a enregistré 11.629 nouveaux cas de coronavirus – dont 1.375 en Lombardie - sur 216.211 tests effectués au cours des 24 heures précédentes. 299 morts ont été comptabilisés en 24 heures, portant le total à 85.461 victimes. La veille, 13.331 nouveaux cas avaient été recensés, et 488 morts.
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