Samedi 23 mars, plusieurs groupuscules ont tenté de célébrer le centenaire des premières milices fascistes crées par Mussolini, alors que le mythe du Duce reste présent.
Le 23 mars 1919, les Faisceaux italiens de combat voient le jour à Milan, créés par Benito Mussolini et une centaine d’activistes. Ils sont à la fois des anticléricaux et des syndicalistes révolutionnaires, refusant tous le capitalisme, l’aristocratie, le Vatican ou encore les institutions parlementaires. Ces milices, nées autour d’un programme social et nationaliste, deviendront deux ans plus tard le parti fasciste. Leurs signes de reconnaissance : la chemise noire et la tête de mort.
Ce samedi, plusieurs groupuscules voulant célébrer ce centenaire ont été limités en vertu de limitations imposées par les autorités et notamment de la loi de 1952 interdisant toute apologie du fascisme. A Milan, où a ainsi été interdit un important rassemblement national au nom du respect de l’ordre public, quelques nostalgiques se sont malgré tout réunis au cimetière monumental de Milan, là où une crypte fut construite en 1925 à la demande de Benito Mussolini. La préfecture n’a pu s’y opposer dès lors qu’il s’agissait d’un « pèlerinage ».
Les contre-manifestants ont été beaucoup plus nombreux pour répondre à ce « samedi noir ». Plusieurs initiatives antifascistes ont été organisées à Milan, là où Mussolini commença sa campagne, dont celle promue par la Commune de Milan et l’Università degli Studi durant laquelle les milanais étaient invités à venir écouter des lectures de documents historiques (piazza San Sepolcro).
Un mythe encore présent
Une commémoration discrète qui a presque fait passer la date de la naissance du fascisme italien inaperçue, alors que le mythe du leader fasciste demeure encore présent en Italie.
A Predappio dans le centre de la Péninsule, petite ville où Benito Mussolini est né et est enterré, plusieurs dizaines de milliers de visiteurs se rendent en pèlerinage chaque année.
Et la semaine dernière, le président italien du Parlement italien Antonio Tajani (drote), a évoqué les années Mussolini en soulignant la modernisation du pays qui lui était due : "Il faut être honnête, Mussolini a fait des routes, des ponts, des bâtiments, des installations sportives, il a réaménagé tant de zones de notre Italie". Des propos qui n’ont pas manqué de susciter la polémique en Italie comme à Bruxelles, notamment auprès de la gauche qui craint une banalisation du fascisme.