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Gouvernement : l’Italie s’enfonce dans la crise politique

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Giuseppe Conte a refusé dimanche sa charge de Premier ministre
Écrit par Marie-Astrid Roy
Publié le 27 mai 2018, mis à jour le 28 mai 2018

Nouveau revirement de situation dimanche soir. Quatre jours après avoir été désigné pour former un gouvernement en tant que futur président du Conseil, Giuseppe Conte jette l’éponge. Un retour aux urnes est cette fois à prévoir.

Trois mois après les élections législatives, l’Italie fait face à une crise politique sans précédent. Giuseppe Conte, juriste choisi par le Mouvement 5 étoiles et la Ligue du Nord la semaine dernière pour occuper la fonction de président du Conseil, jette l’éponge. La lueur d’espoir de voir aboutir un gouvernement suite à l’accord entre les deux partis populistes arrivés en tête, n’aura donc duré que quelques jours. Celui qui avait été désigné par le président de la République le 23 mai dernier comme futur premier ministre, a renoncé ce dimanche à former un gouvernement. Cela suite à sa rencontre avec le président Mattarella au palais du Quirinal au cours de laquelle il devait présenter la liste des ministres. En cause, un désaccord profond sur la personnalité du ministre de l’Economie proposé, Paolo Savona, 81 ans, caractérisé comme un eurosceptique et critique à l’égard de la monnaie unique.

L’économiste avait pourtant tenté de rassurer sur ses intentions : « Je serais en faveur de l'Europe unie, c'est pour ça que je dis le pire de ce que je vois aujourd'hui à Bruxelles ». Une déclaration jugée insuffisante par le président de la République, qui a maintenu sa position dans le bras de fer l’opposant au choix de Giuseppe Conte guidé par les deux leaders populistes Luigi Di Maio et Matteo Salvini. « Le chef de l’Etat ne peut se voir imposer un choix. J’ai demandé pour le ministre de l’Economie l’indication d’un homme politique issu de la majorité, cohérent avec le programme. Quelqu’un qui ne soit pas vu comme un défenseur d’une ligne manifestée à plusieurs reprises qui pourrait provoquer la sortie de l’Italie de l’euro », a annoncé le président Mattarella dimanche soir, en réponse aux accusations de Di Maio et Salvini, tous deux furieux, d’avoir fait obstacle à la formation d’un gouvernement M5S-Ligue du Nord.


Retour aux urnes

Avec le désistement de Giuseppe Conte, seul un retour aux urnes est désormais envisageable, le plus tôt possible, probablement à l’automne prochain. En attendant, un gouvernement de transition devrait être nommé afin de gérer les affaires courantes. Le président Mattarella a déjà convoqué lundi matin l’économiste Carlo Cottarelli, âgé de 64 ans, ancien haut responsable du Fond monétaire International (FMI) et ancien commissaire pour la révision des dépenses publiques du gouvernement Enrico Letta.


L’inquiétude des marchés financiers

Depuis la semaine dernière, les préoccupations des marchés financiers s’intensifient. La Bourse de Milan clôturait de nouveau en baisse vendredi (-1,54%). Le spread quant à lui (l’écart entre le taux d’emprunt allemand et italien à dix ans), a atteint son plus haut niveau depuis 2013 en dépassant la barre des 200 points.
A voir si la perspective d’un gouvernement « neutre » en attendant de nouvelles élections tranquillise quelque peu les marchés et les partenaires européens.

 

MAR
Publié le 27 mai 2018, mis à jour le 28 mai 2018

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