A 30 ans, Julie Saurat est une jeune femme qui aime s'engager. Partie en volontariat avec Virlanie pendant un an à Manille en 2017, elle rédige à son retour en France un guide culturel. L'ouvrage Quelque chose des Philippines vient de paraître aux éditions Nanika.
Racontez-nous votre expérience aux Philippines…
Au cours de mes études, j’ai voyagé pendant un an pour découvrir l’Asie du Sud-Est à sac à dos. J’ai notamment travaillé quelques semaines à Phnom Penh, au Cambodge, pour une association qui s’occupait des enfants des rues. Je suis revenue en France pour terminer mes études puis j’ai travaillé quatre ans en communication à Paris. J’avais toujours cette envie de repartir dans un cadre humanitaire mais je ne savais pas vraiment comment… Je voulais faire quelque chose en rapport avec mes études et mon expérience. J’ai découvert le VSI (volontariat de solidarité international) et j'ai trouvé une mission avec Virlanie à Manille. Avant de partir, quand je tapais "Makati" sur Google Images, je voyais de très grandes tours, un univers assez éloigné de ce que j’allais rencontrer. En janvier 2017, je suis arrivée dans un quartier très populaire de Makati. J’ai tout de suite été frappée par la vie qu’il y avait dehors, le fait que les gens vivaient beaucoup en extérieur, la musique en permanence. J'ai passé mon premier mois à vivre en immersion dans une des maisons où étaient accueillis les enfants accompagnés par l'ONG. Très rapidement, j’ai dû comprendre les codes, les premiers mots de Tagalog, les règles de vie… En tant que volontaire, on se sent utile sur le moment et on se sent aussi comme une goutte d’eau dans la mer. Je suis très heureuse des liens que j’ai noués avec les enfants et mes collègues philippins. Grâce à eux, j’ai pu mieux comprendre le pays au niveau historique, culturel et social. En rentrant en France, j'avais envie de continuer à aider et c’est ce que je fais : je suis devenue la marraine d’une jeune fille, Cyn Elizabeth qui a 13 ans.
Comment est née l’idée de faire cet ouvrage ?
Le retour en France a été assez difficile au début. Il a fallu reprendre mes habitudes tout en essayant d’incorporer les choses que j'avais apprises là-bas. Au fil des rencontres, j’ai découvert la maison d’édition Nanika et je me suis lancée dans l'écriture de ce livre. Cela me permettait de garder un pied aux Philippines ! Je voulais faire un portrait assez vrai du pays et des gens que j’avais rencontrés. Je ne voulais pas faire un livre de clichés, c’est pour cela que plusieurs fois dans le livre, je précise “les personnes que j’ai rencontrées sont comme ça”. Le but c’était de tordre le cou aux idées reçues. Avant de partir en volontariat, j'avais en tête deux choses qui étaient diamétralement opposées sur les Philippines : d'un côté, je voyais la guerre, les morts, les typhons, des catastrophes horribles ; et de l'autre côté, je voyais des plages paradisiaques, les Philippins sont très sympas, le karaoké c'est génial. J’ai essayé de faire un portrait le plus juste possible. L’idée était vraiment de sortir des clichés, de faire comprendre les enjeux actuels du pays (écologie, obésité, politique…), le contexte dans lequel les gens vivent.
A qui s’adresse votre livre ?
Mon livre s'adresse à celles et ceux qui comptent vivre aux Philippines six mois, un an, quelques années… Pendant ma mission à Manille, j’ai vu beaucoup de volontaires arriver et passer à côté de plein de choses. C’est dommage car ils s'arrêtaient souvent à des choses qui les heurtaient comme la façon d’éduquer les enfants, la famille… J’aurais aimé avoir un ouvrage comme celui-ci avant de partir en volontariat pour commettre le moins d’impairs possible et me faire rapidement des amis. Ce livre est aussi destiné à ceux qui viennent ici en vacances et qui veulent avoir une formation accélérée sur le pays, la culture.
Quel est votre conseil aux personnes qui viennent aux Philippines ?
Mon conseil est le même conseil que celui qu'on m’a donné quand je suis arrivée chez Virlanie : poser au maximum des questions sans jugement, en essayant juste de comprendre. Poser des questions, cela fait toujours plaisir aux personnes qu’on rencontre, cela montre qu’on s’intéresse à leur pays. C’est essentiel de ne pas juger, d’accueillir les différences avec un cœur et un esprit ouverts.
Quelque chose des Philippines
Editions Nanika
144 pages
14 €
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