Ce mercredi 31 octobre, un artiste espagnol a été interpellé, tandis qu'il venait de profaner la tombe de Franco, au cœur du Valle de los Caidos. Une action qui intervient en plein débat sur le transfert de la dépouille du Caudillo.
C'est l'artiste galicien Enrique Tenreiro qui a été mis en détention, après avoir dessiné à la peinture rouge une colombe et rédigé le slogan "Por la libertad" ("Pour la liberté"), sur la pierre tombale du dictateur, qui repose, encore, au sein du Valle de los Caidos.
Hoy estuve grabando al artista Enrique Terneiro pintando una Paloma de La Paz en una acción protesta Sobre la Tumba de #Franco pic.twitter.com/y9fwgDOxnp
— Pedro Armestre (@PedroArmestre) 31 octobre 2018
L'auteur de la profanation a été filmé par le photographe Pedro Armestre. Sur la vidéo, on voit le Galicien écarter les décorations, drapeaux espagnols et bouquets de fleurs, de la pierre tombale, pour y dessiner une colombe et rédiger un slogan, tandis que les visiteurs, les gardiens et les moines bénédictins prennent progressivement conscience de ce qui est en train de se produire.
Un "happening" qui a rapidement fait le buzz sur les réseaux sociaux, et qui intervient en plein débat lié à l'exhumation du corps du dictateur : la mesure polémique prise par le gouvernement de Pedro Sánchez soulève, une fois encore, la question de la réconciliation de deux Espagnes. Et tandis que la Justice a acté l'exhumation, la famille de Franco a fait connaître sa décision d'enterrer la dépouille du Caudillo au sein de la cathédrale de la Almudena, en plein cœur de Madrid. Le recours à la Loi sur la mémoire historique, qui interdit l'exaltation du franquisme, devrait pouvoir éviter au gouvernement cette situation pour le moins embarrassante.
Enrique Tenreiro, pour sa part, affirme avoir réalisé son acte "pour la liberté et la réconciliation de tous les Espagnols. Pour qu'il n'y ait aucun camp vaincu".
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