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Polémique: demande de retrait de la Légion d’honneur du général Franco

général francogénéral franco
CC BY-SA 4.0
Écrit par Camille Guil
Publié le 7 mars 2018, mis à jour le 7 mars 2018

Jean Ocana, 77 ans est Français, son père était un républicain espagnol qui s’est exilé en France sous le régime de Franco puis a été déporté à Mauthausen en Autriche. Il a demandé le retrait de la Légion d’honneur du général Franco à la Chancellerie, puis devant la justice française. Le tribunal administratif de Paris a rejeté sa demande, il a donc fait appel. 


Pour mémoire, c’est en 1928 que la distinction a été accordée au général par le maréchal Pétain. A cette époque, les deux pays sont alliés lors de la guerre du Rif, dans le nord du Maroc et c’est le débarquement espagnol d’Al Hoceïma qui a valu à Franco sa distinction. Il a ensuite été promu au grade de commandeur, toujours à la demande du maréchal Pétain en 1930.

 

Bien qu’il ait pendant longtemps été impossible de retirer la Légion d’honneur à des étrangers, les textes ont été révisés en 2010. Le titulaire peut depuis perdre sa décoration "si celui-ci a commis des actes ou eu un comportement susceptibles d'être déclarés contraires à l'honneur ou de nature à nuire aux intérêts de la France à l'étranger ou aux causes qu'elle soutient dans le monde". 

 

Si on peut envisager de retirer la Légion d’honneur à Harvey Weinstein, on peut envisager de la retirer à un dictateur

 

L’avocate de monsieur Ocana, Maître Toloudi a cependant expliqué dans un communiqué que selon la juridiction administrative, "cette haute distinction française ne peut être retirée à une personnalité étrangère à titre posthume". En effet, la procédure veut que la personne qui ait été visée par le retrait de la Légion d’honneur puisse se défendre, et ce ne sera pas le cas pour Franco. Un argument que refuse Jean Ocana : "Si on peut envisager de retirer la Légion d’honneur à Harvey Weinstein, on peut envisager de la retirer à un dictateur", avance-t-il. Me Toloudi doit présenter une nouvelle requête devant la cour administrative d’appel de Paris, elle devrait être examinée d’ici 1 an.

camille guil
Publié le 7 mars 2018, mis à jour le 7 mars 2018