Jeudi dernier, à l'initiative de La Chambre, qui depuis le début de la pandémie organise un programme de webinaires très complet, une visio-conférence à caractère principalement médical a eu lieu devant une cinquantaine de participants. À cette occasion, une docteure spécialiste de la médecine hyperbare, une pharmacienne nutritionniste et un Français victime du Coronavirus ont prêté leur témoignage et apporté leur recommandations, concernant la prévention et les traitements de réhabilitation post-Covid.
Sara Bieger, Vice Présidente de La chambre franco-espagnole de commerce et d'industrie s'est chargée d'animer et de modérer les échanges. "Nous avons pu observer qu'il y avait un grand besoin d'information sur la question", a-t-elle remarqué, soulignant que, comme les chiffres récemment publié le montrent -avec seulement 5% de la population espagnole contaminée- la cohabitation avec le virus risque de durer un temps long encore.
Les débats ont été ouverts avec le témoignage d'un Français de Madrid, Romuald, qui a raconté comment, dès fin mars, les premiers effets de la maladie se sont fait sentir. Le témoignage de Romuald, l'un des quelque 231.000 cas confirmés en Espagne, aura permis de transmettre à l'audience un éventail de ressentis que nombreuses victimes auront vécu, de l'incrédulité initiale à l'angoisse avérée, accompagnés d'une évolution en dents de scie des symptômes, allant de l'anodin au plus sérieux, jusqu'à l'hospitalisation. "Depuis qu'il est autorisé de sortir et que je peux faire des balades dehors, je vais beaucoup mieux", a-t-il évoqué. "Je pense que le confinement, couplé à la maladie, a un effet particulièrement négatif sur la récupération".
"Nous avons jusqu'ici eu la chance de disposer de remèdes quand nous tombions malades", a pour sa part commenté la pharmacienne Nitida Pastor. Sans vaccin, le Covid-19 nous oblige en la matière, comme à tant d'autres égards, à expérimenter un changement de paradigme, et "la prévention reste la meilleure solution". Nous devons en outre admettre que dans de nombreux domaines, les réponses apportées par la science sont encore "en phase de construction".
Nitida Pastor a évoqué les pistes sur lesquelles les nutritionnistes travaillent actuellement, à savoir que certains nutriments servent à préparer l'organisme en cas d'infection au Coronavirus. C'est notamment le cas des vitamines C et D, mais aussi du zinc, du sélénium, ou encore des acides gras, oméga 3 et oméga 6.
La docteure Eva Maria Sanz a quant à elle développé l'intérêt de la médecine hyperbare dans le traitement post-Covid. Cette branche de la médecine -plus connue dans ses application liées à la plongée sous-marine- consiste à l'utilisation médicale de l'oxygène à une pression supérieure à la pression atmosphérique, combinée à l'utilisation de caissons de décompressions -ou chambres hyperbares. "L'oxygène arrive ainsi dans le plasma dans des niveaux de concentration jusqu'à 30 fois supérieurs à ceux obtenus via la respiration naturelle", a-t-elle expliqué. Alors que les poumons subissent un traumatisme particulier dans le cadre du Coronavirus, la médecine hyperbare permet de réduire l'inflammation, mais participe aussi à la réparation des tissus abîmés, voire à leur régénération.
Mais si elle est couverte par la Sécurité sociale, la médecine hyperbare est malheureusement loin d'être généralisée, avec un seul hopital public à Madrid disposant de ce type d'équipement. Il faudra donc s'orienter vers les institutions privées, à l'instar du Centro GF, pour les personnes intéressées par le traitement.
"Dans le contexte actuel, le meilleur moyen de combattre la maladie, c'est la prévention", a résumé Nitida Pastor. "Et si le corps doit affronter le virus, autant que son système immunologique soit préparé au mieux pour le combattre".