Tribune Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes

Pour célébrer cette journée internationale qu'on aimerait voir disparaître, lepetitjournal publie la Tribune rédigée par Rebeca Avila, la présidente de Mujeres Avenir.

Tous les ans, le 25 novembre, il est encore malheureusement inévitable de célébrer la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes. Incontournable parce que la violence subie par les femmes et les filles dans le monde entier continue d'être préoccupante. Comme le souligne ONU Femmes, une femme sur trois dans le monde est touchée par une forme de violence, qu'elle soit physique, psychologique ou sexuelle, à un moment de sa vie, ce qui signifie que chacun d'entre nous a très probablement et sans le savoir une femme victime de violence dans son entourage. Il s'agit d'un fait alarmant qui doit être traité de toute urgence.

Les données indiquent que le fait de naître femme, chose qui, si l'on y réfléchit, est une question de hasard, continue malheureusement à être un facteur de conditionnement aujourd'hui, et ce, dans de nombreuses régions du monde, influençant le destin et l'avenir de nombreuses femmes. Un avenir entre les mains du hasard qui mérite une sérieuse réflexion.

Depuis notre association d'amitié franco-espagnole, Mujeres Avenir, nous nous engageons à 100% dans la lutte pour rendre visibles les différentes formes de violence contre les femmes dans le monde, comme une expression concrète de notre agenda international. Pour cette raison, et sous la direction de notre présidente fondatrice, Maria Luisa de Contes, nous développons depuis des années une intense activité de sensibilisation de tous les acteurs (institutionnels, entreprises et société) en organisant des événements pertinents en collaboration avec tous les ambassadeurs accrédités en Espagne et avec le ministère des affaires étrangères. Un agenda international dont le but ultime est de se concentrer sur la réalité des femmes dans les différents pays du monde. Parce que le féminisme et l'humanisme qu'il implique a été, est et sera mondial. Parce que le vrai féminisme, c'est la générosité, la construction de ponts entre les femmes, le travail inlassable pour la défense des idéaux et des droits inaliénables.

D'autre part, à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, qui est commémorée tous les 25 novembre, nous avons organisé à l'Institut français de Madrid, en collaboration avec l'ambassade de France en Espagne et le ministère de l'Intérieur, un événement intitulé Cyber-violence de genre et autogestion émotionnelle ; car de nouvelles formes de violence de genre se développent sur les réseaux sociaux, touchant particulièrement les jeunes femmes. Et à Mujeres Avenir, nous sommes convaincues qu'un dialogue continu entre les générations est ce qui nous permettra d'envisager l'avenir avec espoir. C'est pourquoi nous avons décidé de créer une commission de la jeunesse, actuellement dirigée par Teresa Castillo - vice-présidente de Mujeres Avenir - pour nous guider dans les nouvelles questions et nous rapprocher des nouvelles réalités.

Parallèlement à cette importante activité de sensibilisation, nous lançons également des programmes en première ligne, en travaillant directement avec les femmes victimes de violence de genre, avec un programme de mentorat visant à l'emploi parrainé par le groupe Accor, l'une de nos entreprises bienfaitrices de Mujeres Avenir. Un programme innovant que nous développons en collaboration avec la Fondation Integra au niveau national et auquel participent en première personne des femmes cadres membres de Mujeres Avenir, telles que Beatriz Medina (Groupe LVMH), Anne Viard (Groupe Mazars), Eugenia Hernández (UNINT), Pauline Leroyer (Mindray), Verónica Fernández de Cordova (Marqués de Riscal), ou Mariel de Spa (TCKapital).

Chacune de ces responsables travaille main dans la main, dans le cadre de séances personnalisées, avec une femme victime de violence identifiée par Integra et dont l'objectif est de lui offrir, par le biais d'un emploi, l'autonomie et l'indépendance économique nécessaires pour sortir de sa situation grave. Afin de pouvoir mener à bien cet accompagnement, toutes ont reçu une formation spécifique. Il s'agit d'une initiative très enrichissante et émotionnelle qui nous permet de soutenir personnellement les femmes qui ont été prises au piège dans cette spirale de la violence. Et quel meilleur moyen que de mener avec elles des actions de tutorat dans lesquelles nous essayons de leur donner confiance et de les valoriser.

Malgré l'incertitude qui entoure notre monde, nous croyons qu'ensemble nous pouvons et devons contribuer à renverser les paradigmes traditionnels injustes et ne pas laisser passer des journées comme le 25 novembre, à repenser notre façon de travailler dans une perspective plus inclusive en tant que société et au sein des entreprises, et ainsi nous rapprocher de l'horizon souhaité d'un avenir plus juste et plus durable.

Le 25 novembre n'est pas un anniversaire de plus, c'est l'occasion de faire le point sur les résultats obtenus et de renforcer l'action que nous menons à Mujeres Avenir depuis longtemps.

Rebeca Avila, présidente de Mujeres Avenir.