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De Madrid à Camaret-sur-Mer: 1.800 kilomètres à pied, "un bar après l'autre"

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Écrit par Francis Mateo
Publié le 12 juillet 2021, mis à jour le 12 juillet 2021

Depuis mai dernier, Rémi Clémenceau marche de bar en bar, entre Madrid et Camaret-sur-Mer. Une longue randonnée à la rencontre des professionnels du bistrot et de la restauration, en France et en Espagne. C'est aussi une initiation professionnelle pour ce jeune Français qui veut changer de vie.

 

D'où vient ce projet « un bar après l'autre » ?

C'est une idée de trentenaire enfermé dans son appartement de Madrid, qui en avait un peu marre de voir le temps passer, coincé derrière sa fenêtre. C'est pendant le confinement de l'an dernier que j'ai en effet élaboré ce projet : je me suis dit que j'irais à pied jusqu'à Camaret-sur-Mer, dans le Finistère, où habitent mes parents ! Je suis donc parti le 10 mai dernier, seul sur la route, mais avec l'appui logistique et affectif de ma compagne. Au-delà de l'aspect physique du défi, c'est-à-dire 1.800 kilomètres de marche à pied, j'ai imaginé faire étape chaque jour dans un bar au moins, pour connaître les commerçants et recueillir leurs expériences.

rémi clémenceau


Mais pourquoi de bar en bar ?

Cela correspond en fait à un projet professionnel qui me trotte dans la tête depuis un moment. Après avoir été salarié pendant dix ans, dans différents services commerciaux, j'avais envie de voler de mes propres ailes en créant un établissement de restauration. Et dans les villages que je devais traverser, il y avait toujours un bistrot ou une petite épicerie. Aller à la rencontre de ces commerçants, c'était donc en quelque sorte suivre un parcours initiatique dans l'optique de créer mon propre établissement, une façon de préparer ce changement professionnel.

un bar après l'autre


Qu'est-ce que vous avez appris en rencontrant ces propriétaires de bars ?

J'ai d'abord pris conscience des difficultés que peuvent représenter ces métiers, notamment à la campagne, où nous avions l'idée de nous installer avec ma compagne. Mon parcours de Madrid jusqu'au Finistère m'a permis de constater que je n'étais pas prêt pour vivre dans un milieu très rural, trop isolé. Je n'ai pas non plus envie de me laisser enfermer dans un rythme trop contraignant, qui exclut une vie de famille ; je m'oriente donc désormais vers une restauration en ville, plus adaptée à une clientèle de bureaux, avec des services le matin et le midi. J'ai aussi constaté un attachement croissant envers les commerces de proximité et les produits locaux en France, y compris dans de tout petits villages. Et je crois que si cela fonctionne en France, ce devrait être possible en Espagne. En traversant la sierra de Madrid, j'ai d'ailleurs été frappé par les panneaux publicitaires des petites municipalités, qui incitaient à acheter local plutôt que sur Internet. Si les pouvoirs publics commencent à sensibiliser les consommateurs en ce sens, je crois que les professionnels de la restauration doivent y prendre leur part.

un bar après l'autre


Comment imaginez-vous votre futur établissement ?

D'abord avec une offre de restauration locale, de marché, de circuits courts, dans une zone à la fois active et résidentielle, comme les quartiers madrilènes de Chueca ou Malasaña, par exemple... Je pense à un concept de restauration rapide, à emporter, mais uniquement avec des produits locaux, si possible en AOC, et sous forme de sandwiches ou salades à composer soi-même. En travaillant avec des producteurs et artisans traditionnels. À commencer par le bon pain, cette bonne baguette française qu'il n'est pas si facile de trouver à Madrid. Pour une clientèle active, un peu « bobo », et qui se préoccupe de bien manger.

rémi clémenceau


Suivre le parcours « un bar après l'autre » sur Instagram : @un_bar_apres_lautre
https://www.unbarapreslautre.com/

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