Édition internationale

José Sanchez Perez : “Je veux être la voix des expatriés et de l’écologie”

À l’occasion des élections législatives partielles dans la 5ᵉ circonscription des Français de l’étranger, lepetitjournal.com donne la parole à José Sanchez Perez. Chercheur scientifique franco-espagnol dans le domaine de l’écologie et de la gestion durable de l’eau, il est candidat investi par Europe Égalité Écologie ! et soutenu par l’Alliance centriste. Il entend incarner une écologie fondée sur la science, défendre les droits sociaux des Français établis hors de France et faciliter leur quotidien, notamment sur les questions de retraite, d’éducation et de reconnaissance des diplômes. Rencontre.

José Sanchez Perez Les Ecologistes avec la Majorité parlementaire(1)José Sanchez Perez Les Ecologistes avec la Majorité parlementaire(1)
José Sanchez Perez
Écrit par Paul Pierroux-Taranto
Publié le 21 septembre 2025, mis à jour le 22 septembre 2025

Pourquoi souhaitez-vous vous présenter aux prochaines élections législatives ?

 

Dans le contexte politique actuel avec une poussée des extrêmes, une option alternative modérée est possible. Les politiques actuelles ne s’intéressent pas aux répercussions que le changement climatique et la perte de la biodiversité peuvent produire dans les années à venir et qui vont impacter notre mode de vie et notre rapport à notre environnement.

Les acteurs de la politique nationale ont du mal à s’approprier des problèmes qui concernent le quotidien des Français (pouvoir d’achat, accès à la santé, retraites dignes, l’éducation, formation professionnelle et continue etc.), ceci est encore plus marqué dans le cas de ressortissants qui habitent à l’étranger et qui sont confrontés à la complexité administrative du pays d’accueil et de la France. Ils ne raisonnent qu’en termes d’indicateurs économiques statistiques et oublient souvent l’aspect pratique, les Français de l’étranger étant la dernière roue du carrosse. 

Je souhaite que des mesures soient prises pour faciliter la vie des Français expatriés y compris par le référencement d’associations d’entraide intergénérationnelle des Français à l’étranger et que des mesures pratiques soient pensées en termes de conventions bilatérales, de lutte contre la double imposition, de conventions en matière de reconnaissance automatique de diplômes, de mesures d’échanges automatiques entre les caisses de retraite pour la validation des trimestres.

Avec double nationalité française et espagnole, chercheur scientifique dans le domaine de l’écologie et l’environnement, je suis fortement attaché aux questions relatives à la protection des ressources naturelles, je connais bien les problèmes et les enjeux qui sont liés à l’expatriation en termes des droits, de la reconnaissance des diplômes, de la question de la validation des trimestres retraites entre les différents pays. Je pense pouvoir être une voix utile pour mes compatriotes.  

 

Quel est votre lien personnel ou professionnel avec la 5ᵉ circonscription des Français de l’étranger ?

 

Je suis née à Bilbao en Espagne, j’ai fait mes études dans l’école publique des quartiers populaires et des études universitaires à l’Université du Pays Basque en Espagne, puis mon doctorat à Strasbourg. J’ai une résidence à Bilbao où je me rends entre chacune de mes missions qui me conduisent régulièrement à participer à des collaborations transfrontalières depuis plus de 10 ans avec l’Espagne, le Portugal et l’Andorre dans le cadre de la gestion durable de l’eau. J’ai aussi eu l’occasion de me rendre plusieurs fois à Monaco en visite et je n'oublie pas que les Français de Monaco ont aussi besoin de se sentir représentés. Je tâcherai de représenter au mieux de mes capacités tous les Français de l’étranger de toute la circonscription. 
 

En quoi votre parcours reflète-t-il les préoccupations des Français établis hors de France ?

 

Avec une double nationalité française et espagnole, je suis confronté très souvent aux difficultés des Français à l’étranger ainsi que de leur retour en France à la suite de leurs études. Lors de mes déplacements dans le sud de l’Europe, j’ai pu constater les différences structurelles de chaque pays et comment celles-ci peuvent impacter les français qui habitent à l’étranger par exemple autour de l’éducation de leurs enfants ou dans le financement de leurs retraites. 

Du fait de mes origines et de mes allers-retours constants entre la France et l’Espagne plus particulièrement, j’ai été confronté au problème de vivre au jour le jour avec deux cultures et de faire les études dans une langue différente de la langue maternelle ou de devoir faire reconnaitre ses diplômes concernant mes enfants. 

Ainsi, mon programme reflète mon parcours et comporte différentes mesures allant au-delà des accords de Bologne (LMD) pour la reconnaissance automatique des diplômes. Mon programme est aussi écologiste mais d’une écologie qui croit en la science et ne la rejette pas. Je suis un scientifique, un chercheur dans le domaine de l’eau qui travaille régulièrement pour le CNRS. Je connais donc les enjeux et mon sujet au-delà des postures de principe. Je propose un programme équilibré pour couvrir les grands enjeux de demain. 

 

Quels sont, selon vous, les principaux défis qui attendent les Français de cette circonscription ?

 

Les grands défis qui attendent les Français de la 5e circonscription sont d’aider les entrepreneurs à s’installer à l’étranger ou au contraire à rentrer en France dans de bonnes conditions. Il s’agit de faciliter les démarches administratives y compris en matière de retraite que ce soit pour la recevoir à l’étranger ou la faire valider en France. Il s’agit de prendre en compte les besoins réels des familles concernant le coût des Lycées français à l’étranger. Le défi est aussi éducatif avec l’accès à une scolarité bilingue en France comme à l’étranger, aux études supérieures francophones y compris à l’étranger avec une véritable continuité des parcours à coûts modérés. 

Ainsi, je propose aussi de veiller à l’accès à la formation professionnelle des expatriés dans les pays d’accueil et de pouvoir travailler à l’étranger tout en continuant à cotiser pour la retraite en France. Il s’agit surtout d'éviter la prescription en matière de reconnaissance des droits à la retraite acquis à l’étranger. Je souhaite une simplification des démarches administratives, une communication entre les caisses de retraite européennes pour la validation des points et un droit à une information pratique efficace régulière au bénéfice des expatriés. 

 

Comment voyez-vous le rôle d’un député des Français de l’étranger à l’Assemblée nationale ?

 

Je serai un député à l’écoute des électeurs pour faire remonter leurs besoins au parlement, mais surtout je serai un fervent défenseur d’une société plus équitable, plus juste et plus respectueuse de notre environnement.

Je mettrai en place des consultations directes avec les électeurs afin que la démocratie soit vécue au-delà des élections. 

Je serai présent dans les quatre pays de la circonscription pour récolter les demandes, avec des permanences dans toutes les ambassades et consulats de manière régulière. J’organiserai des réunions publiques pour échanger sur les travaux de l’assemblée pour en faire part aux électeurs et recueillir leurs idées. Je pense qu’un député doit être au service de ses électeurs et faire vivre au quotidien la démocratie. Il se doit d’être humble face à son mandat et donc rester accessible. 

Concernant la politique nationale, je souhaite être un député exemplaire. Ainsi, je souhaite la fin des avantages indus de certaines personnalités de très haut niveau qui vivent durant des décennies après leur mandat de fonds publics sans fournir la moindre prestation de service ou qui sont replacés systématiquement à des postes qui autrefois étaient pourvus par concours de manière bien plus transparente.  

 

Quels seraient vos chantiers prioritaires si vous êtes élu député ?

 

Mes axes de travail sont développés dans ma profession de foi : la défense des droits sociaux des Français à l’étranger, l’amélioration de l’accès à l’enseignement français à l’étranger à coûts modérés, faciliter le retour et l’investissement en métropole et améliorer l’accès aux services consulaires numériques. 

Je pense que l’éducation des nouvelles générations est fondamentale pour pouvoir réussir une véritable révolution écologique, tout en respectant les droits sociaux et le maintien des ressources économiques des Français à l’étranger. Je ne suis pas favorable à la mise en place d’un impôt universel à l’encontre des Français de l’étranger car les Français de l’étranger ne bénéficient pas des allocations familiales ni de la gratuité de l’éducation. Il s’agirait là donc d’une rupture d’égalité d’autant plus que les Français expatriés payent des impôts dans leur pays d’accueil et doivent souvent prendre en charge des surcoûts en matière de santé. L’impôt universel fait partie des propositions de nombreux partis qui présentent aujourd’hui des candidats et qui se gardent bien de le dire aux électeurs directement concernés…

 

Comment jugez-vous le mandat du député sortant ? 


 

Je pense que M. Vojetta lors de son court mandat a fait ce qu’il a pu pour défendre les intérêts des Français dans la circonscription dans le contexte politique de la Majorité présidentielle dont il a fait partie et qui n’a jamais fonctionné dans un esprit de compromis et de dialogue. Aujourd’hui, nous avons besoin d’élargir davantage et c’est pour cela que je me réclame d’une Majorité parlementaire. Je souhaite une coalition (et je l’ai déjà dit en 2024) plus démocratique avec une vraie réflexion aussi sur le gaspillage des fonds publics, les doublons et les surcoûts générés par une décentralisation mal accompagnée et des décisions dispendieuses qui ont creusé une dette dépassant tous les pronostics. 

Nous devons comparer avec ce qui se fait dans les autres pays et nous interroger sur nos choix de gestion. Ainsi, l’Allemagne a confié la gestion de ses hôpitaux aux médecins pour un coût de 5% contre plus de 25% en France là où il y a eu une inflation de l’administratif, des échelons intermédiaires et d’obligations non médicales. 

Nous avons pressurisé nos services publics en diminuant leur capacité d’accueil tout en explosant leurs coûts. Cette réalité est le bilan de la Majorité présidentielle et des majorités précédentes. La situation est donc très préoccupante. Elle ne pourra pas être résolue par ceux qui ont créé les problèmes (il est, en effet, très difficile de se dédire et d’avouer que l’on s’est trompé toutes ces années). 

 

Un mot sur vos équipes ?

 

Les délais imposés par l’administration sont courts et nous espérons que la situation actuelle convaincra les électeurs de se tourner vers des propositions plus concrètes. J’ai le soutien d’Europe Égalité Écologie ! dont je suis membre fondateur et qui m’a donné l’investiture pour cette élection. J’ai aussi le soutien de l’Alliance centriste qui dispose de plusieurs parlementaires. Je pense que les électeurs sont intelligents et qu’ils sauront choisir la voie de la proximité, de l’indépendance et être conscients de leur pouvoir décisionnaire. 

J’ai aussi bien sûr le soutien de ma famille, de mes proches et des électeurs qui sont prêts à choisir un scientifique spécialiste de l’eau avec un programme de proximité, un écologiste pragmatique et humaniste.  Un député qui aura à cœur de défendre véritablement vos droits d’expatriés à l’Assemblée. 

 

Commentaires

Votre email ne sera jamais publié sur le site.