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Martha Peciña : “Je veux porter la justice sociale et la transition écologique”

À l’occasion des élections législatives partielles dans la 5ᵉ circonscription des Français de l’étranger (Espagne, Portugal, Andorre et Monaco), lepetitjournal.com donne la parole à Martha Peciña, candidate LFI soutenue par Les Écologistes, Génération·s et Agissons Ensemble. Installée à Bilbao, elle défend un engagement féministe, social et écologique. Rencontre.

Martha PeciñaMartha Peciña
Martha Peciña
Écrit par Paul Pierroux-Taranto
Publié le 16 septembre 2025, mis à jour le 5 octobre 2025

Pourquoi avez-vous souhaité vous présenter à cette élection partielle ?

Je me présente pour défendre une voix alternative dans cette circonscription dirigée par la droite depuis près de 10 ans. Pour faire entendre la voix d’une femme binationale franco-basque-espagnole, engagée sur les questions internationales, le féminisme et les questions sociales. Pour aussi faire entendre la voix de mon suppléant, binational également, syndicaliste expert du droit du travail et des questions sociales, notamment pour les recruté·es locaux des institutions françaises de la circonscription.

Et bien sûr, pour défendre le programme du Nouveau Front Populaire, le seul qui propose un programme ambitieux de défense de services publics, de justice sociale et de transition écologique.




 

Quel est votre lien personnel ou professionnel avec la 5ᵉ circonscription des Français de l’étranger ?

Je connais bien l’Espagne où je me rends tous les ans depuis ma naissance. Mon père était basque espagnol originaire de Vitoria et ma famille paternelle y réside toujours. En 2021, j’ai décidé d’emménager à Bilbao pour y retrouver mes racines. 

Je souhaitais aussi renforcer les liens des deux côtés des Pyrénées sur mon domaine de prédilection : la lutte pour l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes et contre les discriminations et les violences sexistes et sexuelles au travail. 

En effet, je co-dirige, depuis mon arrivée en Espagne, une entreprise de conseil et formation spécialisée sur ces questions. En particulier, sur les politiques publiques mises en place en Espagne pour l’égalité et contre les violences sexuelles et conjugales.




 

En quoi votre parcours reflète-t-il les préoccupations des Français établis hors de France ?

J’ai quitté la France il y a plus de 15 ans. J’ai vécu et travaillé pendant 10 ans aux États-Unis. J’ai commencé comme volontaire internationale en administration au service de presse du consulat de France à Miami, puis j’ai exercé comme journaliste indépendante avant de devenir responsable du service presse et communication du consulat de France à New York et représentante des personnels de droit local.

J’ai été personnellement confrontée aux problématiques des différents statuts, que ce soit celui d’indépendante ou de personnel de droit local. Mon expérience dans différents consulats m'a permis d’identifier les problématiques auxquelles peuvent être confronté·es les Français·es établi·es hors de France, qu’ils et elles soient entrepreneur·es, retraité·és, chef·fes d’entreprises, quelque soit leur statut ou profession. 

J’ai aussi pu observer avec fierté l’immense diversité de personnalités si talentueuses qui sont les meilleures ambassadrices de notre pays et des valeurs de liberté, d’égalité, fraternité et sororité que nous défendons.

Depuis mon installation à Bilbao en 2021, je suis une entrepreneure qui travaille entre la France et l’Espagne. J’ai été confrontée aux difficultés d’homogénéisation des démarches administratives pour bénéficier de la sécurité sociale et je vis également les difficultés de tous les indépendant·es soumis·es au système de « autónomos » sans aucune protection sociale. 

Je suis mère de 2 enfants de 6 et 10 ans et partage donc les inquiétudes et questionnements de nombreux parents de la circonscription sur le modèle éducatif à offrir à mes enfants. J’aurais été ravie d’offrir à mes enfants une éducation en français, mais le Lycée Français de Bilbao est inaccessible financièrement pour moi. J’ai donc opté pour l’école publique locale, et j’en suis très satisfaite, mais je pense qu’il est urgent de revoir les modèles d’attribution des bourses scolaires afin que tous·tes les Français·es qui le souhaitent puissent offrir un modèle éducatif français et francophone à leurs enfants.



 

Quels sont, selon vous, les principaux défis qui attendent les Français de cette circonscription ?


Les défis sont très nombreux, mais s’il ne faut en retenir qu’un seul, je pense au défi de la transition écologique.

Nous vivons dans un pays agricole qui cultive les fruits et légumes et alimente toute l’Europe, mais qui affronte des épisodes de sécheresse, d’incendies ou, au contraire, d’inondation, comme l’année dernière à Valence, de plus en plus violents.

L’Espagne est également l’un des pays les plus visités du monde et qui vit en partie du tourisme, avec les conséquences négatives que le surtourisme peut engendrer sur le coût du logement et la protection de l’environnement. 

L’Espagne va être l’un des pays les plus impactés socialement et économiquement par le réchauffement climatique, et il est urgent de promouvoir la transition écologique au niveau local et au niveau européen, à travers les énergies renouvelables, un urbanisme vert, une politique de subventionnement des transports publics et la mise en place d’un fond d’urgence en cas de catastrophe naturelle.

 

Quels seraient vos chantiers prioritaires si vous êtes élue députée ?

Le rétablissement des fonctions administratives des consulats de Bilbao et Séville, une revalorisation des statuts du personnel local des institutions françaises (lycées, instituts et consulats).

La refonte des critères et du calendrier d’attribution des bourses scolaires afin de permettre aux établissements d’enseignement français d’être réellement mixtes et inclusifs, une prise en charge financière des AESH quelque soit le taux de handicap reconnu (le personnel aidant les enfants à besoins particuliers).

Au niveau national, un plaidoyer pour la mise en œuvre des mesures qui fonctionnent en Espagne sur l’égalité femmes-hommes, la prévention des violences sexuelles et sexistes, la protection de l’enfance.



 

Comment voyez-vous le rôle d’un(e) député(e) des Français de l’étranger à l’Assemblée nationale ?


Le rôle d’un député des Français·es de l’étranger sera le même qu’un·e député·e d’une autre circonscription. D’un côté, voter et proposer des lois au niveau national en ayant comme unique boussole la défense de l’intérêt général.

De l’autre, assurer des permanences en circonscription, en Espagne, au Portugal, en Andorre et à Monaco, pour venir à la rencontre des Français·es y résidant et écouter leurs problématiques, leurs préoccupations, et porter leur voix à l’Assemblée nationale.

 

Comment jugez-vous le mandat du député sortant ?

Stéphane Vojetta a voté toutes les propositions de loi du parti présidentiel Renaissance comme un petit soldat. On repassera pour l’indépendance.

Pour ne prendre que quelques exemples particulièrement scandaleux, il a voté la loi immigration qui instaure une distinction entre les Français·es ayant une double nationalité et les autres. Lorsqu’on est député des Français·es de l’étranger où une grande partie des compatriotes sont binationaux, on peut se demander s’il représente leurs intérêts. Il a également voté la loi Duplomb, une loi qui autorisait la réintroduction sous conditions de l'acétamipride, un pesticide interdit de la famille des néonicotinoïdes, aux conséquences écologiques et sanitaires catastrophiques.

Il affiche partout ses actions pour introduire une régulation sur le contenu des influenceurs, mais que pense-t-il de la régulation des GAFAM et de la haine en ligne ? Je me pose la question car il s’est caractérisé par des propos particulièrement outranciers et irrespectueux sur X (ex twitter), relayant des comptes qui harcèlent Sandrine Rousseau, ou encore insultant certain·es internautes.

Concernant les actions de la circonscription, où était-il lorsque l’Institut français de Valence a fermé, provoquant le licenciement de 40 personnes, enseignant·es et personnel administratif ? J’ai beau chercher, je ne parviens pas à identifier une action positive dans son bilan. 

 

Un mot sur vos suppléants et vos équipes ?

Comme dit précédemment, j’ai la chance de compter sur un suppléant doté d’une expérience sur les questions sociales des Français·es de la circonscription et d’un engagement syndical, d’une expertise sur le droit du travail et d’une fine connaissance de la circonscription.

Concernant mon équipe, elle est le cœur battant de ma campagne, c’est elle qui m’entraîne, me porte, mobilise partout dans toute la circonscription avec une énergie qui force l’admiration, et c’est pour elle que j’ai envie de me battre et de gagner.

Celles et ceux qui vous diront qu’ils ont gagné une élection car ils ou elles étaient les meilleurs vous mentent : sans collectif derrière elle, même la personne la plus qualifiée n’arrive à rien si elle n’est pas soutenue et accompagnée.



 

Quel message souhaitez-vous adresser aux électeurs avant le scrutin ?
 

Si vous êtes fatigué·es par 8 ans de macronisme et promesses non tenues, par la violence sociale et la rhétorique xénophobe et réactionnaire largement relayées par notre ancien député qui n’hésitait à pas s’afficher avec des personnalités machistes et nostalgiques du franquisme comme Isabel Díaz Ayuso, votez pour l’alternative du Nouveau Front populaire, votez pour moi.

Si vous croyez à la défense de l’intérêt général et de la majorité, des services publics, d’une politique ambitieuse en faveur de la transition écologique et le retour d’une diplomatie en faveur de la paix, votez pour le Nouveau Front populaire, votez pour moi.

 

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